été réservé aux titulaires d’un bac + 5 au
lieu d’un bac + 3,
analyse Myriam
Menez, la responsable de la PEEP du Val-
de-Marne (et secrétaire générale natio-
nale).
Aujourd’hui, les enseignants met-
tent deux ans de plus qu’avant à arriver
sur le terrain sans que la formation ne
paraisse meilleure. On sait par ailleurs
que certains quarantenaires qui aime-
raient changer de métier pour devenir
enseignants renoncent à ce projet de
peur d’être affectés dans un établisse-
ment difficile et loin de leur domicile ».
Des recrutements ont bien eu lieu, mais ils
sont loin de suffire à compenser les
besoins actuels. Quant à la création de
1 500 postes de remplaçants supplémen-
taires annoncés fin 2016 par la ministre
de l’Education nationale, Najat Vallaud-
Belkacem, ils ne seront pas disponibles
sur le terrain avant de nombreux mois.
Un système de remplacement
archaïque
Si les problèmes sont si nombreux, c’est
aussi la faute à un système peu efficace.
Dans le primaire, les remplaçants se
répartissent en deux groupes, d’un côté
les « ZIL » (Zone d’intervention localisée)
qui interviennent sur les absences de
moins de 2 semaines dans un rayon de
20 km autour de leur établissement de
rattachement, et de l’autre les « BD »
(Brigade départementale) qui peuvent
être envoyés dans tout le département
pour des remplacements plus longs.
L’ennui, c’est qu’il n’est pas rare que des
écoles manquent de personnel alors que
des remplaçants sont disponibles mais
qu’ils ne peuvent pas être mobilisés faute
d’appartenir à la bonne brigade ou
parce que l’établissement est trop éloi-
gné de leur lieu de rattachement. Pour
remédier à ce problème, la ministre de
l’Education nationale a annoncé son
Seulement 62 % des absences courtes font l’objet d’un remplacement. Un chiffre qui tombe à
38 % dans le secondaire.
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
www.peep.asso.fr- numéro 394 - Janvier-février 2017
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sse-tête des remplacements
(suite page 6)
Philippe Vincent,
proviseur au lycée Jean-Perrin de Marseille (13) et secrétaire général
adjoint du Syndicat national des personnels de direction (SNPDEN)
« Si les absences longues prévues à l’avance sont plutôt
bien remplacées par le rectorat, il n’en est pas toujours
de même pour les absences courtes, y compris lorsque
celles-ci sont engendrées par l’administration elle-même,
comme les formations, les réunions de préparation des
sujets d’examen ou l’encadrement des épreuves du bac
entre autres. Dans les lycées plus que dans les collèges,
les enseignants s’arrangent pour rattraper leurs cours ou
s’organisent avec leurs collègues pour se faire
remplacer. Le plus compliqué à gérer, c’est quand
l’absence nous est signalée à la dernière minute, en cas
de maladie ou d’enfant à garder, par
exemple. Le remplacement est alors très
aléatoire. Au lycée, où les élèves sont
plus aptes à se prendre en charge, les
conséquences sont un peu plus faciles à gérer que dans
les collèges qui sont soumis à une obligation de
surveillance des élèves. Les salles d’étude peuvent alors
vite se remplir et le personnel encadrant peut être
confronté à des difficultés de prise en charge des élèves
dès que plusieurs enseignants sont absents en même
temps. »
« Une situation plus compliquée
à gérer au collège »