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« RAPPROCHER L’ÉCOLE DE TOUTES LES FAMILLES »
DES DÉCLARATIONS
POLITIQUES ET DES
MESURES LÉGISLATIVES
ONT ENCOURAGÉ À
RÉPANDRE PARMI
LES PARENTS L’IDÉE
D’UNE « SOCIÉTÉ
DE CONSOMMATION
SCOLAIRE »
Selon les études menées, l’extension de la pensée néo-libérale
au système scolaire, en réalité, n’a pas fait qu’aggraver les dys-
fonctionnements et les phénomènes de ségrégation sociale déjà
existants, elle a également accentué les fractures entre les parents
appartenant aux catégories sociales favorisées qui connaissent
bien le système formatif, en comprennent le langage, et peuvent
ainsi élaborer un projet pour leurs enfants, car ils possèdent les
moyens culturels et économiques pour le mener à bien, et les
familles qui appartiennent à des catégories sociales défavorisées,
qui sont éloignées des enjeux de l’éducation et de ses codes et
pour qui l’établissement scolaire reste une réalité inaccessible et/
ou incompréhensible.
L’érosion des services publics qui a développé un marché concur-
rentiel, a produit une crise déstructurante de nombre d’institutions
liées à une réduction des ressources qui leur sont destinées et à
l’attribution des parties toujours plus consistantes de leurs fonc-
tions à des organismes extérieurs, privés (ou à des consortiums à
participation mixte).
Dans ce contexte social a été mis
en avant et promu, le développe-
ment d’une attitude consumériste
qui a même contaminé le monde de
l’éducation. Des déclarations poli-
tiques et des mesures législatives
ont encouragé à répandre parmi
les parents l’idée d’une «société
de consommation scolaire» dans
laquelle l’exercice de leur responsa-
bilité parentale se réduit au choix de
l’institution à laquelle inscrire leurs
enfants et à la mise en œuvre d’ac-
tions de contrôle des pratiques des
enseignants.