EDUCATION

Mobilité : l’Europe tend les bras aux jeunes

HD-389---etranger-2Avec son nouveau programme d’échanges Erasmus +, l’Union européenne veut donner un second souffle à la mobilité des jeunes Européens. C’est l’occasion d’apprendre… au-delà des frontières !

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Dans un monde professionnel toujours plus concurrentiel, avoir effectué une partie de ses études à l’étranger est plus que jamais un atout. Que ce soit pour maîtriser une langue étrangère, valoriser son CV ou vivre une expérience inédite, les bénéfices de la mobilité sont nombreux. « Durant mon séjour en Espagne, j’ai rencontré des gens de pays et de cultures très différents. C’était très enrichissant », s’enthousiasme Marie qui a décroché sa licence après avoir passé un an à Alicante. « Grâce à Erasmus, j’ai appris à vivre en communauté et à me débrouiller seule dans un nouvel environnement. Mais le plus important pour moi, c’est qu’en 5 mois, j’ai énormément progressé en espagnol. Le fait de parler cette langue aura un impact sur ma vie future », retient quant à elle Florine.

Après 28 ans d’existence, le programme Erasmus a été intégré en 2014 sous la bannière Erasmus+, comme tous les programmes d’échanges européens existants, qu’ils soient destinés à la formation professionnelle des jeunes (ex-programme Leonardo Da Vinci), à la formation des adultes (ex-programme Grundtvig) ou à la mobilité des enseignants (ex-programme Jules Verne). Plus lisible, mieux organisé, le nouveau programme Erasmus + se veut aussi plus ambitieux. Fort de son tout nouveau volet Jeunesse et sport, il entend proposer aux jeunes Européens de participer à des projets d’échanges culturels ou sportifs. Il compte aussi inciter établissements scolaires, associations, collectivités territoriales et entreprises de pays différents à monter des projets communs à destination des jeunes. Des demandes de financement pour créer un festival de cinéma ou lancer un système de formation sur Internet sont déjà arrivées sur le bureau de l’agence française Erasmus +.

 

 

Une procédure qui ne change pas

Si ce n’est le nom (il s’appelle désormais Erasmus + Mobilité des étudiants), le programme Erasmus reste le même. Les étudiants qui le souhaitent peuvent toujours partir suivre leur cursus dans un établissement étranger pour une durée de 3 à 12 mois, qu’ils soient inscrits dans une université, dans une école, en BTS ou dans tout autre établissement de l’enseignement supérieur. Des centaines d’établissements répartis dans les 28 pays de l’Union européenne, en Islande, en Norvège et au Liechtenstein participent au programme. Cette mobilité est reconnue par leur établissement d’origine grâce aux crédits ECTS obtenus et au contrat d’études que l’étudiant doit signer avant son départ.

La seule condition est que l’établissement français dans lequel l’étudiant est inscrit ait signé la charte Erasmus +. Le mieux est donc que le jeune se rapproche du bureau des relations internationales de son école qui lui remettra une liste de plusieurs dizaines d’établissements susceptibles de l’accueillir. Il n’aura ensuite qu’à faire son choix en fonction de la langue qu’il souhaite apprendre, du cursus qu’il veut suivre et des disponibilités des établissements. « Pour mes études de droit, je voulais aller en Grande-Bretagne, mais comme il n’y avait pas de place, je me suis tournée vers une université des Pays-bas où la formation était dispensée entièrement en anglais, se souvient Amandine. Finalement, je ne le regrette pas ».

Les étudiants qui le souhaitent peuvent aussi passer par Erasmus + pour effectuer leurs stages dans une entreprise étrangère. Cette opportunité moins connue offre pourtant des occasions inespérées de découvrir d’autres méthodes de travail, de commencer à se forger un réseau international et de renforcer son CV avant même d’arriver sur le marché du travail. Ces stages en mobilité sont ouverts à tous les étudiants dès leur première année d’études supérieures. Chaque séjour peut durer de 2 à 12 mois.

 

 

HD-389---etranger-1Des bourses plus lisibles

Que ce soit pour suivre des cours ou effectuer un stage en entreprise, la mobilité dans le cadre d’Erasmus + ne peut être supérieure à 12 mois par cycle d’études (licence, master, doctorat). Si l’inscription est prise en charge par l’établissement d’origine, il revient à l’étudiant de se trouver un logement (pour cela, les réseaux d’anciens élèves peuvent être de bons conseils). Celui-ci bénéficiera aussi d’une aide financière dont le calcul vient également d’être repensé. Alors qu’auparavant leur répartition était à la charge des établissements scolaires, les bourses sont désormais versées directement par l’agence Erasmus + selon des critères précis. Leur montant varie de 150 à 300 euros par mois pour un étudiant et de 300 à 450 euros pour un stagiaire en fonction du pays de destination et selon qu’il ait le statut d’allocataire ou non. Ces aides sont cumulables avec les bourses versées par les Crous et avec les aides accordées par certaines collectivités territoriales. Les étudiants en master peuvent en outre obtenir d’Erasmus + qu’il garantisse le prêt étudiant qu’ils ont contracté pour financer leur mobilité.

