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Mal de dos, les enfants de plus en plus touchés

Les enfants se plaignent rarement de mal de dos, pourtant leur vie à l’école et à la maison peut être la cause de douleurs qui surviendront à l’âge adulte.

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Pour les experts, l’augmentation du mal de dos de l’adulte trouve ses causes dès le jeune âge. Durant l’enfance et l’adolescence, le disque intervertébral se détériore progressivement sans que cela se manifeste et les douleurs apparaissent plus tardivement. Actuellement, 50 % des enfants seraient touchés par des altérations discales. Cela résulterait d’une combinaison d’habitudes de vie et de travail, des usages et des rythmes qui conditionnent la physiologie en général et l’équilibre vertébral en particulier.
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Des causes bien connues
Les principaux facteurs du mal de dos relèvent du bon sens, mais requiert un rappel régulier car la plupart des conditions responsables n’évoluent pas. En premier lieu, le problème est lié à la position assise prolongée « à angle droit » qui est anti-physiologique car elle inverse la courbure lombaire et neutralise les muscles profonds qui devraient la protéger. A cela s’ajoutent les modes de vie modernes (TV, jeux vidéo, informatique…) qui accentuent la sédentarité.
Le poids excessif du cartable est souvent montré du doigt, mais il faut rappeler que cette charge est d’autant plus problématique que l’enfant doit la porter après une station assise prolongée et incorrecte. Il est alors question pour lui de fournir des efforts pour lesquels il est mal préparé et ces mouvements intempestifs et mal contrôlés nuisent à sa colonne.
Autre axe de réflexion chez les experts : les effets de la compétition sportive sur la croissance. Les efforts liés à certaines performances physiques ne demeurent pas sans risque. Néanmoins, la pratique régulière d’un sport est nécessaire pour équilibrer le nombre d’heures en position assise.
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Quelques mesures de prévention
Pour limiter les dégâts sur le dos des enfants, il convient surtout d’adopter de saines habitudes au quotidien. La première consiste à vérifier le poids du cartable, lequel ne devrait pas dépasser 10 % du poids de l’enfant, soit environ 2,2 kg en primaire et 3,5 kg à l’entrée en 6e. Outre son poids, le cartable doit aussi être adapté à la morphologie de l’enfant. L’élève, quant à lui, doit apprendre à bien soulever et poser son sac, et à régler correctement ses sangles.
Autre piste à suivre : s’équiper d’un matériel ergonomique adapté à la pratique de certaines activités comme l’informatique, et qui soulage les efforts de posture. Pour un bureau à installer dans la chambre de l’enfant, un tel mobilier coûte environ 10 % plus cher qu’un modèle classique. Si le bureau ne peut être changé, il est possible d’ajouter une cale et de surélever le clavier d’ordinateur pour un meilleur positionnement. Quant au siège, la hauteur de l’assise doit être à 58 cm du sol environ afin que les genoux se retrouvent plus bas que la hauteur de bassin.
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L’AVIS DU SPECIALISTE
Daniel Ribaud Chevrey, chargé de mission prévention et créateur de « m’Ton Dos »

« Des enfants qui se redressent restent plus attentifs, moins fatigables, obtiennent de meilleurs résultats et l’ambiance de la classe est meilleure. Il faut donc mettre en place des actions durables de prévention ; les parents peuvent ainsi mettre le programme m’Ton Dos à l’ordre du jour des conseils d’école et des conseils d’administration des collèges. En outre, les kinésithérapeutes feront des bilans gratuits à la rentrée pour informer les familles et participer à la détection des troubles de croissance. La prévention ne peut être bien conduite qu’à l’école, un lieu égalitaire, et à l’âge d’acquisition des habitudes de vie. »

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