Les vaccins demeurent les meilleurs outils pour prévenir les maladies
infectieuses graves. Suivez les recommandations !
MAGAZINE
SANTÉ
numéro 388 - Novembre-décembre 2015 -
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Vaccins :
ne les
oubliez pas !
C
ontrairement aux médica-
ments, les vaccins sont admi-
nistrés à des personnes a priori
en bonne santé afin de les
préserver d’une affection.
« La vaccina-
tion utilise une propriété remarquable du
système immunitaire : la mémoire qui,
après une vaccination réalisée dans l’en-
fance, permet d’enregistrer, de conserver
et de réutiliser ces défenses immunitaires
tout au long de la vie »
, explique Brigitte
Autran, professeur d’immunologie à l’hô-
pital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Concrètement, comment les vaccins
agissent-ils ?
« Ce sont des « copies » de
l’agent infectieux,
reprend Brigitte Autran.
Il peut s’agir de formes vivantes, mais très
atténuées, de l’agent infectieux respon-
sable de la maladie correspondante. En
mimant les agents infectieux, ils offrent
l’inestimable avantage de provoquer
l’élaboration des défenses immunitaires et
de leur mise en mémoire en évitant la
maladie elle-même ».
En France, pour entrer à l’école
(maternelle ou élémentaire), un
seul vaccin est obligatoire : le DT-
Polio contre la diphtérie, le tétanos et la
poliomyélite. En pratique, lors de l’inscrip-
tion de votre enfant, vous devrez présenter
au directeur de l’école son carnet de
santé attestant qu’il a bien eu cette vacci-
nation. La vaccination du DT-Polio com-
porte deux injections à l’âge de 2 mois et
à 4 mois, suivies d’un rappel à l’âge de 11
mois. Les rappels ultérieurs sont recomman-
dés à l’âge de 6 ans, puis, entre 11 et 13
ans. On notera que la vaccination contre
la coqueluche, non obligatoire mais re-
commandée par le Haut conseil de la
santé publique, est généralement prati-
quée avec le vaccin DT-Polio (DTCaPolio).
Recommandés dans certains cas
Autrefois obligatoire pour entrer en collec-
tivité (obligation levée en 2007), la vacci-
nation BCG, contre la tuberculose, reste
toutefois recommandée dans certains
cas… Sont ainsi considérés comme en-
fants « à risque élevé » les enfants résidant
en Ile-de-France, en Guyane ou à
Mayotte, ainsi que les enfants dont au
moins l’un des parents est originaire d’Afri-
que ou d’Asie, ou des pays d’Europe cen-
trale et de l’est.
Autres vaccins conseillés, l’antihaemophi-
lus qui empêche l’apparition de certains
types de méningites de l’enfant (à partir
de deux mois) ainsi que le vaccin triple
ROR (rougeole, oreillons, rubéole), à par-
tir de 12 mois. En revanche, sauf cas par-
ticulier, la vaccination contre la varicelle,
elle, n’est pas recommandée.
Pour faire le point sur tous ces vaccins,
une visite médicale obligatoire et indivi-
duelle s’effectue en grande section de
maternelle ou au cours préparatoire (CP),
au cours de la 6
e
année de l’enfant. Et,
bien entendu, lorsque vous consultez vo-
tre médecin, pensez à vous munir des
carnets de santé et vérifiez avec lui si vos
enfants (et vous-même !) êtes à jour dans
vos vaccins.
n
Hépatite B et HPV : vaccins et polémiques
Il y a quelques années, la vaccination contre l’hépatite
B a soulevé une polémique sur l’éventuel risque d’appa-
rition de sclérose en plaques. Aujourd’hui, le débat est
clos. Les autorités sanitaires recommandent la vaccina-
tion contre l’hépatite B chez tous les nourrissons : en
2014, la couverture vaccinale a atteint 92 % des enfants
à l’âge de 6 mois ! On notera que tout enfant ou adoles-
cent âgé de moins de 16 ans, non antérieurement vac-
ciné, doit se voir proposer la vaccination contre l’hépa-
tite B à l’occasion d’une consultation médicale.
Egalement l’objet de polémiques, le vaccin contre les
HPV (infections à papillomavirus humains), qui peuvent
provoquer un cancer de l’utérus, demeure recommandé
chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans (rapport du
Haut conseil de la santé publique daté de juillet 2014).
Une vaccination plus tardive est possible avant le début
de la vie sexuelle. Sachez que plus de 70% des adultes
contractent au moins une infection à HPV dans leur
vie… Notez que l’Assurance maladie rembourse ce vac-
cin à 65 % (seul le ROR est remboursé à 100 %).