ment en BTS). Sans oublier les études à l’étran-
ger, avec le nouveau programme européen
Erasmus+ mis en place pour la période 2014-
2020, qui devrait concerner prioritairement les
étudiants des filières professionnelles et tech-
nologiques.
n
CB
Dans tous les cas, l’étudiant pourra trouver
des passerelles pour réorienter sa formation
en fonction de son projet professionnel. Que
ce soit dans une des grandes voies de l’ensei-
gnement supérieur ou par la voie de l’appren-
tissage et de l’alternance, qui concerne
aujourd’hui plus de 120 000 jeunes (notam-
DOSSIER
L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN FRANCE
www.peep.asso.fr- numéro 383 - Novembre-décembre 2014
25
Guillaume Houzel
(1)
,
directeur du Centre national des œuvres universitaires et sociales (Cnous)
En quoi les missions des Crous ont-elles évolué ?
Nos 28 Crous gèrent 170 000 logements et servent 60
millions de repas par an dans leurs 640 restaurants et
cafétérias. Mais nous cherchons sans cesse à faire évoluer
les services que nous rendons aux étudiants. Nos
résidences récemment rénovées prévoient une salle d’eau
dans chaque logement, pour 80 euros par mois. Nous
proposons également des studios, parfois sous forme de
duplex ou encore des appartements dédiés à la
colocation. Nous adaptons aussi nos restaurants pour les
rendre plus attractifs et diminuer les temps d’attente. Mais
nous allons bien au-delà. Nous gérons aussi des dizaines
de salles de théâtre et d’équipements sportifs, nous
soutenons des festivals, des spectacles… Par ailleurs, si
nous continuons à traiter les demandes de bourse, nous
allons plus loin en soutenant les étudiants qui rencontrent
des difficultés financières ponctuelles ou en accordant
une allocation aux personnes de plus de 28 ans reprenant
leurs études, par exemple.
Face à un monde qui change, quels sont les
principaux enjeux auxquels vous devez faire face ?
10 % de notre parc locatif reste à rénover et de nouveaux
logements doivent être construits, là où les besoins se
font sentir, principalement en Ile-de-France. Nous voulons
aussi rendre nos restaurants plus séduisants, par exemple
en les transformant l’après-midi en des lieux de vie où les
étudiants peuvent travailler et échanger tout en buvant un
café et en y installant une scène le soir pour y accueillir
des spectacles. L’enjeu est essentiel, car des études
montrent que les étudiants qui fréquentent nos
établissements réussissent mieux que les autres dans la
mesure où ils appréhendent mieux le fonctionnement de
l’université et où ils échangent plus avec les autres
étudiants. Nous cherchons aussi à améliorer leur niveau
de vie et favoriser leur insertion professionnelle. Voilà
pourquoi nous facilitons
leur accès à des emplois
temporaires compatibles
avec les études.
Vous développez aussi des initiatives dans des
domaines où on ne vous attend pas forcément…
Récemment, nous avons mis en ligne des cours grâce
auxquels les étudiants peuvent apprendre à créer une
association
(2)
. Plusieurs Crous prévoient d’ouvrir des
fablabs, des lieux ouverts où les étudiants peuvent
concevoir et réaliser des objets grâce à des machines
pilotées par ordinateur. Nous cherchons par ce biais à
développer l’esprit d’initiative des étudiants. Nous menons
enfin des réflexions plus larges, sur la place des cours en
ligne dans l’enseignement universitaire, par exemple.
Comment voyez-vous les étudiants d’aujourd’hui par
rapport à ceux d’hier ?
La situation tendue qu’ils subissent reflète ni plus ni moins
l’état de la société actuelle. C’est plus compliqué, en
revanche, pour une proportion assez grande des 290 000
étudiants étrangers que nous accueillons. Mais nous
trouvons aussi les étudiants plus sérieux, plus assidus
qu’avant. La forte pression exercée sur le marché du travail
les incite à tout faire pour réussir leurs études et ils
semblent plus que jamais conscients qu’en France plus
qu’ailleurs, le diplôme reste une belle et durable protection.
Notes
1 - Diplômé d’économie et de communication politique,
Guillaume Houzel a fondé le réseau associatif étudiant
Animafac en 1996 et présidé l’Observatoire de la vie étudiante
de 2001 à 2008. Il a été conseiller du maire de Paris entre 2005 et
2010 puis directeur délégué de Sorbonne Paris Cité jusqu’en
2012. Il est directeur du Cnous depuis avril 2014.
2 - Informations sur France-universite-numerique-mooc.fr.
« Les étudiants qui fréquentent
nos établissements réussissent mieux »