la Voix des Parents 408

numéro 408 - Novembre-décembre 2019 - www.peep.asso.fr 14 n'ont cessé de se renforcer. Ce fut le cas notamment après les tempêtes de 1999 et après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001. Ce fut aussi le cas après les attentats de 2015. Le ministère de l’Education nationale avait, dans la foulée, débloqué une enveloppe de 50 millions d’euros pour aider les collectivi- tés locales et les établissements privés sous contrat à renforcer la sécurisation de leurs bâtiments en vue d’une éven- tuelle intrusion violente, la sensibilisation des enseignants à la sécurité avait été renforcée, un guide pratique sur la sécu- risation des établissements scolaires avait été diffusé aux collectivités locales. Depuis, les clôtures autour de certaines écoles ont été réhaussées, des interpho- nes ont été installés dans des classes et des mairies ont mis à la disposition des enseignants de leur commune des systè- mes leur permettant d’alerter leurs collè- gues en cas de danger imminent. Certains lycées ont également été équi- pés de grilles infranchissables et de porti- ques de sécurité. Surtout, depuis 2016, tous les établissements doivent réaliser que l'on peut trouver dans certaines sal- les de classe (cours de physique-chimie notamment), dans les locaux d’entretien ou à l’infirmerie. Ceux-ci doivent être scrupuleusement étiquetés et répertoriés dans un registre dans lequel doivent figu- rer, pour chacun d’entre eux, les risques potentiels et la conduite à tenir en cas d’exposition inadaptée. Si un accident survenait, la responsabilité du propriétaire du bâtiment (la ville pour les écoles, le conseil départemental pour les collèges ou le conseil régional pour les lycées) pourrait être engagée s’il s’avérait que les contrôles nécessaires n’avaient pas été réalisés correctement. Mais les personnels de l’Education natio- nale pourraient également être inquié- tés s’il était établi que certaines informa- tions n’avaient pas été diffusées correc- tement aux élèves ou au personnel ou si des actions de prévention obligatoires n’avaient pas été menées. En primaire, par exemple, il revient aux directeurs d’école de veiller à ce que les élèves se lavent régulièrement les mains, que les locaux soient aérés chaque jour et que chacun connaisse la conduite à tenir en cas d’urgence. Pour cela, chacun d’en- tre eux est tenu d’organiser tous les ans un Plan particulier de mise en sûreté (PPMS) Risques majeurs. Au cours de cet exercice de sécurité grandeur nature, les personnels et les élèves sont censés apprendre en conditions réelles la conduite à tenir en cas d’incendie ou de catastrophe naturelle ou technologique. Un dispositif sans cesse renforcé Au fil des années et des événements tragiques, les normes de sécurité tous les ans un deuxième PPMS baptisé, lui, Attentat-Intrusion, au cours duquel élèves et adultes apprennent à se com- porter en cas d’intrusion terroriste. Depuis, d'autres normes sont encore apparues. La dernière en date concerne la qualité de l'air intérieur. Depuis l'année dernière, un contrôle des systèmes d’aé- ration et des tests de toxicité de l’air ambiant doivent être réalisés au moins tous les 7 ans dans les écoles maternelles et élémentaires, par exemple. Dans la pratique, tous les établissements ne respectent pas parfaitement l’en- semble de ces consignes. Quant aux collectivités locales, elles n’apportent pas toujours l’attention nécessaire à l’entretien de leurs bâtiments. En 2016, plusieurs centaines d’écoles marseillai- ses avaient ainsi été déclarées insalu- bres. Un grand programme de rénova- tion, en partie financé par l'Etat, avait été lancé. Deux ans plus tard, si des avancées avaient été réalisées, les tra- vaux nécessaires étaient encore loin d’être tous achevés. n CB EDUCATION ZOOM Depuis le 1 er janvier 2015, tous les bâtiments rece- vant du public (ERP) sont censés être accessibles aux personnes porteuses de handicap. Sur le terrain, si des progrès indéniables ont été réalisés, la situa- tion est encore loin d'être idéale. Il n'est pas rare qu'un établissement se présente comme accessible alors que des marches empêchent l’accès à certaines salles ou que des portes sont trop étroites pour lais- ser passer un fauteuil roulant. L'ONS, qui est chargé de surveiller l’accessibilité des bâtiments scolaires, a également alerté sur le fait que les élèves porteurs de handicap étaient trop souvent mal pris en charge lors des exercices d'évacuation. Accessibilité, « peut mieux faire » Les équipements en lien avec la sécurité anti-incendie font l’objet d’une attention particulière.

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