VDP 404

enquête SurveyLang, les jeunes Français se classeraient à la quinzième place sur seize pays européens évalués en ce qui concerne l’apprentissage de la première langue vivante et à la dou- zième place pour ce qui est de la deuxième langue. Les effectifs et l’enseignement en primaire montrés du doigt Le faible nombre d’heures de cours de langues vivantes, notamment au lycée (lire l’encadré « Jusqu’à 5h30 de lan- gues par semaine », page 6), mais sur- tout les effectifs trop importants seraient en grande partie responsables de ce retard. « Il est difficile d’interroger à l’oral tous les élèves quand on en a 35 par classe, déplore Jean-Luc Breton, le président de l’Association des profes- seurs de langues vivante (APLV). Il fau- drait généraliser le travail en groupes restreints. Cela se fait en Estonie et ça fonctionne ! » . L’autre axe de progrès concerne le pri- maire. Alors que les programmes stipu- lent que tous les enfants doivent com- mencer à apprendre une première lan- gue étrangère dès le CP, dans la prati- que, on est loin du compte. Il faut dire que sur ce point, tous les enseignants ne font pas preuve de la meilleure volonté qui soit. Si la plupart prennent ce rôle à cœur, beaucoup se contentent du strict minimum. Tous les professeurs des éco- les sont censés avoir reçu une forma- tion, mais force est de constater qu’elle était loin d’être suffisante pour permet- EDUCATION VIE SCOLAIRE ce toujours à la traîne… Dans le cadre de leur accompagnement éducatif, des établissements scolaires proposent des ateliers de pratique de langue vivante, qui s’ajoutent à l’enseignement obligatoire. 5 (suite page 6) www.peep.asso.fr - numéro 404 - Janvier-février 2019 « Maîtriser l’anglais est tellement indispensable de nos jours que je m’efforce d’y accorder une large place dans ma classe. J’ai notamment pris l’habitude de consacrer chaque semaine une séance d’anglais au chant. Tout d’abord, je demande à mes élèves de choisir une chanson parmi une sélection, puis je leur fais écouter et les aide à repérer certains mots ou tournures de phrase. Après plusieurs séances, chacun doit pouvoir la chanter. Je les évalue alors individuellement sur ce qu’ils ont retenu pendant que les autres élèves travaillent en autonomie. Cela me prend du temps, mais ça en vaut la peine. Je profite aussi d’autres moments pour introduire l’anglais en classe. Si un élève souhaite aller aux toilettes ou boire, par exemple, il doit impérativement en faire la demande en anglais. Il m’arrive aussi de leur faire faire du calcul mental en anglais, de leur parler en anglais lorsque l’on fait du base-ball en sport ou bien de profiter du travail sur l’heure en mathématiques pour leur apprendre à le faire également en anglais. Si mes élèves progressent bien, je trouve que le niveau de tous les élèves a tendance à s’améliorer, à tel point que de plus en plus de collègues de 6 e travaillent sur les acquis du primaire, sans repartir de zéro. » « Je fais chanter mes élèves en anglais » Philippe Ratinet, professeur des écoles en CM1 à l’école Charles Juliet de Jujurieux (01)

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