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Nº2
REVUE COMITÉ RÉFLEXION FAMILLES / ÉCOLE
Passivité des familles, recherche de partenariats, et satisfaction
immédiate de leurs demandes, semblent être les trois principales
formes aujourd’hui adoptées par les parents dans le rapport avec
l’institution scolaire.
Si chez les parents issus de l’immigration, prévaut l’attitude
passive, chez les autochtones, semble prévaloir la logique de la
satisfaction immédiate de leurs demandes pour laquelle ils ont
recours de plus en plus facilement à la plainte en justice ou à une
saisine du directeur pour faire valoir le point de vue de l’enfant,
pendant que d’un autre côté sont de moins en moins nombreux
les parents qui sont disposés à participer à la vie de l’école comme
citoyens dans une démarche partenariale et pas simplement
comme pères et mères.
Changeant l’orientation socio-économique et culturelle des
sociétés occidentales et le rapport au système éducatif, à ses fina-
lités, à ses missions, la nouvelle culture de marché abandonne la
notion de citoyens et d’éducateurs pour s’adresser à un monde de
clients, internes et externes de l’entreprise éducation.
Ainsi, les professionnels du système éducatif peuvent-ils être
vus comme clients «intérieurs» au système même. Ceux-ci, en
effet, membres de l’institution, sont les «consommateurs» de
normes, de règlements, de circulaires ministérielles, qui visent
à garantir l’offre d’un service éducatif qui soit la reproduction
mécanique de l’expression des politiques éducatives adoptées au
niveau central d’une nation.
Les élèves, et par extension, les parents, dans une optique
néo-libérale constituent, dans le domaine éducatif, les clients
extérieurs. Cependant, penser qu’étudiants et parents, dans le
cadre du marché éducatif dont ils constituent les «clients» du
système éducatif, peuvent y trouver une satisfaction immédiate
de «consommateurs», grâce à une régulation qui s’imposerait
d’elle-même ; c’est avoir à l’esprit une lecture très réductrice du
fonctionnement de l’école.