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numéro 381 - Mai-juin-juillet 2014 -

www.peep.asso.fr

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MAGAZINE

EN FAMILLE

«N

an, mais allô quoi ! T'es

une fille, t'as pas de

shampoing ? »

Cette

phrase prononcée par

la désormais célèbre Nabilla a fait le tour

des médias de l'Hexagone et il était diffi-

cile de passer à côté sauf à vivre seul

dans une grotte de l'Ardèche. Buzz ou réel

phénomène ? Une chose est sûre, la télé-

réalité regorge de ces perles symptoma-

tiques d'une époque où culture et au-

dience ne vont surtout pas de pair. Si

certaines ont une renommée médiatique

nationale, d'autres doivent se contenter

d'une simple mise en avant sur la page fa-

cebook du programme comme cette ci-

tation de Tressia (Les Chtis font leur tour de

France) :

« Vu que le mâle de la poule,

c'est le dindon, bah on se dit que le pou-

let il est hermaphrodite, il est peut-être en-

tre les deux ! »

Estampillé du label « phrase culte » par le

diffuseur – mais pas au mettre titre que « je

vous ai compris » de De Gaulle ou « I have

a dream » de Martin Luther King ! –, cet

empire de la bêtise n'en demeure pas

moins le quotidien télévisuel de 42 % des

ados à la fin de la journée. Un goûter de-

vant la télé aux conséquences désastreu-

ses pour leurs bulletins de notes si l'on en

croit l'étude réalisée par Alain Lieury, cher-

cheur en psychologie cognitive à l'UEB

(Université européenne de Bretagne)

Rennes 2 et spécialiste de la mémoire. Ba-

sée sur un échantillon de 27 000 collé-

giens de classe de troisième invités à ré-

pondre sur leurs loisirs favoris et soumis en

parallèle à des tests à base de QCM,

l'étude démontre que l'addiction aux

émissions de télé-réalité ou aux séries sen-

timentales provoque une baisse notable

des performances scolaires soit -11 points

en maths et -16 % pour l'acquisition des

connaissances. Et cette chute s'observe

quels que soient le niveau scolaire des

élèves et le milieu socio-culturel.

Détente ou identification ?

La faute au coût temporel bien sûr car le

temps consacré à ce loisir empiète par

exemple sur le temps de lecture en chute

libre (16 % seulement de ces ados liraient

des œuvres littéraires) ou de pratique d'un

Télé-réalité :

un « danger »

Avec pas moins d'une vingtaine de pro-

grammes sur les chaînes françaises, la

télé-réalité n'en finit pas de faire

recette. Ciblant une audience majoritai-

rement adolescente, elle les rendrait

bêtes et leurs parents, impuissants. La

télé-réalité, bouc-émissaire télévisuel

ou réel fléau destructeur de neurones ?

Les Anges de la télé-réalité – qui réunit des anciens candidats d’émissions de télé-réalité,

comme la célèbre Nabilla (ici debout à droite) –, est un programme-phare de la chaîne

NRJ12 avec des audiences qui culminent parfois à 1 million de téléspectateurs.

Des plumes, pas des stars !

Le principe de l'Académie Balzac est simple : 20 écrivains isolés dans un

château doivent écrire un livre collectif en 20 jours tout en étant filmés

24h/24 par des caméras. Cette émission diffusée sur internet sera la pre-

mière télé-réalité littéraire de France. Un défi qui met à l'honneur plus

les neurones que la silicone car si le château de Brillac en Charente dis-

pose d'une piscine, d'un tennis et d'un SPA, ce sont plutôt séances d’écri-

ture, discussions et lectures collectives au programme. En attendant, les

internautes ont jusqu'au 31 août 2014 pour sélectionner les écrivains sur

la base de leurs écrits à consulter en ligne.

www.academiebalzac.fr

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