VDP 410 - Février 2020

M ême si votre enfant n’est pas en classe de première, vous savez certainement désormais ce que signifie E3C, épreuves communes de contrôle continu ! Et pour cause, depuis le 20 janvier, ces évalua- tions obligatoires et prises en compte pour le nouveau baccalauréat sont sous les feux de l’actualité. Blocages des entrées de lycée, grève de la surveillance des examens, perturbations dans les salles de contrôle, refus de corriger les copies… et même interventions policières ! A la Ferté- sous-Jouarre (77), à Rennes (35), à Gra- dignan (33), à Vaux-en-Velin (69)… dans nombre de lycées, les E3C ont été forte- ment perturbés, au point que parfois les épreuves ont été purement et simplement reportées. Selon Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, « environ 15 % des lycées » ont été concernés par ces perturbations, ce qui a conduit « un bon tiers » de ceux-ci à reporter les E3C à une date ultérieure. Une situation déplorée et dénoncée par la Peep : « Nous ne pou- vons admettre qu’au nom de luttes adultes, nos enfants subissent une fois encore des perturbations dans le passage de leurs examens. » (communiqué du 6 février) . instrumentalisation… Car il apparaît en effet que ces fameuses E3C sont souvent l’objet d’une instrumen- talisation de la part d’opposants à Jean- Michel Blanquer et sa réforme du bac et du lycée, et plus largement à la politique menée par le gouvernement, en particu- lier concernant la réforme des retraites (lire La Voix des Parents n° 409). … et critiques légitimes La mise en œuvre de ces épreuves com- munes de contrôle continu n’en demeure pas moins non exempte de critiques. Ainsi, le syndicat enseignant majoritaire dans les lycées généraux et technolo- giques, le Snes-Fsu, a-t-il alerté sur cer- tains dysfonctionnements : « sujets erro- nés, qui ne correspondent pas aux programmes, conseils de révision donnés par des chefs d’établissement ou des ins- pecteurs à certains élèves entraînant une rupture d’égalité manifeste, fuite des su- jets, conditions matérielles de passage des épreuves déplorables (un surveillant par salle, manque de temps pour paramé- trer les calculatrices etc.) » . Des inquiétudes, partagées également par de nombreux parents, qui semblent avoir été entendues rue de Grenelle : le ministre de l’Education nationale entend en effet « faire évoluer » les prochaines épreuves, prévues de la mi-avril à la fin mai, « dans le sens de la simplicité » . Le comité de suivi de la réforme du bac, au- quel participe la Peep, remettra ses pro- positions le 11 mars. ■ Les épreuves communes de contrôle continu (E3C) du bac ont été perturbées dans plus d’un lycée sur 10. Entre instrumentalisation et critiques légitimes, le point sur une situation confuse qui pénalise de nombreux élèves. Même s’ils ne sont pas totalement décisifs, les E3C (répartis en 3 sessions) vont tout de même compter pour 30 % de la note finale du baccalauréat. l’actu La réforme du bac entre progressivement en vigueur. Ce sont les actuels élèves de première les premiers concer- nés. Le nouveau bac prévoit en effet la prise en compte des résultats à des épreuves communes de contrôle continu (e3C) dans les voies générale et technologique. deux sessions sont prévues en première et une en termi- nale. il s’agit notamment d’épreuves d’histoire-géographie, de langues vivantes et d’enseignement scientifique. Les sujets sont choisis dans une liste nationale, et les copies anonymes sont corrigées par des professeurs différents. Ces épreuves communes se poursuivront donc en termi- nale en 2020 (en mai-juin), pour représenter au total 30 % de la note finale du bac. rappelons que les notes des bulletins de première, au même titre que celles des bulletins de terminale, compte- ront elles pour 10 % des points du bac. En quoi consistent les E3C ? numéro 410 - Février 2020 - www.peep.asso.fr 4 Couacs en série pour les E3C

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