Collège : le brevet change de formule
Dans la foulée de la réforme du collège, les épreuves du brevet elles aussi évoluent. Si l’examen final perdure, priorité est donnée à l’acquisition des compétences tout au long de l’année et à l’épreuve orale.
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A nouveau collège, nouveau brevet. Certes, le brevet national des collèges (ou Diplôme national du brevet – DNB) nouvelle version sera toujours sanctionné par un examen final, mais dorénavant, le contrôle continu prendra une place plus importante dans la note finale. Surtout, il ne s’appuiera plus sur les moyennes obtenues tout au long de l’année dans chaque matière. A la place, une évaluation des compétences de chaque élève destinée à valider le socle commun sera effectuée par l’équipe pédagogique lors du conseil de classe du troisième trimestre. Un système qui fait écho aux annonces régulières du ministère sur sa volonté de ne plus recourir systématiquement aux notes pour évaluer les collégiens.
Dans chacun des 8 domaines prédéfinis (1), les élèves se verront attribuer 10, 25, 40 ou 50 points selon que la maîtrise de la compétence est insuffisante, fragile, satisfaisante ou très bonne. Les élèves ayant suivi un enseignement de latin ou de grec obtiendront 10 points supplémentaires si les objectifs du cycle ont été atteints ou 20 points s’ils ont été dépassés. Un très bon élève pourra ainsi cumuler jusqu’à 400 points, soit plus que les 350 points nécessaires pour décrocher le brevet, avant même de passer l’examen final. Quant à un élève moyen, il pourra facilement s’approcher de cette barre fatidique.
Un examen final plus complet
Comme le contrôle continu, l’examen final fait aussi l’objet d’une large refonte. Les épreuves dureront désormais 8 heures au total, soit une heure de plus qu’auparavant. Elles se diviseront en deux pôles distincts (un pôle scientifique et un pôle littéraire) comprenant chacun des exercices couvrant plusieurs matières.
La première journée d’examen débutera par une épreuve de mathématiques de 2 heures, suivie par une épreuve d’une heure comprenant des exercices relatifs à deux matières parmi la physique-chimie, les Sciences et vie de la terre (SVT) et la technologie qui, jusque-là, n’étaient pas au programme du Brevet. Cette première journée de contrôle comportera par ailleurs au moins un exercice d’algorithmique ou de programmation. Les élèves seront notés non seulement sur leur capacité à calculer, à modéliser, à représenter des figures ou encore à exploiter des données chiffrées et/ou expérimentales, mais aussi sur la clarté et la précision de leurs raisonnements et sur la qualité de leur rédaction. Surtout, certains exercices seront spécialement conçus pour que le candidat soit amené à prendre des initiatives.
La notation va elle aussi évoluer de manière à s’approcher un peu plus des exigences des enquêtes Pisa, dans lesquelles la France fait trop souvent figure de mauvais élève. Pour cela, le ministère de l’Education nationale a demandé aux correcteurs de valoriser les solutions exactes même incomplètes ainsi que les idées pertinentes qui seraient formulées maladroitement. Les essais et les démarches engagées, même non aboutis, devront aussi être pris en compte. Ces deux premières épreuves seront chacune notées sur 50 points, dont 5 points réservés à la présentation de la copie et à l’expression.
Une dictée au programme
La deuxième journée d’examen sera plus « littéraire ». Elle commencera par une épreuve de 3 heures (entrecoupée d’une pause de 15 minutes au bout de la deuxième heure) pendant laquelle les élèves devront résoudre des exercices d’histoire-géographie, d’éducation morale et civique et de français. Ils seront notamment amenés à analyser des textes et des documents ainsi qu’à construire des raisonnements en s’appuyant sur des repères historiques ou géographiques. Ils devront en outre répondre à une série de questions relatives à un texte ou à une image. S’ensuivra, l’après-midi, une épreuve de 2 heures dédiée au français composée d’une dictée, d’un exercice de réécriture (30 mn), puis de la rédaction d’un texte long (1 h 30). Ces deux épreuves seront, elles aussi, notées sur 50 points. Et là encore, les élèves seront jugés non seulement sur leurs compétences, mais aussi sur leur capacité à analyser les documents, à mobiliser leurs connaissances et à raisonner.
L’épreuve orale prend du galon
Autre nouveauté du brevet 2017 : l’épreuve d’histoire des arts disparaît pour laisser sa place à un nouvel oral de 15 minutes. Celui-ci sera noté sur 100 points, soit un tiers de la note de l’épreuve finale. L’élève disposera de cinq minutes pour présenter au jury composé d’au moins deux enseignants un projet interdisciplinaire qu’il aura préparé dans le cadre de ses Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) ou des différents parcours que les élèves peuvent suivre tout au long de leur scolarité : le parcours d’éducation artistique et culturelle, le parcours Avenir ou le parcours Citoyen (lire notre dossier « Parcours éducatifs » dans La Voix des Parents n° 393).
