Les métiers de l’armée de Terre

Militaire au sein de l’armée de Terre, ce n’est pas un métier, mais mille métiers. Les trois niveaux de la hiérarchie militaire regroupent une diversité unique au sein d’un seul corps : un « militaire du rang » peut par exemple être mécanicien, cuisinier, travailler dans l’infanterie ou l’artillerie ; un « sous-officier » peut travailler aux ressources humaines, être moniteur ou encore chef de groupe ; un « officier » a lui un rôle de gestion plus généraliste. L’armée de Terre recrute 10 000 personnes chaque année qui ont pour objectif notamment d’aider les citoyens français, de protéger les ressortissants français et européens, de stabiliser les « théâtres d’opération » ou encore d’aider les populations civiles à l’étranger.

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La formation

Pour devenir militaire du rang, il faut avoir entre 17 ans et demi et 29 ans. Il n’y a pas de condition de diplôme mais des évaluations à passer. La formation se déroule pendant 4 à 6 mois : une formation générale militaire puis une formation en fonction de la spécialité choisie. Le salaire de base est de 1 300 euros nets. Pour devenir sous-officier, il faut avoir entre 17 et 25 ans, être titulaire au minimum du bac et avoir réussi les épreuves de sélection. La formation se déroule également en deux temps : 8 mois de formation à l’Ecole de Saint-Maixent plus 5 à 36 semaines selon la spécialité. Le salaire de base est de 1 400 euros nets. Pour devenir officier, il faut être âgé de 22 ans au plus et être titulaire d’un bac + 2. Il y a un concours d’entrée qui permet d’intégrer l’Ecole de Saint-Cyr et y suivre une formation de trois ans rémunérée 1 500 euros par mois pour un futur salaire de base d’environ 2 000 euros. Selon la formation suivie et après une période probatoire de six mois, le néo-militaire est lié à un contrat de 3 ans à 10 ans à l’armée de Terre.

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L’évolution

L’évolution interne est favorisée : environ 70 % des sous-officiers sont d’anciens militaires du rang. « Un jeune qui ne se repose pas sur ses acquis va grimper très rapidement », assure le capitaine Joël Cathelinaud, officier instruction au 7e régiment de matériel à Lyon. A condition d’avoir prouvé sa capacité à être un bon militaire. « Il faut être motivé et faire preuve de dynamisme, relève le capitaine. Le militaire doit être capable de travailler parfois dans un état de désorganisation totale et dans des conditions humaines, politiques ou matérielles difficiles. Il faut faire preuve d’une force morale importante. »

En outre, ne pas avoir peur de partir en mission à l’étranger. « Quand on s’engage, c’est servir en tout temps et en tout lieu » souligne le capitaine, même si les cas individuels sont pris en compte. Sans oublier qu’être militaire a un sens : « Nous sommes des représentants de la nation française et de cela découlent des devoirs et des responsabilités. On se doit d’avoir un comportement irréprochable » explique le capitaine Cathelinaud avant de conclure, en guise de conseil aux jeunes tentés d’épouser ce métier « passionnant et exigeant » : « Sois sûr de ton engagement ». ?

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TEMOIGNAGE

Brigadier Tony Le Beuvant, 25 ans, militaire du rang, aide moniteur de sport

«  Je suis suppléant du moniteur qui est sous-officier, ce qui consiste principalement à organiser les séances de sport pour les militaires (de la course, du football, du parcours d’obstacles…). Je me suis engagé en 2012 après avoir travaillé 5 ans dans la manutention en intérim. Après mon Bac STI électronique, j’ai essayé d’entrer en STAPS car j’ai toujours voulu travailler dans le sport. Mais la fac, ce n’était pas fait pour moi… Je suis alors allé au CIRFA et j’ai vu que l’armée proposait ce poste d’aide moniteur. On était 12 candidats à passer des tests sur 3 jours : tests psychotechniques, physiques, de français, de maths, et j’ai été sélectionné. Il y a beaucoup de pratique lors de la préparation aux examens, on ne reste pas 8 heures assis sur une chaise comme à la fac… Ce qu’on fait ici est toujours différent, on ne voit pas le temps passer. Et c’est une fierté d’être au service de la France et de se dire qu’on sert à quelque chose. Si on est rigoureux et si on respecte les ordres, tout se passe bien et si on est motivé, on peut très vite monter en grade. D’ailleurs, si tout va bien, en janvier je devrais intégrer l’école de Saint-Maixent pour devenir sous-officier… »

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INTERVIEW

Lieutenant-colonel Eric de Lapresle, chef du bureau marketing et communication de recrutement, Direction des ressources humaines de l’Armée de Terre

Quels sont les grands contours de la formation que vous donnez aux jeunes qui souhaitent s’engager dans l’armée ?

La formation allie cours théoriques et pratiques. L’objectif est de développer chez les jeunes engagés le goût de l’effort, de leur enseigner des savoir-faire et un savoir-être, valables pour la vie. Les soldats acquièrent tout au long de leur parcours militaire (formation continue), des savoir-faire spécifiques comme transverses, assortis très souvent de qualifications reconnues, atouts pour la reconversion. Ils apprennent aussi les règles d’hygiène et de rusticité en opération, la solidarité et l’entraide entre « frères d’armes ». La méthode est la progressivité.

Quelle est l’évolution possible au sein de l’armée de Terre ?

L’armée de Terre se caractérise par un escalier social développé : 70 % des sous-officiers sont issus des militaires du rang et 70 % des officiers ont été sous-officiers ou militaires du rang.

Pour un jeune, entrer dans l’armée nécessite-t-il des conditions particulières, des aptitudes spécifiques ?

Indépendamment de l’aptitude médicale établie par un médecin militaire, cela nécessite une réelle motivation et une bonne condition physique. Par ailleurs, sans que cela soit un impératif, le niveau de diplôme de nos jeunes soldats tend à augmenter du fait de la concurrence. Si chacun a sa chance, tout le monde ne peut pas entrer dans l’armée de Terre.

Quelles sont les principales caractéristiques du soldat ?

Le soldat adhère à un code moral de 11 articles où les valeurs d’honneur, de discipline, de fraternité, de respect d’autrui sont mises en avant. Le soldat s’engage pleinement au service de la France. C’est sa grande fierté.

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POUR EN SAVOIR PLUS

107 CIRFA (Centre d’information et de recrutement des forces armées) en France permettent de se renseigner sur les métiers des armées. Un rendez-vous avec un conseiller peut être pris. La liste des CIRFA sur www.recrutement.terre. defense.gouv.fr.