numéro 394 - Janvier-février 2017 -
www.peep.asso.fr32
MAGAZINE
EN FAMILLE
L’
amour est une des principales
préoccupations des ados… et
cette question se fait plus pres-
sante dès le collège, particuliè-
rement pour les filles.
« Agathe se languis-
sait d’avoir un amoureux depuis… la 4
e
!
Depuis qu’elle a un petit copain en 1
re
,
elle a gagné en confiance, elle est plus
gaie, plus disposée à aller vers les autres ! »
,
témoigne Fabienne, qui a appris l’exis-
tence du petit ami, par inadvertance.
« Je
ne l’ai pas questionnée et je la laisse m’en
parler si elle en a envie. C’est sa vie ! Leur
secret fait aussi la beauté de leur relation à
cet âge, comme la période de fiançailles
dans un autre siècle ! »
, sourit-elle. Cœur
qui bat la chamade, trémolos dans la
voix… La joie de plaire, le plaisir de penser
à quelqu’un, d’aimer et d’être aimé en re-
tour entraînent un cortège de nouvelles
émotions, que les parents doivent respec-
ter. Pour éviter les pires erreurs que sont
« l’impudeur, l’intrusion et l’insulte », le pé-
dospychiatre Marcel Rufo rappelle com-
bien
« cet excès romantique est merveil-
leux, comme dans Roméo et Juliette, on
comprend qu’ils vivent ces amours de ma-
nière passionnée, excessive, avec l’idée
d’éternité. On voit même combien certai-
nes personnes, même à 70 ans, restent
adolescentes dans leur position ! »
.
Si l’amour n’a pas d’âge, l’adolescence
est bien l’âge de l’amour.
« Mon fils Vin-
cent vit à 16 ans son premier grand amour,
tout est beau et magique ! C’est super et
Accompagner
les amours adolescentes
L’adolescence est l’âge des premiers
émois amoureux. Premier baiser…
mais aussi premier chagrin d’amour.
Les parents sont parfois désarmés
face à cette étape importante de leur
autonomie. Entre intrusion et indiffé-
rence, comment trouver la bonne atti-
tude pour les accompagner ?
Du premier baiser, qui se fait plus précoce (aux alentours de 13 ans) aux premières caresses
puis au premier rapport sexuel – dont l’âge moyen, 17 ans, n’a pas changé depuis trente
ans –, les amours adolescentes ont toujours un caractère initiatique.
Parents : attention à leur premier chagrin d’amour
Quand survient le chagrin d’amour, les parents doivent
faire preuve de la plus grande attention.
« Il est capital
de ne jamais banaliser la déception amoureuse en pré-
textant que cela n’est pas grave »
, insiste Marie
Choquet, épidémiologiste. Cet accident de la vie est cité
par 48 % des adolescents qui font une tentative de sui-
cide comme un évènement perturbateur, après les mésen-
tentes graves avec les parents.
« Il faut faire très atten-
tion aux garçons qui sont moins loquaces, et risquent de
retourner contre eux la douleur qu’ils ressentent,
met en
garde Marcel Rufo.
Je respecte le chagrin des filles mais
elles ont cette capacité à le romancer »
. L’agressivité, des
troubles du sommeil, un désintérêt soudain pour la musi-
que, le sport, les copains…
« ce sont des signes d’alerte
d’une nuance dépressive qui s’installe après une perte,
un chagrin d’amour, il faut être vigilant ».