Les candidats qui le souhaitent auront la possibilité d’appuyer leur présentation par une projection de documents, par la diffusion d’un enregistrement ou par une réalisation numérique (un site Internet, par exemple). Ceux qui portent un projet lié à la thématique « Langues et cultures régionales » pourront également, s’ils le désirent, effectuer une partie de la présentation dans la langue évoquée, à condition toutefois que celle-ci soit enseignée dans l’établissement. Quant aux élèves qui se sont rendus à l’étranger dans le cadre d’un échange pendant leur année, ils ne devront pas hésiter à promouvoir cette expérience.
Une fois la présentation terminée, l’élève devra répondre pendant 10 minutes aux questions des membres du jury qui chercheront à évaluer sa connaissance du sujet mais aussi la présentation de sa démarche et les compétences qu’il a acquises. La qualité de son expression orale ainsi que sa capacité à mener à bien des projets seront aussi prises en compte dans la note finale. Ceux qui le souhaitent pourront se présenter en groupe devant le jury, avec un maximum de trois candidats. Dans ce cas, le temps consacré à l’exposé sera porté à dix minutes et les échanges avec le jury dureront quinze minutes, chaque participant devant prendre la parole au moins une fois. Au final, chacun fera l’objet d’une évaluation et d’une notation individuelles.
Face à de tels changements, enseignants et élèves devront s’adapter. Pour les aider à se préparer, l’Education nationale a d’ailleurs mis en ligne des « sujets zéro » que chacun peut consulter librement.
Note
1 – Langue française à l’orale et à l’écrit ; Langages mathématiques, scientifiques et informatiques ; Représentations du monde et activité humaine ; Langues étrangères et régionales ; Systèmes naturels et systèmes techniques ; Langages des arts et du corps ; Formation de la personne et du citoyen ; Méthodes et outils pour apprendre.
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ZOOM
Brevet, mode d’emploi
Les dates des épreuves du Diplôme national du brevet (DNB) nouvelle version sont d’ores et déjà fixées. Elles auront lieu les jeudi 23 et vendredi 24 juin 2017.
Les épreuves scientifiques se dérouleront le premier jour à partir de 9 heures alors que les épreuves littéraires auront lieu le lendemain. Les oraux, quant à eux, s’échelonneront du 15 avril jusqu’au dernier jour des épreuves écrites.
Pour décrocher son brevet, le candidat devra cumuler 350 points sur les 700 possibles.
Il faudra obtenir plus de 420 points pour décrocher la mention assez bien, 490 points pour la mention bien et 560 points pour la mention très bien.
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POINT DE VUE
Stéphanie Doret, professeur de mathématiques au collège A. Delaune de Bobigny (93) et membre du bureau de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public (APMEP)
« Le futur brevet des collèges fait une place plus importante qu’avant à l’évaluation des compétences. Plus que jamais, les élèves auront donc intérêt à travailler régulièrement tout au long de l’année s’ils veulent décrocher le diplôme. Certes, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, mais en général, seuls ceux qui ont les capacités parviennent à rattraper leur retard, et ce sera encore plus le cas dorénavant. Pour ce qui est des épreuves de mathématiques, l’accent ne sera plus mis uniquement sur le résultat final, mais aussi sur le cheminement de leur raisonnement. Ainsi, des points pourront leur être attribués si le résultat est faux mais que leur démarche va dans le bon sens. Ils ne seront pas pénalisés par des erreurs de calcul, par exemple. On ne leur demandera plus seulement de savoir appliquer des théorèmes, mais de plus en plus de réfléchir par eux-mêmes et d’argumenter. Ce n’est pas si simple. Il faudra qu’ils osent montrer ce qu’ils savent, même s’ils ne sont pas sûrs d’eux, et qu’ils n’aient pas peur de se tromper. De leur côté, les parents doivent rester attentifs et, s’ils constatent que leur enfant a des difficultés, en discuter rapidement avec son professeur qui reste le mieux placé pour l’aider. »
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A SAVOIR
Une remise des diplômes plus officielle
Depuis l’édition 2016, tous les collèges de France sont censés organiser au mois d’octobre une cérémonie républicaine de remise des diplômes du brevet. Au cours de cet événement, chaque élève recevra officiellement son diplôme des mains du chef d’établissement.
Cette cérémonie, qui se fera en présence des parents, des membres de l’équipe éducative, des élus locaux et des principaux partenaires du collège, sera aussi l’occasion de « rappeler le rôle essentiel de l’école dans la République » et de montrer aux autres élèves du collège des « modèles de réussite ».
