« Reprendre le contrôle des écrans »
Déterminer le bon usage des écrans pour les enfants, à la maison comme en classe : tel est l’objectif du rapport remis au président de la République sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans. Des mesures concrètes – à la hauteur des enjeux, espérons-le ! – doivent être annoncées par le Gouvernement dans les tout prochains jours…
«Reprendre le contrôle des écrans, pour remettre l’enfant au cœur de notre société et lui permettre de grandir et de se réaliser en toute liberté », tel est l’objectif rédigé dans le préambule du rapport de la commission constituée d’experts pour évaluer les enjeux attachés à l’exposition des enfants aux écrans – lire ICI le rapport intégral (142 pages). Une commission, mise en place debut janvier, à la demande du président de la République, qui a donc émis plusieurs propositions basées sur un état des lieux préoccupant.
Une situation alarmante
Conséquences des écrans sur le neurodéveloppement des enfants, déficits de sommeil, sédentarité, manque d’activité physique, exposition à des contenus choquants… Pour les 10 experts auteurs du rapport (intitulé « Enfants et écrans : à la recherche du temps perdu »), les effets négatifs de la surexposition des enfants aux écrans sont nombreux et, surtout, particulièrement alarmants !
Batterie de propositions
Pour limiter ces conséquénces néfastes de l’hyperconnexion et de l’exposition aux écrans, la commission d’experts a émis pas moins de 29 propositions concrètes. A commencer par la prise en main progressive des téléphones :
– avant 11 ans : pas de téléphone ;
– à partir de 11 ans : téléphone sans connexion Internet ;
– à partir de 13 ans : téléphone connecté sans accès aux réseaux sociaux ;
– à partir de 15 ans : accès complémentaire aux réseaux sociaux « éthiques ».
ENT
Les experts de la commission installée par le président de la République recommandent de ne pas développer d’ENT, espaces numériques de travail, pour les enfants du primaire, afin de réserver ces espaces aux seuls échanges entre enseignants et parents d’élèves ; et, dans le secondaire, paramétrer les ENT « de façon à organiser une coupure des mises à jour/notifications après 19h00 avec reprise à 7h30 le lendemain matin ».
Concernant l’uilisation des écrans à l’école, les experts invitent le ministère de l’Education nationale à engager un véritable « état des lieux de la place du numérique dans la stratégie pédagogique » – sur cette question, comme l’a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, « L’Education nationale devra balayer devant sa porte »… Si l’ère du tout-numérique n’est plus de mise, un total retour en arrière est tout autant exclu : « L’un des objectifs de l’école est de préparer nos élèves au monde de demain et donc il faut leur donner la connaissance de l’intelligence artificielle, du numérique, mais accompagnée par le professeur », a indiqué la ministre de l’Education nationale.
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ZOOM
Téléphones portables au collège : vers une réelle interdiction ?
« On laissera aux collèges le soin de choisir entre plusieurs modalités d’interdiction qui vont de la plus souple à la plus dure », indiquait en 2018 le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, concernant la mise en œuvre de l’interdiction du portable – et de tout autre terminal de communications électroniques (tablette, montre connectée…) – au collège (et à l’école).
Les portables doivent donc être éteints et rangés, soit dans des casiers prévus à cet effet, soit au bon vouloir des élèves quant la solution des casiers n’est pas prévue…
Six ans après le vote de cette loi, il est indéniable qu’elle n’est pas scrupuleusement appliquée. C’est pourquoi, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, souhaite « expérimenter », à partir de la prochaine année scolaire, l’obligation pour les collégiens de déposer leur téléphone portable à l’entrée de l’établissement, dans des casiers dédiés. Une obligation soutenue à l’époque par la PEEP, comme vient justement de le rappeler son porte-parole, Laurent Zameczkowski…
