la Voix des Parents 408

ment, un coordonnateur est chargé d’organi- ser le travail des AESH, sous la responsabilité de l’IEN ASH, en vue de mieux coller aux besoins du terrain. C’est à cette personne que parents ou AESH peuvent faire appel en cas de difficulté. Le ministère prévoit aussi une simplifica- tion du PPS à la rentrée 2020, ainsi que de la procédure d’aménagement des épreu- ves. Pour les élèves avec un trouble auditif, la publication de programmes adaptés en langue des signes française est prévue. Autre annonce : une meil- leure formation des ensei- tre. Ce qui laisse parfois les AESH très démunis face à certains enfants aux handicaps lourds. « Les associations de parents peuvent propo- ser à l’Education nationale des actions de for- mation auprès des AESH » , informe Pierre Baligand. Les PIAL : vers une meilleure coordination ? Des insuffisances qui ont conduit l’institution à tenter de frapper plus fort, avec le lancement, à la rentrée 2019, d’« un grand service public de l’école inclusive ». Avec plusieurs mesures. D’abord, une meilleure organisation du ser- vice des AESH, via la généralisation progres- sive (jusqu’en 2022) des PIAL (Pôles inclusifs d'accompagnement localisé), lancés en juillet 2018. Concrètement, dans chaque départe- DOSSIER INCLUSION SCOLAIRE : ENCORE TROP D’ENFANTS HANDICAPÉS LAISSÉS POUR COMPTE www.peep.asso.fr - numéro 408 - Novembre-décembre 2019 A la rentrée 2018, 166 000 élèves souf- frant d’un handicap disposaient d’un accompagnement humain. 23 Marie-Aleth Grard, vice-présidente d'ATD Quart Monde Quelle est la part des enfants issus de milieux défavorisés dans les classes spécialisées ? La grande pauvreté pèse sur le cursus scolaire, au moins autant qu’un handicap sensoriel, mental, psychique ou moteur. On compte 82 % d’enfants issus de milieux défavorisés en ULIS et 72 % en SEGPA (sections d’enseignement général et professionnel adapté). Sur ces 72 %, seuls 37 % passent un CAP, et très souvent, pas celui de leur choix. Les 63 % restants sortant du système scolaire sans aucun diplôme. Le constat est sensiblement le même dans les ITEP. Des pourcentages qui ne cessent d’augmenter. A quoi doit-on cette orientation ? Cette orientation défavorable démarre dès la fin de la maternelle. Différentes situations sont en jeu : retards de langage, de socialisation… Mais qui sont avant tout le fruit d’un déterminisme social, bien plus que d’un quelconque handicap ! Pour nombre de ces jeunes, c’est une double peine, car ils se retrouvent dans un environnement inadapté à leur problématique. Résultat : une réelle stagnation des apprentissages. Pour combattre cette ségrégation sociale, ATD-Quart Monde lance une action d’envergure… En effet. Nous avons amorcé, en septembre dernier, une Recherche-action CIPES (Choisir l’Inclusion Pour Éviter la Ségrégation) menée à partir de la rentrée scolaire dans vingt établissements, en maternelle, élémentaire et collège. Un travail qui s’étendra sur six ans, animée par une équipe de 21 chercheurs et dont la PEEP est partenaire, ainsi que des syndicats d’enseignants et des groupements pédagogiques. Objectif : faire en sorte que plus aucune décision d’orientation scolaire ne soit prise pour cause de pauvreté. Un enjeu de taille, si l’on considère que 1,2 million d’enfants de 3 à 16 ans évoluent dans une famille en grande précarité. En savoir plus : atd-quartmonde.fr/agir-pour-eviter-la- segregation-scolaire « Une Recherche-action pour casser le déterminisme social qui pèse sur l’orientation » Les étiquettes pèsent lourdement sur les familles pauvres dans l’orientation de leurs enfants, dénonce ATD Quart Monde. En cette rentrée, l’association s’engage pour que la précarité ne soit plus assimilée, de fait, à un handicap. (suite page 24)

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