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Un animal de compagnie à la maison ?

HD-407---animal-2Votre enfant vous réclame un animal de compagnie ? Avant d’accéder à son désir, prenez le temps de faire le point sur vos capacités d’accueil de ce compagnon à poils, à plumes ou à écailles. Car adopter un animal est un engagement à long terme, qui nécessite l’implication de toute la famille.

 

 

En France, un foyer sur deux compte au moins un animal de compagnie. Rejoindre ce club ne doit toutefois pas se faire à la légère : un animal vit plusieurs années et occasionne de nombreuses contraintes. Il est donc nécessaire de se poser plusieurs questions avant de se lancer.

 

Ne rien laisser au hasard

En premier lieu, quelle est la taille et la configuration de votre espace de vie (maison, appartement ? Avec ou sans espace extérieur ?). Une question cruciale, en particulier si vous envisagez d’acquérir un chien, et plus encore de grande taille. Ensuite, combien de temps avez-vous à lui consacrer ? Chiens et chats, mais aussi certains rongeurs, souffrent de la solitude et nécessitent des soins réguliers. Autre interrogation : que ferez-vous de votre protégé lors des vacances ou des week-ends ? Un animal, c’est aussi un budget. Outre les gardes ponctuelles (pension, visites à domicile), il faudra financer nourriture, soins (vétérinaire, toiletteur), produits d’hygiène, matériel (collier, laisse, cage, gamelle, jeux…), voire assurances (responsabilité, santé)…

Il est également important de s’assurer que tous les membres de la famille sont prêts à accueillir la boule de poils, de plumes ou d’écailles. Par ailleurs, mieux vaut s’assurer que cette envie du lapinou « trop mignon » dépasse le simple caprice. « Avant d’accéder au désir de Manon, nous lui avons fait garder au préalable pendant les vacances le cochon d’Inde de sa classe : test concluant ! », témoigne Franck (La Roche-sur-Yon). Dernière vérification : un ou plusieurs membres de la famille sont-ils allergiques ?

 

HD-407---animal-1Choisir le « bon » animal

Vous êtes décidé ? Reste à choisir le type d’animal, en fonction de vos critères pratiques et de vos affinités. Le chat cumule le triple avantage d’être à l’aise en appartement, de pouvoir vivre en autonomie quelques jours si besoin et d’être un compagnon affectueux et apprécié de tous. Mais son indépendance le rend parfois dur à cuire. « Lorsque Ramdam fait sa sieste, pas question de le déranger, sous peine de risquer de se prendre un coup de griffe », regrette Valérie (Marseille), maman de Théo, huit ans.

Débordant d’amour inconditionnel pour ses maîtres, intelligent et joueur, le chien est le compagnon de vie par excellence. Mais il nécessite attention, disponibilité (il faut le promener plusieurs fois par jour) et espace. Il faut aussi lui apprendre les règles d’hygiène et d’obéissance de base, sous peine de risquer des comportements de domination pouvant aller jusqu’à la morsure.

Les nouveaux animaux de compagnie ont le vent en poupe. Câlins, curieux et intelligents, cochon d’Inde, chinchilla, lapin nain et souris constituent un bon choix pour un enfant à partir de quatre ans. Toutefois, certaines espèces, comme le cochon d’Inde, s’ennuient seul et nécessiteront l’achat d’un congénère. Le hamster, en revanche, est peu manipulable et vit surtout la nuit… Attention, donc, aux désillusions. « Les enfants se sont lassés assez vite de Youpi, qui dormait toute la journée et ne se laissait pas facilement prendre : nous avons fini par le donner », se souvient Marielle (Nantes), maman de Julie, huit ans, et Noé, trois ans. Avec les poissons et les oiseaux, plus difficilement manipulables, les interactions sont moins importantes. Toutefois, ces animaux constituent une source d’éveil et d’apaisement pour les plus jeunes et leur entretien est relativement peu contraignant. Quant aux tortues, serpents, araignées, rats, furets ou amphibiens, ils sont déconseillés avant une dizaine d’années et hors du contrôle parental.

