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Si dormir est indispensable physiologiquement, une bonne qualité de sommeil est nécessaire aux enfants pour améliorer

leurs apprentissages à l’école. Comment l’aider à « bien dormir » ? Nos conseils.

MAGAZINE

SANTÉ

numéro 385 - Mars-avril 2015 -

www.peep.asso.fr

30

Bien dormir

pour bien grandir

«D

ormir c’est bon et c’est

bien! Il n’y a pas de

honte à faire des siestes,

même au-delà de 4

ans. »

préconise l’auteur et pédagogue

Madeleine Deny

(1)

. Le sommeil permet

le développement et la maturation du

cerveau chez les très jeunes enfants. De

manière générale, dormir aide à grandir,

renforce le système immunitaire, mais

aussi facilite les apprentissages. Autre-

ment dit, des nuits récupératrices aident

les enfants à bien réussir à l’école.

A contrario, les carences en sommeil, de

plus en plus répandues, poussent à man-

ger plus gras et plus sucré et augmentent

le risque de surpoids et d’obésité à l’ado-

lescence.

Apprendre à se rendormir seul,

une nécessité

« Les rituels de préparation au coucher

sont très importants,

souligne Madeleine

Deny.

Nous sommes des mammifères.

Lorsque la lumière du jour s’atténue, il

vaut mieux baisser les lumières, faire des

jeux calmes et lire, plutôt que pratiquer

une activité sur écran (TV, ordinateur,

console…) ou des jeux avec des lumières

clignotantes, très fatigants nerveuse-

ment. »

L’enfant doit dormir suffisamment selon

son âge (voir encadré). Surtout,

« l’enfant

doit apprendre progressivement à s’en-

dormir seul,

recommande le Dr Challa-

mel (2), pédiatre et chercheuse spécia-

liste du sommeil.

Il est normal qu’un bébé

se réveille toutes les heures entre minuit et

5h du matin ; cela correspond à ses cy-

cles de sommeil. Mais il doit se rendormir

sans que les parents n’interviennent systé-

matiquement, car les parents créent

alors des conditionnements qui le ren-

dent dépendant, entraînant des réveils

nocturnes gênants pour tous. »

Faire en sorte que l’enfant se

sente en sécurité

Pour autant,

« la mère ou le père peuvent

passer un moment à lire des histoires à

leur enfant ou à l'écouter raconter sa

journée,

conseille Madeleine Deny.

Ce

sont des temps précieux, qui favorisent

aussi un bon sommeil. Les objets transi-

tionnels, comme le doudou ou un verre

d'eau sur la table de nuit peuvent aussi

aider l'enfant. »

Idem, si une veilleuse ou

une porte entrouverte contribuent à ce

qu’il se sente en sécurité, il est inutile de

l’en priver.

En cas de cauchemar et de réveil noc-

turne, il est nécessaire de rassurer l’en-

fant, mais n’en faites pas trop pour au-

tant car il risquerait au final d’y attacher

trop d’importance… et d’en abuser sans

véritable raison !

n

MR

Notes

(1) : Le sommeil, conseils et astuces au

quotidien - Madeleine Deny. Les petits

guides parents, éd. Na-

than.

(2) : Le sommeil, le rêve et

l’enfant - Dr Marie-Josè-

phe Challamel et Dr Marie

Thirion. Ed. Albin Michel.

Dr. Marie-Josèphe Challamel,

pédiatre, spécialiste du sommeil et

auteure

(2)

« Les besoins en sommeil varient avec l’âge des enfants et selon qu’ils sont

courts ou longs dormeurs. Les moins de 5 ans ont besoin de 11h minimum, les

5 à 10 ans de 10h et les adolescents de 9h en moyenne. Or, 40 % des ados sont

carencés en sommeil, de 2h en moyenne! Ce manque de sommeil peut

diminuer les capacités d’apprentissage, induire des troubles de l’attention et

de la concentration, des troubles du comportement et de l’humeur. On décèle

un problème de sommeil à partir du moment où l’enfant a des difficultés à

s’endormir, réveille trop souvent ses parents et qu’il n’arrive pas à se

rendormir seul.

Le pédiatre, interlocuteur privilégié à consulter, peut proposer une prise en

charge comportementale des difficultés de sommeil de l’enfant, après avoir

éliminé une cause médicale (reflux gastro-oesophagien, grosseur des

amygdales, difficultés psychologiques). »

« 40% des ados sont carencés

en sommeil »