- numéro 387 - Août-septembre-octobre 2015
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couloirs sont les principales causes de ce
stress.
Conscients que l’entrée au collège
constitue un passage délicat qui peut
avoir un impact important sur la pour-
suite de la scolarité, la plupart des éta-
blissements organisent des réunions de
pré-rentrée, font visiter leurs locaux aux
élèves de CM2, invitent les parents à ren-
contrer l’équipe pédagogique...
Certains vont même plus loin. A
Montpellier, par exemple, le collège
Arthur-Rimbaud organise tout au long
de l’année des échanges sur le thème
des contes et des défis maths regrou-
pant les élèves de 6
e
et ceux des écoles
environnantes.
« Lorsqu’il était en CM2,
mon fils a participé à un défi lecture
avec des élèves de sixième. Ensemble, ils
avaient rencontré un auteur de littéra-
ture jeunesse. Il avait aussi passé une
journée complète au collège pendant
laquelle il avait fait du sport avec les col-
légiens, suivi un cours de technologie et
mangé au réfectoire. Ça lui avait permis
de dédramatiser »
, se souvient le papa
de Pierre.
Depuis la rentrée 2013, chaque établis-
sement doit en outre disposer d’un
conseil école-collège, un organe
regroupant les équipes du primaire et du
secondaire censé garantir une certaine
continuité pédagogique entre le pre-
mier et le second degré et faciliter la
transition des élèves. Enfin, pour réduire
encore le fossé qui existe, un
« cycle de consolidation », regrou-
pant les classes de CM1, de CM2 et
de 6
e
, sera mis en place progressi-
vement, à partir de la rentrée 2015.
Les parents au premier rang
Mais les équipes éducatives ne
peuvent pas grand-chose sans le
soutien des familles. Plus que
jamais, l’année de transition CM2-
6
e
doit être celle du dialogue entre
les enfants et leurs parents. Acheter
suffisamment tôt le matériel dont il
aura besoin et lui expliquer à quoi
serviront chaque cahier et chaque
classeur lui permettra d’anticiper sa
future organisation. S’il angoisse à
l’idée de se perdre dans les couloirs
ou de ne pas avoir assez de temps pour
changer de classe, rassurez-le en lui
disant que tous ses copains seront dans
le même cas que lui. Et s’il a peur que
des plus grands que lui ne l’embêtent,
rappelez-lui que des adultes seront tou-
jours là pour l’aider en cas de problème.
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
(suite page 14)
ntrée en sixième
En 6
e
, l’élève devra gagner en autonomie, par exem-
ple, il devra apprendre à gérer son planning de
leçons et de devoirs à préparer.
Patrice B.,
professeur d’anglais
« Entre les visites du collège, les réunions de pré-rentrée
et les cours de méthodologie, nous faisons tout pour
rassurer les élèves. Nous discutons aussi entre
professeurs pour éviter de les surcharger de travail, au
moins pendant les premières semaines. En début d’année,
nous menons des tests afin de repérer les élèves qui
rencontrent des difficultés et nous leur proposons de
l’accompagnement personnalisé afin de combler leurs
lacunes. Il y en a toujours qui ont plus de mal à s’adapter
que d’autres, mais ils finissent tous par rentrer dans le
rang assez rapidement. Toutefois, avec 150 élèves à gérer
en parallèle, il nous est difficile de tout voir. C’est la
raison pour laquelle nous comptons beaucoup sur les
parents pour nous alerter sur d’éventuels problèmes. Si
les notes ne sont pas au rendez-vous, c’est peut-être que
l’enfant ne travaille pas assez ou qu’il n’arrive pas à
s’organiser. Mais parfois, cela révèle un malaise plus
profond dont l’origine peut être extérieure au collège.
Dans tous les cas, la réussite passe par un dialogue entre
l’élève, l’équipe enseignante et la famille. Quand je
rencontre les parents, je m’aperçois qu’ils sont parfois
plus stressés que leur enfant. Par peur que leur enfant rate
sa scolarité, ils attendent de lui plus qu’il ne peut donner.
Ils doivent prendre garde à ne pas transmettre leurs
propres angoisses, mais au contraire l’écouter,
l’accompagner et le rassurer plutôt que de lui répéter
chaque jour que chaque mauvaise note hypothèque un
peu plus son avenir. »
« Attention à ne pas transmettre ses propres angoisses »