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appel :
« Il faut que cette année amène une
prise de conscience politique sur les apports
de l’EPS,
revendique Gérard Géron, formateur
EPS en MEEF 1
er
degré à l’ESPE de Marseille.
Par
exemple, un décret vient d’établir qu’il faut
que tous les enfants sachent nager en 6
e
. Or,
on diminue les moyens aux collectivités qui
sont alors obligées de fermer des piscines… »
Des situations inquiétantes
Autre frein à la pratique de l’EPS, le manque
de formation pratique des enseignants. Dans
le secondaire, les futurs enseignants d’EPS font
d’abord une licence STAPS puis le master MEEF.
« En M1, on prépare le concours et en M2, on
revient sur nos expériences car nous sommes à
mi-temps enseignants,
explique Lamia Haoues,
en M2 à l’ESPE de Lyon.
Or, avant d’enseigner,
Le
programme
donne
davantage de liberté aux
enseignants dans le choix
des activités.
« Avant, on
disait que les programmes
étaient trop contraignants
mais là, on est tombé dans
l’excès inverse,
soupire Claire
Pontais.
Il n’y a plus d’indica-
tions et seuls ces quatre grou-
pes sont obligatoires durant
un cycle. Autrement dit, un
élève pourra, si personne n’y
fait attention, ne jamais faire certaines activi-
tés. » « La nouveauté de ces programmes est
qu’ils ne cherchent pas à dire ce que les ensei-
gnants doivent enseigner mais ce que les élè-
ves doivent avoir acquis et compris »
, répond
Eric Favey. Le texte prévoit que chaque aca-
démie puis chaque établissement réfléchisse
aux activités à proposer et aux objectifs à
atteindre en fonction des élèves et des installa-
tions dont ils disposent, dans le but d’éviter des
prescriptions impossibles à réaliser.
« On ne
peut pas dire : « Vous devez faire du rugby », si
l’enseignant ne dispose pas d’un stade de
rugby… »
, justifie Eric Favey. Car le manque
d’installations est un problème récurrent, pou-
vant limiter les enseignements d’EPS.
Au moment où l’on célèbre l’année du sport à
l’école, certains en profitent pour lancer un
numéro 388 - Novembre-décembre 2015 -
www.peep.asso.fr22
DOSSIER
SECTIONS
SPORTIVES
SCOLAIRES
Les sections sportives scolai-
res sont les anciennes sec-
tions sport-études. En 2012,
elles étaient plus de 3 000 en
France, pour environ 60 000
élèves et une centaine d’acti-
vités proposées. Ces sec-
tions, présentes uniquement
dans le secondaire, accueil-
lent des élèves souhaitant
accéder à une pratique
approfondie de la discipline
sportive tout en suivant une
scolarité classique. Le temps
consacré à l'entraînement
sportif est au minimum de
trois heures hebdomadaires,
en plus des cours d’EPS. Ces
sections sont ouvertes à la
demande du chef d’établisse-
ment, soumise à la décision
du recteur. Le fonctionne-
ment est assuré par un ensei-
gnant d’EPS ou un membre
de l’équipe éducative.
LE SPORT À L’ÉCOLE
Le sport, c’est
« Apprendre la tolérance, le partage, à jouer ensemble,
en mixité, entre forts et faibles »
, affirme Claire Pontais, secrétaire géné-
rale adjointe du SNEP-FSU, principal syndicat d’enseignants d’EPS.
Quelle formation recevez-vous au niveau de l’EPS ?
Le M1 (première année de master) est consacré à la
préparation du concours, avec des cours sur l’organisation
des activités, dans des situations que l’on imagine. Le
problème est qu’on se base sur le fait que l’on a des élèves
attentifs, tout le matériel nécessaire, alors que c’est rarement
le cas en vrai… En M2, c’est plus concret puisque l’on part de
nos expériences de stages (les M2 sont à mi-temps en cours à
l’ESPE, à mi-temps enseignant en classe), on évoque nos
difficultés et on essaie d’y apporter des réponses.
La formation est-elle alors suffisante en EPS ?
On ne nous confronte pas aux problématiques de terrain.
Mais c’est logique, car l’on prépare le concours qui est
théorique. Là, par exemple, dès que je sors les élèves de la
classe pour faire EPS, c’est très compliqué. En M1, on peut
voir comment faire une activité rugby, sauf que quand je mets
en place cette activité avec mes CM2, ils partent dans tous
les sens en courant… De plus, on est assez isolé : on n’a que
deux visites de nos deux tuteurs par an.
N’êtes-vous alors pas tentée de mettre de côté l’EPS ?
Je me fais violence pour faire EPS car je sais que c’est important
et, pourtant, j’ai des conditions privilégiées avec un terrain de
sport attenant à l’école, du matériel… Certains de mes
camarades se retrouvent avec seulement la cour de l’école et
des arbres partout au milieu. Comment faire un sport collectif
avec ces conditions ? Je peux comprendre les enseignants qui
décident de ne plus faire d’EPS. Mais si on enlève l’EPS, on
enlève une part de la richesse de l’école, de sa diversité.
« On ne nous confronte pas aux problématiques de terrain »
Cécile,
étudiante en M2 MEEF 1
er
degré à l’ESPE de Marseille