VDP 402

rtable à l’école et au collège diffusion des vidéos à caractère porno- graphique et dans les problèmes de sociabilisation que rencontrent certains jeunes. La nouvelle loi les fera-t-elle pour autant disparaître des établissements scolaires ? Rien n’est moins sûr. Car si le texte impose un principe général d’interdic- tion, il prévoit aussi un certain nombre d’exceptions. Celles-ci sont tout d’abord d’ordre pédagogique. Les éta- blissements qui le souhaitent auront en effet la possibilité d’autoriser les télé- phones dans le cadre des enseigne- ments ou de certaines activités. A l’heure du numérique, on aurait mal compris qu’un enseignant n’ait pas la possibilité, s’il le souhaite, de profiter des atouts de ce terminal que la plupart des collégiens ont dans leur poche. Les établissements auront également la possibilité d’accepter que les élèves uti- lisent leur portable dans certaines zones de l’établissement (dans la cour), à cer- taines heures de la journée (le midi ou le soir à la sortie des cours) ou sous certai- nes conditions (pour joindre leurs parents lorsqu’un cours est annulé ou sous réserve de l’accord de la vie sco- laire, par exemple). Dès la rentrée, les conseils d’école dans le primaire et les conseils d’administration dans le secon- daire devront recenser ces exceptions dans leurs règlements intérieurs. Au final, si la loi est la même pour tous, sur le ter- rain, tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. Alors que certains élè- ves ne pourront pas toucher à leur télé- phone de la journée, d’autres auront la possibilité de l’utiliser sous certaines conditions plus ou moins strictes. Le portable… au fond du cartable ! Outre les modalités d’application, la EDUCATION VIE SCOLAIRE (suite page 6) www.peep.asso.fr - numéro 402 - Août-septembre-octobre 2018 5 « Même si nous attendons encore des précisions sur la manière dont les chefs d’établissement devront appliquer cette loi, je ne pense pas que le texte qui a été voté changera radicalement la donne. Certes, il va obliger les chefs d’établissement à mettre le sujet à l’ordre du jour du premier conseil d’administration de l’année. Il faudra alors qu’une majorité se prononce en faveur de la réécriture du règlement intérieur. Dans le cas contraire, l’interdiction sera totale. Certains établissements pourraient en profiter pour modifier la manière dont ils gèrent les téléphones mais je suis certain que la majorité d’entre eux se retrouveront dans une situation identique à celles qu’ils connaissaient avant. Dans de nombreux établissements, en effet, les portables ne posent pas de problème particulier. Quant à ceux qui ont rencontré des soucis à cause des téléphones, ils ont déjà pris les mesures qui s’imposaient. On avait le sentiment que le sujet était tranché. » « La loi ne changera pas fondamentalement la donne » Philippe Vincent, proviseur et secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (Snpden-Unsa) Les établissements scolaires décideront eux-mêmes des modalités d’application de l’interdic- tion des téléphones portables dans leur enceinte.

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