- numéro 393 - Novembre-décembre 2016
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Avec la multiplication des émissions mettant à l’honneur de
jeunes chanteurs, la pratique du chant et de la chorale
revient à la mode. Un loisir-plaisir qui apporte de nombreux
bénéfices aux enfants.
S
uccès d’audience, « The Voice
Kids », diffusée en prime time, a
permis à un large public de dé-
couvrir des chanteurs en herbe,
âgés de 6 à 15 ans. Auparavant, « Nou-
velle star », « Popstars » et autres « Star
Academy » ont aussi éveillé la passion du
chant chez de nombreux enfants. Quant
à la déferlante « Violetta », qui raconte la
vie tumultueuse d’une jeune chanteuse,
elle a poussé loin le phénomène d’identi-
fication.
« Surtout chez les filles,
remarque
Julie Briend, chanteuse et professeur de
chant dans la région toulousaine.
Soit les
ados éprouvent un rejet total de la chose
en disant qu’ils en seront de toute façon
incapables, soit au contraire ils manifes-
tent une grande attirance pour la starifica-
tion et ils imitent alors tel ou tel chanteur.
Je leur apprends qu’il s’agit d’inventer leur
propre manière de chanter »
.
Des bienfaits pour l’enfant
L’enfant commence par s’exercer dans
une chorale, au grand
bonheur des timides, ren-
dus anonymes dans le
groupe.
« Les enfants
sont à l’écoute les uns
des autres,
appuie Julie
Briend.
Je compare le
chant à une activité
sportive, pour l’esprit d’équipe. Il déve-
loppe la discipline et la mémorisation. Il
fait beaucoup évoluer les enfants, no-
tamment dans le lien entre le corps et
l’intellect. Quand on chante, le corps de-
vient son propre instrument. Il faut être
détendu et mobilisé en même temps,
c’est un exercice physique qui demande
de la préparation mentale et de la
concentration. Je fixe un objectif aux en-
fants : le concert. Je leur explique qu’on
doit travailler pendant longtemps pour
un seul événement, comme un match.
Un match où il n’y a bien sûr ni gagnant
ni perdant, mais seulement la satisfaction
d’avoir bien chanté. »
Une satisfaction
partagée par Chiara, âgée de 10 ans :
« J’aime bien la chorale, mais surtout
quand il y a des chansons qui bougent !
Les trucs mous, bof… »
Où chanter et à quel prix ?
De nombreuses associations proposent la
pratique du chant. La gamme des tarifs
est vaste : pour une année, comptez en-
tre 75 et 250 euros. Autre solution : les
conservatoires municipaux. Ils disposent
de chorales dès l’âge de 7-8 ans, qui ser-
vent d’abord d’initiation sur la base
d’une heure de répétition hebdoma-
daire. Au conservatoire, la chorale reste
d’ailleurs obligatoire quand l’enfant dé-
bute l’apprentissage d’un instrument. Le
coût dépend du revenu des parents.
Fourchette estimée : de 80 à 300 euros
par an.
« Les enfants peuvent débuter le
chant dès la grande section de mater-
nelle »
, estime Julie Briend.
Les cours de chant individuels, eux, sont
réservés aux ados, dès 16-17 ans. Les gar-
çons doivent avoir mué. Attention au sé-
rieux de l’enseignement dispensé car
une mauvaise pédagogie et des exerci-
ces inadaptés peuvent abîmer les cordes
vocales ! Coût horaire estimé : de 30 à 50
euros.
n
À l’école
du chant
MAGAZINE
APRÈS L’ÉCOLE
Céline Schulz,
directrice de l’école municipale d’enseignement artistique
Nicolas Dalayrac, Muret (Haute-Garonne)
« Chez nous, la chorale est souvent au départ un choix fait par défaut. Les
instruments comme le piano sont plus populaires. Par contre, une fois dans le
bain de la chorale, les enfants s’y plaisent beaucoup et ne veulent plus la
quitter. Elle constitue une manière ludique et collective d’aborder la musique
par la voix, d’une façon différente que par le seul biais d’un instrument, qui
reste une démarche plus individuelle ».
« Une fois dans le bain de la chorale,
les enfants ne veulent plus la quitter »
Les conservatoires municipaux proposent des chorales dès l’âge de 7-
8 ans, qui servent d’abord d’initiation sur la base d’une heure de répé-
tition hebdomadaire.