la Voix des Parents 408

DOSSIER INCLUSION SCOLAIRE : ENCORE TROP D’ENFANTS HANDICAPÉS LAISSÉS POUR COMPTE dent de la MDPH ou de l’établissement sco- laire) et ceux des épreuves d’examen (qui sont le fait du rectorat). « Les dysfonctionne- ments sont encore fréquents, dénonce Laetitia Branciard, vice-présidente de la Fédération des Dys (FFDys) et responsable de scolarisation. Par exemple, des élèves aux- quels on a accordé un correcteur orthogra- phique, un ordinateur ou un tiers-temps dans le cadre du PPS et qui, le jour de l’examen, n’auront pas le droit de les utiliser. » adapté) et certains aménagements du temps scolaire (temps partiel, redoublements) ou des recommandations d’ordre pédagogi- ques. Sa mise en œuvre « de terrain » est le fait de l’ESS (équipe de suivi de la scolarisation), composée de représentants de l’Education nationale, de professionnels médicaux et paramédicaux et des familles. L’ESS est réunie et présidée par l’enseignant référent, un enseignant spécialisé. « La loi en prévoit au moins un par circonscription. Les besoins sont peu ou prou couverts » , précise Pierre Baligand. Les enseignants référents ont aussi un rôle d’information des familles. Le PAP (Plan d’accompagnement personna- lisé), est, lui, destiné à des élèves qui connais- sent des difficultés scolaires durables ayant pour origine un ou plusieurs troubles des apprentissages (les élèves « dys », notam- ment). C’est un projet d’ordre exclusivement pédagogique, interne à l’école. Il est mis en place sous la responsabilité du chef d'établis- sement, après avis du médecin scolaire. Aménagements au quotidien et aux examens Si, sur le papier, les procédures sont désormais bien rodées, de nombreuses situations indivi- duelles posent toujours problème. Les princi- pales difficultés que rencontrent aujourd’hui les candidats tiennent au manque de conti- nuité persistant entre les aménagements accordés en cours de scolarité (qui dépen- www.peep.asso.fr - numéro 408 - Novembre-décembre 2019 21 L’inclusion scolaire peut revêtir différentes formes : dans une classe ordinaire en inclusion indi- viduelle, dans une classe spécia- lisée (implantée dans un établis- sement scolaire ordinaire), ou dans un établissement du sec- teur médico-éducatif, IME (Institut médico-éducatif) ou ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique). (suite page 22) « Mon fils Nathanaël, actuellement âgé de 7 ans, a été diagnostiqué trouble envahissant du développement (TED) à ses 3 ans. Son parcours scolaire a été, à ce jour, extrêmement chaotique. D’abord pris en charge en hôpital de jour, il a commencé sa scolarité en école classique en moyenne section. Une année qui s’est plutôt bien passée. La grande section a été plus compliquée, avec une classe de 30 élèves et une maîtresse en fin de carrière qui peinait à appréhender ses troubles. Et surtout, quatre ou cinq changements d’AVS dans l’année ! Nous l’avons transféré dans une école Montessori, où il s’est enfin épanoui. Mais, financièrement, la solution n’était pas tenable. Après pas mal de rendez-vous, nous avons fini par lui obtenir une place en ULIS TED, donc vraiment adaptée. Mais depuis le début de l’année c’est un cauchemar, avec une maîtresse absente et des remplacements qui n’en finissent pas (AESH compris). La semaine dernière, l’ESS a proposé de le scolariser en CP ordinaire avec une AESH individuelle. Mon fils ne sera certainement pas scolarisé en temps plein, car ce sera trop pour lui. Nous avons l’impression de ne pas voir le bout du tunnel… » « Un tunnel de pistes qui tournent court » Marine Le Henaff, Dunkerque (Nord)

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