EDUCATION

EDUCATION – les écoliers de la route

Qu’ils soient piétons, cyclistes ou passagers de véhicule, les enfants doivent connaître les règles de sécurité. Un enseignement dont se charge l’école. Le point sur cet indispensable apprentissage.


Le bon sens des enfants, c’est souvent lui qui leur fait dire « Mets ta ceinture » ou encore « Attends, le bonhomme piéton est au rouge ». Le code de la route est rempli de règles de prudence qu’ils comprennent, retiennent et leur permettent de jouer leur rôle de citoyen. Aussi, l’éducation à la sécurité routière qu’ils reçoivent dès l’école primaire ne peut que s’imprégner dans leurs esprits et leur être utile. « Cet apprentissage n’implique pas seulement de préparer les élèves à être de futurs conducteurs, commente Emmanuel Renard, directeur de l’éducation à l’association Prévention Routière. Il s’agit surtout de faire en sorte que chacun d’eux, selon son âge, puisse être autonome et en sécurité dans le cadre de ses déplacements. »
Car la réalité est effrayante : chez les 0 à 14 ans, plus de 4 individus sur 10 meurent en tant que piéton ou cycliste ; quant aux 15-24 ans, ils représentent près de 13 % de la population, mais à eux seuls 26 % des personnes tuées sur la route. Derrière ces chiffres existent fort heureusement un consensus politique et la lutte quotidienne d’une association nationale.

Une vision globale
Pour fixer ses axes de travail en milieu scolaire, la Prévention Routière se base sur l’accidentologie de chaque tranche d’âges. Par exemple, chez les 5 – 6 ans, ce sont des accidents de piétons ou en tant que passager de voiture. En CP, l’accent est donc mis sur les déplacements à pied et sur les dispositifs d’attache dans le véhicule. Au lycée, le cyclomoteur représente 10 % des moyens de locomotion des jeunes, une minorité qui fait toutefois exploser le nombre d’accidents. C’est l’âge où se posent les problèmes de retour de soirée après consommation d’alcool, voire de cannabis.
Cette vision d’ensemble, l’association peut vraiment lui donner corps depuis deux ans. La raison ? Au sein des services de la direction générale de l’enseignement scolaire, la prévention routière a quitté le « bureau des Collèges » pour rejoindre celui de « la Santé, de l’action sociale et de la sécurité ». « Cela donne à notre action une autre dimension et une transversalité au niveau des âges et des disciplines », assure Emmanuel Bernard. Longtemps associé à l’éducation civique, l’apprentissage peut alors s’intégrer à un cours de SVT dans le cadre d’un sujet sur la drogue et l’alcool par exemple. L’idée étant de fournir du concret aux élèves, par le biais d’exemples ou encore par des mises en pratique. L’exercice le plus courant consiste à profiter d’un déplacement au gymnase ou à la bibliothèque pour appliquer les règles étudiées sur fiches ou en vidéo. Mais les initiatives ne manquent pas et c’est aussi l’occasion de mixer les générations en encourageant les plus grands à transmettre leurs connaissances et leur motivation aux plus jeunes. Des projets pour certains récompensés par un concours créé il y a trois ans par la Prévention routière (lire en encadré).

Un enseignement évolutif
C’est donc cette synergie des moyens mis en place par l’Education nationale qui assure un bon apprentissage des règles de la route aux enfants. Pour s’en assurer, différents examens jalonnent la scolarité.
Depuis 2002, les plus jeunes sont soumis à un contrôle continu en vue de l’obtention de l’Attestation de première éducation à la route (APER). De la maternelle au CM2, les enseignants valident une grille évaluant l’acquisition de leurs compétences. Au collège, cet enseignement est finalisé par la préparation de deux Attestations scolaires de sécurité routière (ASSR) de niveau 1 en classe de 5e et de niveau 2 en 3e. L’examen a le plus souvent lieu entre le 2nd trimestre et la fin de l’année scolaire. Les deux attestations sont indépendantes, il n’est pas obligatoire d’avoir obtenu la première pour prétendre à la seconde. En outre, posséder le second niveau ne donne pas le premier et ne le remplace pas. Chaque épreuve se présente sous la forme de vingt séquences vidéo illustrant des questions à choix multiples et nécessite d’obtenir au minimum la moyenne sur 20. En cas d’échec, des sessions de rattrapage sont organisées par les collèges, voire par certains lycées.

Supports pédagogiques
Pour les séries 1 et 2 réalisées en 2011, le taux de réussite est de 97 % sur l’ensemble des 27 académies ! Un résultat confirmant la solidité des bases acquises par la grande majorité des jeunes. Un aspect d’autant plus important que les actions menées diminuent souvent en évoluant au fil de la scolarité. 50 % des projets sont menés à l’école primaire, contre seulement 20 % au lycée. La pression du baccalauréat et celle des parents font parfois passer au second plan cette instruction. Pour parer ce manque, la Prévention routière met gratuitement à disposition de nombreux supports pédagogiques ainsi que des applications en ligne (1) consultables en classe, au CDI ou à la maison.
AJ

Note
1. – Pour se renseigner : www.education-securite-routiere.fr, ainsi que sur Facebook à l’adresse www.facebook.com/edusecuriteroutiere.
– Pour s’entraîner aux examens : www.applications.eduscol.education.fr
– La revue : www.devenir-citoyen.fr.

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ZOOM
Une initiative récompensée, à Nevers
Chaque année, les Clés de l’éducation routière récompense des actions menées dans les établissements scolaires. Au palmarès 2011, figure le projet « Cyclo » piloté depuis trois ans par Nadine Bourdin, enseignante à Nevers. Dans sa classe de CE2/CM1, elle effectue un travail transdisciplinaire afin de favoriser les déplacements cyclistes. Après la pratique dans l’enceinte de l’école, les élèves effectuent des sorties de plus en plus conséquentes. « Notre but est de travailler l’habileté, le code de la route et les efforts physiques et de réflexion », explique Nadine Bourdin. Ainsi, la maîtrise du vélo passe, non seulement par le sport, mais aussi à travers l’instruction civique (débats en classe sur le code de la route) ou encore via le français (travaux autour d’un règlement du cycliste). Une combinaison de théorie et de pratique qui séduit les élèves : « Les progrès sont rapides, ce qui joue sur leur estime. La notion de solidarité entre aussi en jeu entre eux », poursuit l’enseignante qui bénéficie notamment du soutien d’associations locales pour le prêt et l’entretien du matériel.

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REPERES
BSR, mode d’emploi
De nombreux adolescents nourrissent une ambition commune : circuler sur un engin motorisé. Pour les encadrer, une obligation de formation – appelée Brevet de sécurité routière (BSR) – leur est dédiée. A partir de 14 ans, elle concerne les cyclomoteurs de cylindrée inférieure à 50 cm3 et à partir de 16 ans, les quadricycles légers à moteur. La partie théorique est constituée de l’ASSR de niveau 1 ou 2. La partie pratique comporte 5 heures de conduite sur la voie publique assurées par des professionnels de la conduite (moniteurs d’auto-écoles) agréés par les préfectures. Les principaux objectifs étant de savoir, en toute circonstance, démarrer ; ralentir et s’immobiliser ; choisir la position sur la chaussée ; franchir les différents types d’intersections et changer de direction.

Pour en savoir plus sur le BSR, consultez la brochure éditée par la Prévention Routière (cliquez sur le visuel ci-contre pour la lire et/ou la télécharger)

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