la Voix des Parents 408

D’où des enfants scolarisés en temps partiel forcé, voire déscolarisés à 100 %, faute d’AESH » , déplore Fadila Nasri, enseignante spécialisée en IME et l’une des administratrices du collectif de parents et professionnels Emilie Handicap. Autre problème : celui de l’ac- compagnement de l’élève sur les temps péris- colaires (cantine, garderie…), pas toujours bien accepté par les Inspecteurs d’académie et les ESS. Quant à la formation des AESH, elle est souvent insuffisante et/ou trop générale. Faute de précisions, les contenus varient considérablement d’un département à l’au- Les AESH (ex-AVS) tiennent un rôle pivot dans le dispositif d’in- clusion. Ces aidants sont attribués par les MDPH et leur service est organisé par l’Education natio- nale. Après bien des avatars, leur statut s’est enfin stabilisé. Après six années d’exercice en CDD, les AESH obtiennent un CDI. Les anciens AVS, dont le recrutement est pratiquement arrêté, étant appelés à devenir AESH. Le nom- bre d’AESH-AVS a été croissant au fil des années, on en compte aujourd’hui quelque 90 000. Les AESH peuvent être individualisés (AESHi) ou mutualisés (AESHm). Nombreux dysfonctionnements Toutefois, l’attribution et le fonctionnement des AESH soulèvent encore quelques problè- mes récurrents. Le premier est celui du temps partiel. « Certains directeurs d’école refusent de recevoir l’élève en l’absence de son AESH. numéro 408 - Novembre-décembre 2019 - www.peep.asso.fr 22 « Il faut penser la continuité éducative entre les diffé- rents intervenants et voir chaque enfant dans sa glo- balité – il est un peu en classe, un peu en rééducation ou en soins, un peu chez lui... Les parents sont essen- tiels pour faire le lien entre tous » , tient à souligner Marie-Françoise Wittrant, du Groupe santé prévention à la Peep. A la suite d’une large consultation qu’il a menée en mars dernier auprès des adhérents de la Peep (plus de 11 000 réponses reçues en 1 mois, de parents concernés par le handicap mais aussi de parents enseignants et de parents non concernés), ce groupe santé prévention a transmis un ensemble de suggestions à Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées. Parmi celles-ci : • Que chaque partenaire se sente acteur du projet et participe au minimum à la première réunion d’élabora- tion du projet. • Qu’une veille de la mise en place et de l’adéquation du projet se fasse au travers de plusieurs réunions tout au long de l’année scolaire. • Que le projet soit pérenne. • Que, quel que soit le projet, et quel qu’en soit l’initia- teur, tous les partenaires autour de l’élève (parents, enseignants, rééducateurs…) soient réunis pour l’éla- boration et la mise en place de ce projet. Retrouvez sur notre site lavoixdesparents.com l’inté- gralité du dossier transmis par la Peep à Sophie Cluzel, le 22 mai dernier, avec des propositions concer- nant notamment les aménagements, la formation des enseignants, les accompagnants (AVS et AESH) et les personnels périscolaires, les EIP (élèves intellectuelle- ment précoces) qui sont aussi des élèves à besoins particuliers, etc. DOSSIER CHIFFRES- CLES En 2018-2019, on recensait : Dans le premier degré : 134 438 enfants en situation de handicap scolarisés en classe ordinaire, et 51 125 en ULIS. Dans le second degré : 107 341 adolescents en classe ordinaire (dont 15 056 en SEGPA), 44 891 en ULIS. 80 051 élèves sont eux scola- risés en milieu hospitalier ou médico-social. A la rentrée 2018, 166 000 élèves disposaient d’un accompagnement humain (soit 9 % de plus qu’à la ren- trée 2017). Source : Repères et références statistiques 2019. Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) INCLUSION SCOLAIRE : ENCORE TROP D’ENFANTS HANDICAPÉS LAISSÉS POUR COMPTE Qu’ils soient visibles ou non, tous les handicaps nécessitent une prise en charge adaptée, en termes de moyens techniques et humains, pour que l’inclusion scolaire ait le plus de chances d’être réussie. Élèves à besoins éducatifs particuliers : la peep émet des propositions

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