Fiche pratique n° 23 : les journaux lycéens
Créer un journal dans son lycée : ils sont plusieurs milliers d’élèves chaque année à se lancer dans l’aventure de la presse. Des journalistes en herbe qui ont des droits – et bénéficient de soutiens – mais qui doivent également se conformer à certaines règles.
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Participer à la vie de son lycée, donner son opinion, partager ses goûts et ses intérêts, informer ses camarades, ouvrir des débats… A de nombreux points de vue, créer un journal dans son lycée s’apparente à une expérience enrichissante. Mais ce projet ne s’improvise pas. Les conditions d’exercice du droit de publication sont très précisément réglementées. Si la liberté d’expression dont bénéficient les lycéens doit s’exercer « dans le respect des principes de laïcité, de pluralisme et de neutralité du service public », les apprentis journalistes sont également soumis à des règles spécifiques quand ils produisent un journal. Les propos insultants, diffamatoires ou portant atteinte au droit à la vie privée d’individus sont strictement interdits. Un texte du ministère de l’Education nationale récapitule à cet égard l’ensemble des droits et devoirs des lycéens en matière de publications réalisées et diffusées dans les lycées (circulaire n ° 02-026 du 1er février 2002).
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Des aides diverses
Dans cet apprentissage « grandeur nature » de la presse, les lycéens ne sont pas isolés et ont droit à divers types d’aides. Ainsi, en fonction du projet, la direction de l’établissement, mais aussi les collectivités locales ou des organismes publics (centre culturel par exemple) peuvent apporter une aide financière ou technique (mise à disposition d’une salle, prêt de matériel informatique, de photocopieuses, etc.). Idem de la part du conseil de vie lycéenne (CVL). Autre soutien essentiel, grâce à son important réseau de correspondants locaux présents sur tout le territoire, le Clemi (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information) propose des stages de formation – technique et juridique notamment – spécifiquement destinés aux lycéens souhaitant créer un journal, papier ou numérique (lire le témoignage de Nicolas Quatrevaux, coordonnateur du Clemi dans l’académie de Nantes).
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Des expériences réussies
Ainsi soutenus et formés, les jeunes peuvent se lancer sereinement dans l’aventure de la presse. Avec à la clé des réussites exemplaires, qui vont bien au-delà des murs du lycée. Comme ceux du lycée Bonaparte à Ajaccio (voir en encadré). Les élèves ont ainsi eu la satisfaction de voir leur journal consacré au 70e anniversaire de la libération de la Corse édité par Corse matin qui l’a repris intégralement pour en faire un supplément de son quotidien (visuel de la couverture ci-contre).Autre exemple : Typo, une « action de presse lycéenne » née à Chalon-sur-Saône et impulsée par le Clemi. Pendant une dizaine d’années, des lycéens de la région Bourgogne ont ainsi publié une page mensuelle dans les titres de la presse quotidienne départementale. Dans la foulée, Typomag, un site internet d’information géré par les lycéens a été créé (typolemag.info). Puis Typo a développé une web télé, réalisé des documentaires, noué un partenariat avec France 3 Bourgogne, etc. Pour devenir, après 15 ans d’existence, un média d’information très suivi dans la région, toujours animé par des lycéens. Un vrai tremplin pour plusieurs d’entre eux vers une carrière professionnelle dans le monde de la presse.
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TEMOIGNAGE
Thierry Le Gall, conseiller principal d’éducation au lycée Læticia Bonaparte à Ajaccio (Corse)
« Dans notre lycée, en mars dernier, quelques élèves de première se sont proposés, de manière autonome, pour créer un journal dans l’établissement. Pour bien démarrer, nous leur avons donné quelques conseils sur la déontologie journalistique, ce qu’ils ont le droit d’écrire ou non, ce que signifie le droit à l’image, etc. Je les ai ensuite accompagnés dans leur projet, en particulier pour ce qui concerne la logistique – je me charge par exemple de l’impression du journal. La mise en ligne est aussi prévue prochainement.
Avant de présenter la version finale au chef d’établissement (rédacteur en chef de droit), j’exerce également un rôle de modérateur, mais sur le fond, j’ai peu à intervenir, et d’ailleurs je souhaite m’en mêler le moins possible ! En tant qu’encadrants, nous devons avant tout être des facilitateurs. Pour les élèves, les intérêts sont multiples : ils comprennent qu’ils ont une réelle liberté de production, que leur point de vue est pris en compte. Nous ne pouvons que les encourager dans cette voie, car les élèves volontaires d’aujourd’hui seront les adultes responsables de demain. »
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POINT DE VUE
Nicolas Quatrevaux, coordonnateur du Clemi dans l’académie de Nantes (Loire-Atlantique)
« Le rôle du Clemi est de créer des liens : entre les équipes enseignantes, leurs élèves et les professionnels des médias. Pour une production médiatique scolaire (journal, blog) la mission consiste à former les élèves aux droits et obligations de ces médias, ainsi qu’aux règles de l’écriture journalistique. Cela passe par l’étude de la construction d’un journal, à travers des exemples pluralistes de quotidiens nationaux et régionaux. L’objectif est de leur donner les clés de compréhension et de fabrication d’un journal, afin de les accompagner dans leur apprentissage de la citoyenneté. »
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POUR EN SAVOIR PLUS
Outre le Clemi (www.clemi.org), les élèves qui désirent créer une publication au sein de leur établissement scolaire peuvent obtenir des informations et des conseils auprès de « Jets d’encre », association nationale pour la promotion et la défense de la presse d’initiative jeune.
En plus d’un kit, « Créer son journal », Jets d’encre propose une collection de six guides qui développent « les questions essentielles qui se posent à ceux qui se lancent dans l’aventure journal » : droit et déontologie, financement, maquette, identité visuelle, etc. Renseignements au 01 46 07 26 76 ou sur www.jetsdencre.asso.fr.