 

Sécurité : jouer la prudence

Pour que tout se passe au mieux, un tout-petit ne doit pas être laissé seul avec un animal, si affectueux soit-il : l’on n’est jamais à l’abri d’un accident. « Lorsque notre fille était bébé, notre chatte, attirée par son odeur de lait, cherchait à s’allonger sur elle, avec à la clé un risque d’étouffement si nous n’y veillions pas », se souvient Rose, maman de Lili, deux ans. Il est également conseillé d’inculquer à l’enfant que son compagnon n’est pas un jouet. « A l’arrivée de Nouba, notre labrador, nous avons appris quelques règles simples à Nathan, quatre ans : on ne lui retire pas sa gamelle alors qu’il est en train de manger, on ne lui tire pas la queue, on ne se précipite pas sur lui en hurlant, on se lave les mains après avoir joué avec… », témoigne Sylvie (Grenoble).

Enfin, quels que soient vos choix concernant le lieu d’origine de votre animal (éleveur, particulier, refuge, voire animalerie), il est important de connaître le parcours de vie de l’animal afin de sécuriser l’adoption. Quelles ont été ses conditions d’élevage ? A quel âge a-t-il été séparé de sa mère (pas avant six-huit semaines pour un chaton et vers dix-douze semaines pour un chiot), etc. ?

 

De multiples atouts pour les enfants

Ces jalons étant posés, le contact avec un animal est l’occasion pour les enfants de nouer des liens forts d’amitié et de complicité avec un autre être vivant. Il favorise le développement de la communication non verbale et donc de la capacité d’empathie. L’animal aide les enfants turbulents à se canaliser et favorise la sécrétion de dopamine et d’ocytocine, hormones du bien-être.

Par ailleurs, s’occuper d’un être vivant responsabilise et attise la confiance en soi. Affronter la perte de son animal, ou au contraire assister à la naissance d’une portée, permet d’aborder naissance, sexualité, vieillissement, mort… Sur le plan psychomoteur, la présence d’un animal stimule les petits, tant du point de vue du langage que de la motricité. Posséder un animal présente même des vertus thérapeutiques : les enfants qui grandissent près d’animaux sont moins touchés par l’asthme et les allergies.

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itw-407---marina-grandgeorgCONSEILS

Marine Grandgeorge, maître de conférences en éthologie (science du comportement animal et humain) à l’université Rennes-1

« Même si les enfants sont prescripteurs, adopter un animal reste un engagement d’adulte »

« Dès six ans, on peut confier à l’enfant des tâches en rapport avec ses capacités : pas la litière et la balade – en tous cas, pas seul – mais de petites responsabilités, comme changer son eau, lui mettre des croquettes, lui ouvrir la porte, le brosser… Il appartient aux parents de l’accompagner dans cette prise de responsabilité. Certaines familles mettent en place une charte, verbale ou écrite, recensant les responsabilités des enfants envers l’animal. Cela leur permet une prise de conscience salutaire de leurs obligations. Mais si jamais l’enfant n’honore pas correctement ses missions, c’est aux parents de prendre le relais, sans le brimer. Même si les enfants sont prescripteurs, adopter un animal reste un engagement d’adulte. Il faut intégrer que l’on s’engage tout le temps de vie de celui-ci, ce qui nécessite de penser à long terme. Et surtout, ne jamais faire des évolutions de l’animal des prétextes à abandon. »

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itw-407---Stéphane-Rollin-pTEMOIGNAGE

Stéphane Rollin, (Pau), papa d’Antoine (15 ans), Manon (13 ans) et Chloé (9 ans)

« Au hasard d’une brocante, il y a quatre ans, les enfants sont tombés sur Buzz, un chiot croisé labrador-berger allemand.  Ils ont fait le forcing pour que nous le prenions. Nous avons accepté, à condition qu’ils se chargent de lui, à hauteur de leurs capacités. Il incombait à l’aîné de gérer le dressage, à la cadette sa nourriture, et à la benjamine de veiller à remplir sa gamelle d’eau. Ma femme et moi prenions en charge balades et soins annexes. Au final, l’expérience a été si concluante, et notre relation avec notre toutou s’est révélée si riche, que l’an passé deux autres chiens ont rejoint la famille ! »

 

 

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