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n’est pas un temps de récréation mais qu’ils
sont là pour apprendre. »
Pour apprendre, et
pour « vivre ensemble », notion très présente en
EPS.
Les nouveaux programmes indiquent ainsi que
« l’EPS a pour finalité de former un citoyen
lucide, autonome, physiquement et sociale-
ment éduqué, dans le souci du vivre ensem-
ble ».
« Le sport est un grand vecteur du « vivre
ensemble »
, assure Elodie Vieugué.
On travaille
les compétences sociales et morales : arriver à
coopérer, respecter les règles, se respecter soi-
même, son corps, les autres... » « Apprendre la
tolérance, le partage, à jouer ensemble, en
mixité, entre forts et faibles,
ajoute Claire
Pontais.
On sait que ce n’est pas spontané et
que ça s’apprend. ».
Pour un corps sain et un
esprit sain, dans une société saine.
n
si j’ai certes fait plusieurs stages, ils relevaient
surtout de l’observation… »
Pour le premier
degré, la situation paraît plus inquiétante
encore.
« En une quinzaine d’années, on est
passé en M1 de 120 heures de formation EPS
par an à 42 heures,
déplore Gérard Géron.
En
deuxième année, on a, par an, 12 heures de
cours d’EPS… Beaucoup se rendent compte
seulement devant les élèves de la complexité
de faire cours d’EPS, de tenir sa classe… On les
jette dans l’eau bouillante. »
Alors, parfois, les
écoles font appel à des intervenants extérieurs,
mais cela a un coût. Conséquence :
« Certains
nous disent : « Moi, j’ai arrêté de faire cours
d’EPS… »
, raconte Gérard Géron.
Lorsque l’on
n’est pas préparé, ça crée une grosse pagaille
dans les cours qui suivent et les professeurs ne
peuvent plus faire maths ou français… Et, dans
l’esprit des gens, des parents, le sport n’est pas
prioritaire et la pression est telle sur l’acquis des
fondamentaux qu’il est parfois laissé de côté. »
« Vivre ensemble »
Pourtant, la pratique de l’EPS n’est pas forcé-
ment contradictoire avec l’acquisition des fon-
damentaux.
« Les élèves travaillent les maths
en calculant les distances et le temps, l’histoire
des arts avec le cirque, le français et l’oral puis-
que les programmes insistent sur la verbalisa-
tion de ce que les élèves font en EPS, les SVT
avec les réactions du corps à l’effort… »
, relève
Elodie Vieugué.
« Cela donne du sens,
note
Lamia Haoues,
et montre aux élèves que l’EPS
DOSSIER
LE SPORT À L’ÉCOLE
www.peep.asso.fr- numéro 388 - Novembre-décembre 2015
Le futur programme d’EPS renvoie
à l’acquisition de cinq compéten-
ces : développer sa motricité et
apprendre à s’exprimer en utili-
sant son corps ; s’approprier par la
pratique physique et sportive des
méthodes et des outils ; partager
des règles, assumer des rôles et
des responsabilités ; apprendre à
entretenir sa santé par une acti-
vité physique régulière ; s’appro-
prier une culture physique sportive
et artistique.
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Cindy Million,
enseignante d’EPS dans un collège à Villeparisis (Seine-et-Marne)
« En EPS, il s’agit de développer des compétences
motrices, méthodologiques (arriver à un but, définir un
projet) et sociales (respecter la parole de l’autre,
accepter l’autre malgré ses différences, trouver sa place
dans un groupe). Par exemple, l’élève en difficulté et de
taille assez grande peut éventuellement trouver sa place
en tant que pivot dans l’équipe de basket et donner du
sens à sa pratique. Le sport fédère, amène de l’émulation
collective. Dans mon collège, les élèves de 6
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sont très
demandeurs d’activités physiques. Du coup, on privilégie
des sports à forte dépense d’énergie. Les activités
évoluent en fonction du moment
de la scolarité et des élèves. En
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e
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e
, les élèves ont une méconnaissance de leur corps,
et il s’agit de surpasser cela. Les programmes de 2008
étaient très précis dans les attentes. Les nouveaux
laissent plus de liberté, même si rien n’empêche les
enseignants de s’appuyer sur des fiches plus précises.
Cela va nécessiter de créer un vrai travail d’équipe, pour
cadrer les besoins des élèves et ne pas qu’ils aient
toujours la même activité. Mais il faut croire en la
conscience professionnelle des enseignants. »
« Les nouveaux programmes de sport
nous laissent plus de liberté »