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travail des mineurs :

des r

Un décret paru en avril dernier a

assoupli les règles de sécurité pour

les apprentis et stagiaires. Si les

entreprises s’en félicitent, les ensei-

gnants d’établissements d’enseigne-

ment professionnel craignent une

augmentation des risques.

pas faire exécuter à un employé de

moins de dix-huit ans « des opérations

sous tensions » ou des « travaux de

démolition, de tranchées, comportant

des risques d’effondrement et d’enseve-

lissement » (source gouvernementale :

« Liste des travaux interdits et règlemen-

tés à partir du 14 octobre 2013 »).

D’autres tâches sont, elles, « soumises à

dérogation », telles que la « conduite

d’équipements de travail servant au

levage » ou encore le « montage et

démontage d’échafaudages ». Les sec-

teurs de la menuiserie, de la métallurgie

ou les professions forestières, de l'éla-

«C

e texte est dangereux

pour les jeunes ! »

Olivier Bleuven, ensei-

gnant en techniques

forestières au lycée professionnel agri-

cole de Sabres (Landes), est catégori-

que : le décret du 17 avril 2015 « relatif à

la procédure de dérogation (…) pour les

jeunes âgés de moins de dix-huit ans » est

un recul au niveau de la sécurité des

apprentis et des stagiaires. A l’initiative

des ministères du Travail et de

l’Agriculture, ce texte assoupli les règles

de sécurité autour du travail des mineurs

en milieu professionnel. Plus précisément,

le décret précise qu’il a « pour objet de

simplifier la procédure de dérogation

aux travaux interdits ». En effet, les

apprentis ou stagiaires d’établissements

d’enseignement professionnel et agri-

cole n’ont pas le même code du travail

que les salariés classiques, certains tra-

vaux leur étant notamment interdits. Par

exemple, un employeur ne peut

gage et du bâtiment sont particulière-

ment concernés.

« On perdait des maîtres de stage »

Ce sont donc ces types d’activités, « sou-

mises à dérogation », qui sont concer-

nées par le décret de 2015, lequel substi-

tue au régime d’autorisation par l’ins-

pecteur du travail un régime déclaratif.

Auparavant, un employeur qui souhaitait

déroger devait en faire la demande à

l’inspection du travail. Le jeune était

autorisé à effecteur ces tâches seule-

ment lorsqu’un inspecteur avait vérifié

que toutes les conditions – de sécurité,

de formation, d’information – étaient

réunies.

« Mais cela freinait les entrepri-

ses,

explique Irène Guillaume, membre

de la Commission formation de la

CGPME (Confédération générale du

patronat des petites et moyennes entre-

prises).

Les inspecteurs devaient aller

dans chaque entreprise, chaque CFA

(Centre de formation d’apprentis). Or, ils

ne le pouvaient pas car ils n’étaient pas

assez nombreux. Les entreprises – et

donc les jeunes – devaient parfois atten-

dre trois mois avant d’obtenir l’autorisa-

Chiffres-clés

- 1 600 lycées professionnels et 694 000 lycéens professionnels.

- Enseignement agricole : 830 établissements d’enseignement

technique. 170 000 élèves dans l’enseignement technique agricole.

- 1 500 Centres de formation d’apprentis (CFA). 423 000 jeunes

apprentis en 2014 (- 8% par rapport à 2013). 500 000 : objectif du

nombre d’apprentis du gouvernement d’ici 2017.

- 6387 accidents d’élèves ou d’apprentis de l’enseignement agricole en

2012 (11 526 en 2002).

EDUCATION

ZOOM

numéro 387 - Août-septembre-octobre 2015 -

www.peep.asso.fr

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