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numéro 395 - Mars-avril 2017 -

www.peep.asso.fr

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MAGAZINE

EN FAMILLE

I

nstauré par la loi du 4 mars 2002, le

mode de garde alternée en cas de

divorce ou de séparation a quasi-

ment doublé en dix ans. Si la rési-

dence principale chez la mère reste la

norme pour 76 % des enfants, 9 % d'entre

eux vivent chez leur père tandis que la

garde alternée concerne 15 % des en-

fants. Comment organiser cette garde

tout en préservant ses enfants ?

« Il faut

que les conditions soient réunies pour que

la résidence alternée soit possible,

témoi-

gne le Dr Benzohra, psychiatre et théra-

peute familial (lire son témoignage en en-

cadré).

La proximité résidentielle est

préférable pour que l’enfant continue à

fréquenter le même établissement. Puis le

rythme et la fréquence peuvent se définir

au cas par cas. Sans être trop laxiste pour

que les enfants ne se promènent pas

comme ils veulent, ni trop rigide pour pas-

ser sur 10, 15 jours, si c’est dans l’intérêt

des parents comme de l’enfant »

.

Une organisation à trouver

Si l’âge moyen de l’enfant au moment de

la séparation est de 9 ans, faut-il choisir

son mode de garde selon l’âge ? C’est

parfois une évidence pour le Dr Benzohra,

qui a rencontré un père souhaitant la rési-

dence alternée alors que son ex-femme

allaitait encore son bébé ! C’est une dé-

cision souvent de bon sens, qui explique

que les juges accordent très rarement

cette résidence alternée lorsque l’enfant

a moins de 2 ans (5 % d’enfants). Concer-

nant les enfants entre 6 et 10 ans, le pour-

centage des décisions grimpe à 21 % puis

baisse à 15 % pour les 15-17 ans.

« Si les pères sont de plus en plus impliqués

auprès de leurs enfants, il est important

dans une garde alternée que le père sa-

che organiser les repas comme les choix

d’habillement, a fortiori pour les tout-pe-

tits »,

rappelle le psychiatre, qui a parfois

vu des grand-mères prêter main forte à

leur fils… générant de nouvelles tensions

entre les parents.

Car la famille récemment séparée a un

rythme et une organisation à trouver. Cé-

cilia, mère de deux enfants de 7 et 10 ans,

a dû rapidement résoudre des problèmes

pratiques :

« Les enfants oubliaient sans

cesse des affaires chez leur père, et inver-

sement, et parfois des livres et cahiers

scolaires, ce qui était source de stress. Peu

à peu, on s’est organisés pour qu’ils aient

tout en double, au niveau vêtements, te-

nues de sport (…) à l’exception des livres

scolaires pour lesquels nous sommes de-

venus très vigilants »

, témoigne-t-elle. Une

solution que préconise le Dr Benzohra :

« Il

faut les aider pour leur cartable et avoir

les vêtements en double, détails si impor-

tants pour éviter que les enfants trimbal-

lent sans cesse leurs valises ! Et il faut que

chaque parent continue à suivre la scola-

rité, accède aux bulletins. C’est la co-pa-

rentalité ! »

.

Séparés, mais toujours parents

Mais avant d’être « co-parent », encore

faut-il que le climat soit apaisé afin que les

ex-conjoints puissent dialoguer et imposer

des règles de vie communes à leurs en-

fants. Depuis le divorce, Valérie est régu-

« Pour que la résidence alternée fonctionne, il faut surtout que le climat soit apaisé pour pou-

voir dialoguer et continuer à prendre à deux les décisions, notamment scolaires »

, affirme

Nour-Eddine Benzohra, psychiatre et thérapeute familial.

Garde partagée :

comme

Une semaine chez l'un, la suivante chez l'autre : la garde partagée concerne aujourd’hui 15 % des enfants en cas de sépa-

ration. Comment s’organiser en pratique ? Quelle attitude adopter vis-à-vis des enfants ?