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MAGAZINE – Allergies alimentaires, des solutions existent !

Face à l’augmentation du nombre d’enfants souffrant d’allergies alimentaires, l’école doit apporter des réponses adaptées.

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Projet d’accueil individualisé (PAI), panier repas, des solutions existent pour permettre aux enfants et adolescents d’être accueillis en collectivité dans le respect de leur régime alimentaire spécifique. En la matière, les choses ont mis du temps à se mettre en place, mais les progrès sont là. « Les choses se sont beaucoup améliorées », assure Pascale Couratier, présidente de l’Afpral (Association française pour la prévention des allergies, reconnue association d’usagers du système de santé agréée par le ministère de la Santé).
« Auparavant on faisait souvent manger les enfants tout seul à l’infirmerie », rappelle Véronique Olivier, responsable communication de l’Afpral et elle-même maman d’un enfant allergique. Le travail des associations telles que l’Afpral a largement contribué à entamer les résistances. L’objectif étant d’intégrer au mieux ces enfants allergiques sans les marginaliser. « Nous essayons de faire passer le message que les allergiques ne sont pas malades tant qu’ils ne touchent pas aux aliments qui les rendent malades, explique Véronique Olivier. Il faut arrêter d’avoir peur, il existe des régimes alimentaires différents certes, mais nos enfants ne sont pas des bombes à retardement ! On essaie d’inciter les collectivités à témoigner davantage de chaleur humaine à ces enfants, à ne pas les exclure au prétexte de leur allergie. »
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Le panier repas, dernier recours
À ce titre le PAI est bien la solution la plus plébiscitée. « Celui-ci est mis en place à la demande des parents, à partir des besoins thérapeutiques établis par l’allergologue après une exploration allergologique rigoureuse », précise Emmanuelle Cuny, conseillère municipale déléguée à l’éducation et à la petite enfance à la mairie de Bordeaux. « Le panier repas représente la solution de dernier recours et n’est utilisé qu’en cas d’allergie lourde au gluten et à l’arachide par exemple, lorsqu’on ne peut vraiment pas faire autrement », assure Jennifer Duval, responsable qualité et hygiène et diététicienne à la mairie de Bordeaux.
« L’école doit s’adapter et encadrer ses enfants, aucun échange de goûter n’est possible en cas d’allergie, mais les enfants sont souvent plus conscients que les adultes et savent qu’ils ne peuvent pas accepter de nourriture, dès le plus jeune âge », affirme Pascale Couratier. Dernier rempart d’angoisse que l’Afpral est sur le point de faire tomber : l’utilisation du stylo injecteur d’adrénaline (Anapen) en cas de choc anaphylactique. « Nous dédramatisons l’idée d’injection en montrant aux enseignants qu’il fonctionne comme un stylo à mine rétractable, qu’il s’emploie très facilement et qu’il peut sauver une vie. »

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TEMOIGNAGE
Françoise D., maman d’un enfant qui souffre d’une allergie alimentaire

« J’ai découvert que mon fils était gravement allergique à l’arachide un peu par hasard, il avait huit ans. C’était très nouveau pour moi, j’avais très peur. Seuls les aliments autorisés étaient donc présents à la maison. Je me suis beaucoup documentée, je passais beaucoup de temps à déchiffrer les étiquettes de composition des aliments. J’avais trop peur de le mettre à la cantine, il mangeait donc à la maison. Ce n’est qu’à l’entrée au collège que j’ai commencé à l’y envoyer deux jours par semaine avec panier repas. Au début, il était très gêné par le regard des autres, il se sentait différent. Actuellement au lycée, il emmène toujours son déjeuner qu’il réchauffe au micro-ondes de la cantine et porte sa trousse de médicaments sur lui.

Ses copains sont au courant de ses allergies. Quelquefois, il déjeune à la cafétéria, des sandwiches et paninis y sont servis. Il devient plus autonome et responsable vis-à-vis de ses allergies, c’est plus facile à gérer. »

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POUR EN SAVOIR PLUS

5 ans après la 1ère édition, l’Association Française pour la Prévention des Allergies (AFPRAL) réédite son guide les allergies alimentaires et la restauration collective.

Ce guide a été soumis a une expertise de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’ environnement et du travail). Dans son avis du 17/01/2012, l’Anses estime que le guide « fournit des renseignements utiles pour les différentes structures d’accueil concernées, ainsi que pour le grand public » et que les informations données sont « claires et structurées ». Il est par ailleurs recommandé dans la Norme française homologuée NF X 50-220, d’octobre 2005 Service de la restauration scolaire.

Le guide, vendu 3,50 €, sera envoyé contre un chèque ou un mandat administratif à : l’AFPRAL La Ruche, 84 quai de Jemmapes 75010 Paris. Les frais de port s’élèvent à 1 € pour 1 à 3 guides, 3 € pour 3 à 5 guides.

Réponse - “MAGAZINE – Allergies alimentaires, des solutions existent !”

  1. Le 12 mai 2021 à 23 h 01 min Flavien a écrit #

    Étant papa d’un enfant polyallergique, et ayant vécu la même chose que le témoignage de votre article, j’ai développé une gamme de vêtements de preventions pour les enfants ayant des allergies alimentaires

    Je cherche maintenant à faire connaître cette solution aux familles qui comme la mienne, connaissent le stress quotidien d’avoir un enfant allergique !

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