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- numéro 383 - Novembre-décembre 2014

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MAGAZINE

SOCIÉTÉ

entreprise. En charge de l'animation et

de la coordination sur la région Haute-

Normandie qui compte cette année 72

projets de mini-entreprises, elle ne

compte plus les retours positifs d'élèves

métamorphosés.

« Entre ceux qui disent

avoir trouvé leur place et ceux qui ne re-

grettent pas, la mini-entreprise les fait

tous grandir. »

Grâce aux 30 à 60 heures de ce pro-

gramme pédagogique réparties sur une

année scolaire, les élèves inscrits (et choi-

sis quand ils sont trop nombreux) appré-

hendent la gestion de projet et acquiè-

rent des réflexes pour concrétiser une

idée. Entre « brainstorming » (réflexion en

groupe), étude de marché et présenta-

tion de projets aux futurs actionnaires, les

mini-entrepreneurs apprennent à respec-

ter les objectifs qu'ils se sont fixés et s'orga-

nisent comme une vraie entreprise. Au-

tour des 6 départements que compte

l'entreprise (Communication, Financier,

Relation client...), les mini-entrepreneurs se

répartissent les fonctions en passant des

entretiens avec CV et lettre de motivation

à l'appui. Une mise en conditions réelles

qui stimule et valorise leurs qualités per-

sonnelles (créativité, solidarité, autono-

mie, esprit d'initiative, etc.).

Des profils d'élèves variés

A cette période de l'année, la classe de

3

e

du collège de l'Europe de Cormeilles

(27) en est à la réalisation de questionnai-

res pour leur étude de marché et l'étude

de la concurrence. Pour ces 16 élèves sé-

lectionnés dans cette option Découverte

Professionnelle sur 30 inscrits, c'est au

rythme d'une matinée par semaine et en-

cadrés par deux enseignantes qu'ils dé-

couvrent les joies de l'entreprenariat. Si l'en-

vie de découvrir autre chose et de varier

(suite page 34)

Qu'est ce que la mini-entreprise

peut apporter à un élève ?

Pour ceux qui sont en décrochage,

cela permet de les réintroduire dans

le système scolaire. A cette

occasion, on va croire en eux et leur

donner des responsabilités et cela

change tout. Grâce à la pédagogie du

projet, le rapport au professeur est

également différent. Le professeur

encadrant doit changer de peau et

devient plus un coach. Parfois, les

élèves le tutoient et l'appellent par

son prénom tout en maintenant le

respect. Les jeunes qui réussissent

en mini-entreprises ne sont pas

forcément les bons élèves de la

classe.

Quelle est l'influence des adultes

encadrants sur la mini-

entreprise de ces adolescents ?

L'idée c'est de transmettre la

méthode de réflexion. Nous ne

sommes pas là pour faire à leur

place. Nous préférons chez EPA des

échecs d'élèves plutôt que des

réussites de profs mais

heureusement 95 % des projets vont

au bout. Notre rôle est aussi

d'insister sur des thèmes comme la

parité. Par exemple, on travaille sur

la question du sexisme car les

préjugés sont encore et toujours

d'actualité dans la jeune génération.

Les filles font de très bonnes PDG

aussi et on veut qu'elles osent plus !

« Transmettre la méthode de réflexion »

Magali Cressy,

animatrice-coordinatrice EPA Haute-Normandie

des cours classiques pouvait être la moti-

vation initiale de Pierre, Julien ou Marie,

après seulement trois sessions tous se pren-

nent au jeu et s'investissent dans leur projet

de mini-carrés potagers. Et pour Paul, parti-

ciper à cette aventure,

« ça n'est que du

bonus »

. Et l'objectif est en vue : leur pre-

mière assemblée générale avec présenta-

tion du projet aura lieu en janvier devant

leurs actionnaires pour une commercialisa-

tion du produit le mois suivant.

L’animateur EPA du secteur revient dans la mini-entreprise toutes les cinq à six semaines pour

s’assurer du bon déroulement du projet.

JNV