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- numéro 384 - Janvier-février 2015

33

MAGAZINE

EN FAMILLE

des images à caractère pornographique

et l’augmentation de ce type de faits di-

vers.

« A force de voir ces images et de

n’avoir aucune autre source d’informa-

tion sur la sexualité, ces enfants risquent

de passer à l’acte et ce sont les plus fra-

giles que l’on peut retrouver un jour dans

une affaire de viol collectif »

, reconnaît le

pédopsychiatre Patrice Huerre

(2)

. Avant

d’ajouter :

« Mais je ne suis pas si inquiet,

la grande majorité s’en sort, sait lire les

images et les détourner »

. D’ailleurs,

d’après l’une des rares études sur le su-

jet

(3)

, l’exposition à la pornographie

n’aurait pas d’impact sur les comporte-

ments sexuels des adolescents.

« C’est

vrai qu’ils parlent plus de certaines prati-

ques, parce qu’ils les ont peut-être vues

dans un film. Mais ce n’est pas pour au-

tant qu’ils auront forcément envie d’es-

sayer »

, tempère Maryse, une interve-

nante dans les établissements scolaires

sur ces questions liées à la sexualité.

Une chose est sûre néanmoins : au mo-

ment où les jeunes découvrent l’amour et

la sexualité, le fait de visionner des ima-

ges pornographiques dans lesquelles les

sentiments brillent par leur absence peut

générer des frustrations une fois les pre-

miers rapports sexuels réalisés. Certains

jeunes pourraient trouver dommage

que leur partenaire ne soit pas aussi ex-

traverti(e) qu’ils ne l’imaginaient ou se

montrer inquiets de leurs propres perfor-

mances.

La discussion avant tout

Face à cette situation, les parents se sen-

tent souvent démunis. Ils doivent pourtant

faire preuve de la plus grande vigilance.

Sans vouloir contrôler tout ce qu’ils font

sur internet, interdire aux plus jeunes d’uti-

liser un ordinateur dans leur chambre et

confisquer leur téléphone portable à par-

tir d’une certaine heure est un premier

pas nécessaire. Installer des systèmes de

contrôle parental peut aussi limiter les ris-

ques.

Nombreux sont les éditeurs à les intégrer

dans leurs logiciels et chaque fournisseur

d’accès à internet (FAI) est tenu d’en

proposer un gratuitement à ses abonnés.

Si votre enfant a moins de 10 ans, vous

devrez définir la liste de sites auxquels il

aura accès (liste blanche). S’il est plus

âgé, le logiciel bloquera automatique-

ment l’accès aux sites contenant des

images pornographiques ou violentes

ornographie

(suite page 34)

Yann Leroux,

psychologue, responsable du blog Psyetgeek.com

« Lorsqu’un enfant ou un adolescent regarde des vidéos

pornographiques, c’est pour chercher des réponses qu’il

ne trouve pas ailleurs. Ce phénomène a toujours existé

sauf que ceux d’avant lisaient Playboy ou Newlook.

Grâce à internet, les jeunes d’aujourd’hui ont accès plus

facilement à ce genre de contenus. Pour autant, on ne

constate pas de changement de comportement notable

dans les pratiques sexuelles. L’âge du premier rapport,

par exemple, n’évolue pas. Alors, si des parents

s’aperçoivent que leur enfant regarde occasionnellement

du porno, pas de panique. Le pire serait de le culpabiliser

ou de lui faire honte. Ce qu’il faut, c’est discuter avec lui

de sexualité, cerner les questions qu’il se pose et y

apporter des réponses. Il faut aussi lui faire comprendre

que, comme n’importe quel film, les pornos ne sont pas

faits pour montrer la réalité. Leur unique objectif est de

faire naître l’excitation chez celui qui regarde. Seule la

consommation compulsive de porno chez un adolescent

doit alerter et inciter à aller consulter un

psychothérapeute. »

« Il ne faut pas les culpabiliser »

(liste noire). Mais attention, car tous les lo-

giciels de contrôle parental ne se valent

pas et surtout, aucun n’est infaillible. L’as-

sociation e-enfance réalise régulièrement

SMS, photos, vidéos… Sans le chercher, les jeu-

nes peuvent être confrontés à des propos ou

des images inappropriés voire malsains.