la Voix des Parents 408

DOSSIER INCLUSION SCOLAIRE : ENCORE TROP D’ENFANTS HANDICAPÉS LAISSÉS POUR COMPTE PPS ou PAP L’inclusion scolaire peut revêtir quatre formes. Primo : la scolarisation dans une classe ordi- naire en inclusion individuelle, qui concerne aujourd’hui plus des deux tiers des élèves en situation de handicap. Secundo : la scolarisa- tion dans une classe spécialisée, implantée dans un établissement scolaire ordinaire : les ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), du 1 er ou du 2 nd degré. Tertio : l’accueil dans un établissement du secteur médico-éducatif, IME (Institut médico-éducatif) ou ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique). L’option de la scolarisation à domicile, enfin, est un droit. On distingue deux formes de cadre juridique d’accompagnement. Le PPS (Projet person- nalisé de scolarisation), proposé par la MDPH (Maison départementale des personnes han- dicapées) sur demande des familles, reste le schéma le plus fréquent. Ce document vise à proposer à l’élève la scolarité la plus proche possible d’un parcours ordinaire, mais adap- tée à ses besoins. Il peut comprendre l’orienta- tion, l’accompagnement (aides humaines, accompagnement médico-social, SESSAD ou intervenants libéraux, matériel pédagogique L e nombre des enfants et adolescents en situation de handicap scolarisés au sein de l’Education nationale a plus que triplé en vingt ans, passant de 90 000 en 1998-1999 à 337 000 en 2018-2019. Soit un peu plus de 2 % de la population sco- laire. Par ailleurs, ces élèves poursuivent des parcours scolaires de plus en plus longs. « Cette progression a été favorisée par le développe- ment de certains dispositifs : classes spéciales, SESSAD, AVS, moyens de transport, décrypte Pierre Baligand, Inspecteur de l’Education nationale chargé de l’Adaptation et de la sco- larisation des élèves handicapés (IEN-ASH) en retraite (voir le site ecole-et-handicap) . Elle est liée aussi à élargissement de la notion de han- dicap par la loi de 2005. De nouvelles problé- matiques sont mieux reconnues aujourd'hui, telles que les troubles des apprentissages et du langage (de type « dys ») ou les troubles du comportement (troubles envahissants du développement, troubles du déficit de l'atten- tion avec ou sans hyperactivité)… Cet accrois- sement correspond enfin à un mouvement général de la société, marqué par l'action des associations et des familles et par une réelle volonté politique. » Enseignement spécialisé (IME, ITEP) Le nombre d’élèves scolarisés en établissement médico- éducatif est resté quasiment stable, passant de 70 000 en 2005 à 72 000 en 2018. De nombreux élèves restent ainsi à la porte plusieurs années, en dépit d’une notification d’orientation. Pour les autres, l’inclusion est en marche, pas à pas. « Un nombre croissant d’entre eux sont aujourd’hui scolarisés, à temps plein ou partiel, dans un établissement scolaire ordinaire, via des Unités d’enseignement externalisées (UEE) » , note Fadila Nasri, enseignante spécialisée en IME. Cette inclusion en milieu ordinaire ne concerne aujourd’hui qu’environ 9 000 élèves. Le programme « Ecole inclusive » énonce plusieurs mesures visant à l’améliorer : développement d’un plan de formation des personnels médico-sociaux sur la coopération avec l’Education nationale ; doublement des UEE d’ici à 2022 ; participation des parents d’élèves scolarisés en UEE à la communauté éducative de l’établissement scolaire de secteur. numéro 408 - Novembre-décembre 2019 - www.peep.asso.fr 20 La scolarisation dans une classe ordinaire en inclusion individuelle concerne aujourd’hui plus des deux tiers des élèves en situation de handicap.

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