Il ne faut pas longtemps aux parents pour s’apercevoir que leurs enfants aiment tout ce qui est sucré. Desserts,
bonbons, sodas, mais pas seulement… car le sucre se trouve dans quantité d’aliments. Alors comment proposer une
alimentation moins sucrée ?
MAGAZINE
SANTÉ
numéro 391 - Mai-juin-juillet 2016 -
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Attention
au(x) sucre(s) !
A
ujourd’hui 40 % des produits
que nous consommons
contiennent du sucre. Et no-
tre consommation ne cesse
d’augmenter : un kilo par an et par per-
sonne au début du siècle contre… 35 ki-
los aujourd’hui ! Et les études qui établis-
sent un lien entre surconsommation de
sucre et problèmes de santé se multi-
plient.
L’OMS, l’organisation mondiale de la
santé, indique « qu’un apport élevé en
sucres est préoccupant parce qu’il est lié
à une alimentation de mauvaise qualité
et qu’il prédispose à l’obésité et à certai-
nes maladies (diabète notamment) ».
Elle préconise donc de limiter la consom-
mation de sucres à moins de 10 % de la
ration énergétique journalière, voire à
5 % dans la mesure du possible. Or, les
Français consomment en moyenne 100
grammes de sucres rapides par jour, soit
15 à 20 % de la ration calorique quoti-
dienne. Problème, le sucre est partout et
l’industrie alimentaire en abuse dans les
produits afin de mieux les vendre, en par-
ticulier dans ceux destinés aux enfants
comme les produits laitiers, par exemple.
En effet, la préférence pour le sucré est,
selon des études scientifiques, innée
chez l’homme et chez beaucoup d'es-
pèces animales comme le rappelle Ste-
phan Valentin, docteur en psychologie
dans « L’alimentation de mon enfant »
aux éditions La Source vive. Et cela com-
mence dès la vie intra-utérine, le fœtus
de 4 mois étant capable de distinguer le
sucré de l’amer, et a une préférence
pour le premier.
Quel sucre choisir ?
C’est en mangeant moins d’aliments su-
crés que l’envie de sucre baisse, il faut
donc éduquer les enfants à manger
moins d’aliments sucrés. Ne pas sucrer les
yaourts, boire de l’eau à table, conférer
un statut exceptionnel aux sucreries et
boissons sucrées sont autant de compor-
tements alimentaires que les parents doi-
vent transmettre à leurs enfants. Concer-
nant le sucre à proprement parler il en
existe deux sortes : le sucre à l’état natu-
rel que l’on trouve par exemple dans les
fruits (fructose) et le sucre raffiné (sucre
blanc ou roux, sirop de maïs) qui est un
sucre artificiel ou industriel.
Le sucre blanc qui est obtenu soit à partir
de la canne à sucre, soit des betteraves
sucrières est le type de sucre le plus
consommé dans le monde. Or, il n’a au-
cun avantage nutritionnel et apporte
uniquement des calories favorisant ainsi
les caries, le diabète et la prise de poids.
Le sucre complet, ou intégral, n’est ni
cristallisé ni raffiné et est essentiellement
constitué de saccharose. Contrairement
aux sucres blanc et roux, il fournit des nu-
triments : vitamines, minéraux et acides
aminés. Seul bémol, son pouvoir est
moins sucrant.
Le meilleur moyen d’éviter une consom-
mation importante de sucre raffiné ? Evi-
ter les produits alimentaires transformés
issus de l’industrie agroalimentaire. Pa-
rents, à vos fourneaux !
n
Dr Florence Guillem Solsona,
médecin nutritionniste
« Avec les enfants, diaboliser le sucre pourrait avoir
l’effet contraire. Alors il faut réserver la consommation
de produits sucrés comme les sodas ou les bonbons à
des moments exceptionnels type anniversaires. Au
quotidien, évitez au maximum d’acheter des produits
industriels contenant du sirop de glucose et privilégiez
la qualité quitte à en acheter moins pour le même prix.
L’idéal étant de cuisiner les goûters et les desserts soi-
même. Et pour la quantité de sucre
dans une recette de gâteau elle peut
être revue progressivement à la baisse
de 10 % en 10 % pour arriver au bon
équilibre. Enfin, pour être sûr de se
faire plaisir sans sucrer pensez aux fruits… et aux
recettes « Desserts zéro sucre », aux éditions Larousse,
ouvrage auquel j’ai participé ! »
« Trouver le bon équilibre »