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numéro 389 - Janvier-février 2016 -

www.peep.asso.fr

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MAGAZINE

EN FAMILLE

L

a violence scolaire a changé de

visage. Si les bagarres dans la

cour de récréation et les insultes

gratuites au détour des couloirs

n’ont pas disparu, les agressions passent

de plus en plus souvent par les nouvelles

technologies. Le phénomène est loin

d’être marginal. Qu’il soit victime, auteur

ou témoin, un jeune sur cinq serait tou-

ché de près ou de loin par la cybervio-

lence, selon une étude du ministère de

l’Education nationale publiée en 2014.

Un chiffre en progression par rapport à la

précédente enquête de 2011. Si tout le

monde peut être touché, le risque est

plus présent en fin de primaire et en dé-

but de collège et les filles ont 1,3 fois plus

de risque que les garçons d’en être victi-

mes.

Des commentaires désobligeants sur Fa-

cebook à la mise en ligne de photos em-

barrassantes en passant par l’envoi d’in-

sultes ou de menaces par SMS, la

cyberviolence prend des formes

très variées. Certains auteurs n’hésitent

pas à lancer des rumeurs sur Internet ou à

poster des messages sur les réseaux so-

ciaux en usurpant l’identité de leurs victi-

mes.

« Nous avons aussi eu plusieurs cas

de garçons qui ont menacé leur an-

cienne copine de rendre publiques des

photos d’elle dénudée si elle ne se re-

mettait pas avec eux,

dévoile la repré-

sentante d’une association d’aide aux

victimes de harcèlement.

Les nouvelles

technologies sont prisées des agresseurs

car elles leur permettent de toucher un

large public et ainsi de renforcer leur sen-

timent de supériorité et d’asseoir leur po-

pularité. »

Des conséquences parfois

dramatiques

Lorsque les agressions deviennent réguliè-

res et qu’un rapport de domination s’ins-

talle, la violence tourne au cyberharcèle-

ment. Plus de 700 000 jeunes en seraient

victimes d’après les chiffres officiels. Léa

en fait partie.

« Tout a commencé avec la

publication de photos prises lors d’une soi-

rée,

se souvient-elle.

Sans savoir vraiment

pourquoi, j’ai commencé à recevoir des

insultes et des critiques sur mon physique.

La cyberviolence

n’est pas

Insidieuse et discrète, la violence

exercée par le biais des nouvelles

technologies est particulièrement

destructrice. Les parents doivent

savoir la repérer pour mieux la com-

battre.

La possibilité d’être confronté à de la cyberviolence est plus présente en fin de primaire et en

début de collège ; les filles ayant 1,3 fois plus de risque que les garçons d’en être victimes.

Les bons réflexes à adopter

Vous pensez que votre enfant est harcelé ? S’il ne se livre pas

directement, incitez-le à se confier en lui montrant un reportage sur le

sujet, par exemple. Puis signalez les faits au médecin de famille, au

médecin scolaire et au chef d’établissement en soulignant son devoir

de protection des élèves. Un changement d’établissement est

envisageable si le jeune est d’accord. Quant au dépôt de plainte, ses

effets peuvent être contre-productifs lorsque la plainte est classée.