 

 

Une mobilité des élèves plus encadrée

Mais pas besoin d’attendre d’avoir le bac pour bouger ! Erasmus + dispose aussi d’un volet Mobilité des élèves. Ce programme, appelé auparavant Comenius, permet aux lycéens et aux collégiens de se rendre à l’étranger sur une période de 3 à 10 mois dès lors qu’ils ont 14 ans au moment du départ et qu’ils sont scolarisés à plein temps dans un établissement scolaire en France. Sur place, l’élève est hébergé dans une famille d’accueil et encadré par des enseignants formés à l’accueil des élèves étrangers. Si cette mobilité des élèves a longtemps été ouverte à tous, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il est désormais impératif, pour en bénéficier, que l’établissement d’origine ait noué au préalable des partenariats avec des écoles étrangères et fait travailler ses élèves sur des projets communs, qu’il s’agisse d’expositions, de la création d’un journal, d’une chorale, etc.

En 2014, seuls 181 élèves français sont partis suivre des cours à l’étranger. « En matière de mobilité des élèves, nous privilégions la qualité sur la quantité, se justifie-t-on à l’agence Erasmus + France. Les opportunités sont moins nombreuses qu’avant, mais les familles peuvent être certaines que le processus sera encadré et qu’elles-mêmes et leurs enfants seront soutenus durant tout le projet par des équipes impliquées et formées ». Lorsqu’un jeune envisage de partir, des réunions sont organisées avec l’équipe enseignante et avec ses parents afin de préparer au mieux le séjour, de répondre aux interrogations et aux angoisses de chacun afin que l’expérience soit vécue au mieux par tout le monde. Pour les élèves comme pour les étudiants, la mobilité doit être une expérience inoubliable.

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Antoine-GodbertTEMOIGNAGE

Antoine Godbert, directeur de l’Agence Erasmus + France / Education Formation

« Erasmus +, c’est à la fois plus de budget (14,7 milliards d’ici 2020, soit une hausse de 40 %), plus de pays concernés (33 pays européens et une ouverture sur le reste du monde) et plus de public, puisque nous avons pour ambition de développer non seulement la mobilité pour les étudiants, mais aussi pour les apprentis, les salariés, les demandeurs d’emploi… La mobilité est un enjeu de taille. Toutes les études montrent en effet que les jeunes ayant effectué une partie de leurs études à l’étranger ont bien plus de chances que les autres de trouver un emploi. Il n’est pas rare non plus que des élèves en difficulté dans le système scolaire français trouvent à l’étranger des méthodes de travail et d’évaluation capables de leur redonner confiance et de les remettre sur de bons rails. En outre, si la mobilité crée de la valeur ajoutée pour l’individu, elle en génère aussi pour la société toute entière. En cette période de crise, elle constitue un enjeu stratégique pour l’emploi et la croissance en Europe. »

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ZOOM

400.000 Français en ont profité

En 28 ans d’existence, le programme Erasmus a permis à plus de 3 millions de jeunes Européens d’étudier à l’étranger, dont plus de 400.000 Français. Sur l’année 2012/2013, Erasmus a financé la mobilité de plus de 35.000 Français, dont 26.000 dans le cadre de leurs études, principalement en licence et en master. La plupart d’entre eux sont partis au Royaume-Uni et en Allemagne. 8.500 ont effectué un stage en entreprise, principalement en master ou dans le cadre d’études courtes (BTS).

 

Mobilité européenne aussi pour les apprentis

Avec Erasmus +, la mobilité européenne des apprentis est largement encouragée pour favoriser l’acquisition de compétences et l’insertion professionnelle. Une expérience de mobilité en Europe est en effet un élément distinctif lors d’un entretien d’embauche. La mobilité internationale est aujourd’hui intégrée dans de nombreux cursus d’apprentissage.

Pour trouver un stage, l’établissement de formation professionnel vous aidera dans vos recherches. Par ailleurs, il existe de nombreux organismes impliqués dans l’apprentissage : la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, l’Association Nationale des Apprentis de France, les Compagnons du devoir,

A noter : un apprenti Erasmus + reste salarié de son entreprise française et son salaire est maintenu. Lors de son séjour Erasmus +, un tuteur accueille l’apprenti au sein de l’entreprise d’accueil. Il assure le lien pédagogique avec le CFA français. C’est lui qui définit les modalités d’évaluation, ajuste la formation aux enseignements du CFA et définit les objectifs d’apprentissage.

Deux sites à consulter : www.generation-erasmus.fr et « Ma voie pro en Europe » : mavoieproeurope.onisep.fr.

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TEMOIGNAGE

Mathilde, étudiante à l’école d’ingénieur Paris-Tech Cluny, a passé 1 an à Stockholm

« Moi qui n’avais jamais eu l’occasion de voyager, j’ai suivi ma troisième année d’école d’ingénieur au Royal institute of technology à Stockholm en Suède. La vie en Erasmus m’a permis d’en découvrir autant sur le monde entier que sur la Suède elle-même tant j’ai rencontré de personnes d’horizons différents, découvert diverses manières de travailler, de vivre, de cuisiner… Un stage intensif de suédois m’a permis de me débrouiller dans la ville, mais j’ai surtout perfectionné mon anglais grâce aux cours et aux échanges avec les autres étudiants.

Bien sûr, j’ai parfois eu le mal du pays, mais cette expérience reste inoubliable. Elle m’a tellement plu que par la suite, j’ai approfondi ma formation en Allemagne et au Japon. »

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