MAGAZINE
APRÈS L’ÉCOLE
www.peep.asso.fr- numéro 380 - Mars-avril 2014
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I
l est 14 h 30 ce mercredi de janvier.
Comme chaque semaine, un petit
groupe d’apprentis artistes se retrouve
autour de la table de l’antenne « Paris
Ateliers » de la porte de Clignancourt. Si le
quartier n’est pas des plus attrayants, une
fois poussée la porte, on pénètre dans un
vaste espace où règne un sentiment de
créativité débridée, de joie, de concen-
tration et d’émulation mêlées. Les grou-
pes d’enfants semblent absorbés par leur
travail au milieu des pots de peinture et
des sculptures qui sèchent sur les étagè-
res. Ici, par petit groupe, ils peignent, des-
sinent, évoluent librement entre la table
de travail et les outils sous la houlette du
professeur qui fixe au début de chaque
séance une technique et un outil.
« J’in-
vente des personnages, je discute avec
mes copines de ce que l’on va dessiner et
comment on va faire »
, raconte Eulalie, 9
ans. Une vraie passion pour cette fillette
qui pratique les ateliers de dessin et pein-
ture depuis son cinquième anniversaire.
5 ans, le bon âge pour débuter
A cet âge-là, il s’agit de cours d’initiation ;
les enfants sont dans la découverte des
matériaux et des techniques. On leur
laisse alors le choix (gouache, peinture au
doigt…) pour leur permettre de se
familiariser avec cette discipline
et de l’appréhender au mieux. Au
fil des ans, ils apprennent à
construire leur « univers de forme »
sous le regard du professeur, dont
le rôle est de guider les enfants
tout en leur laissant la liberté d’ex-
pression qui les aidera à dévelop-
per leur propre style.
« Toute la semaine, j’engrange
plein d’idées qui explosent au
moment de mon cours »
, se réjouit
Eulalie. Car la principale différence du
cours d’art plastique par rapport au sport,
à la musique et bien sûr à l’école, c’est
qu’ici, les enfants s’expriment librement,
sans obligation de résultat. Un moment
de relâche qui tombe à pic dans une so-
ciété ultra-compétitive… Inutile donc
d’avoir des aptitudes spécifiques, d’être
« bon en dessin », il s’agit simplement
d’avoir envie de mettre la main à la pâte,
d’aimer s’exprimer sur le papier… ou
avec de la terre glaise !
Attention donc à ne pas choisir un cours
calqué sur les apprentissages scolaires.
Mieux vaut se tourner vers un atelier où
l’enfant, bien que guidé, ne s’applique
pas à reproduire mais plutôt à traduire son
imagination grâce à des techniques ap-
prises durant les séances. Le but n’est pas
de faire des enfants des savants copieurs,
mais plutôt de leur permettre de formaliser
leur imagination. Veillez aussi à ce que
l’atelier propose des visites de musées du-
rant l’année, cela représente une belle
ouverture pour les enfants.
Associations, cours municipaux, artistes
indépendants : nombreuses sont les struc-
tures à proposer ces ateliers, dont le coût
d’inscription peut varier de 150 euros
l’année à plus de 300 euros par trimestre.
Assurez-vous que le premier cours est gra-
tuit, afin que votre enfant puisse tester en
toute liberté avant de s’engager sur une
année.
n
L’avis de la spécialiste
Laurence,
plasticienne, anime des cours d’arts plastiques pour enfants au musée Bourdelle et à Paris-Ateliers
« L’atelier d’arts plastiques est l’un des rares moments où
l’enfant ne subit aucune pression, où il réalise un geste
gratuit, sans objectif établi. Il peut s’exprimer librement et
répéter des gestes indéfiniment jusqu’à ce qu’il les maî-
trise. Il n’a besoin de rendre de comptes et de faire plaisir
à personne d’autre qu’à lui-même. Les parents sont sou-
vent séduits par des résultats alléchants qu’affichent cer-
tains ateliers, mais il vaut mieux que la structure ressem-
ble à une cuisine dotée de tous les outils nécessaires. Il
me semble aussi indispensable que l’enfant se voie propo-
ser une séance d’essai, pour s’assurer que l’atelier lui plaît
réellement. »
Ateliers d’arts plastiques :
expression libre !