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intervenants dans les classes, mais orga- nise aussi des visites sur le terrain et finance des projets en faveur de la pro- tection de l’environnement. Accompagnement des enseignants De nombreuses associations font égale- ment la part belle à l’éducation au développement durable à l’école, à l’instar de la Fondation La main à la pâte qui propose, entre autres, de conseiller les enseignants sur la meilleure manière de mener à bien leur projet. « Nous cher- chons à être le plus concret possible, explique Stevens Guyon, enseignant de SVT chargé des formations au sein de La main à la pâte. Par exemple, lorsqu’au cours d’une session sur le changement climatique nous abordons le sujet de l’éco-habitat, nous mettons les partici- pants en situation d’investigation à l’aide de cubes représentant chacun une habitation et nous leur demandons de les placer de manière à limiter au maxi- mum les déperditions énergétiques et la production de béton. Cet exercice est un bon point de départ pour aborder des notions de physique, comme les échanges d’énergie thermique, ou écouter les interventions de spécialistes des grandes institutions scientifiques fran- çaises comme le CNRS, l’INRA, Météofrance ou le Museum d’histoire naturelle. Notre objectif est de sensibiliser les enseignants à la protection de l’envi- ronnement et de leur donner des outils concrets pour qu’ils transmettent effica- cement ces valeurs à leurs élèves » . Initiatives locales Ces efforts portent leurs fruits. Aux quatre coins de la France, des projets scolaires éco-responsables voient le jour au sein des établissements scolaires. Au lycée Lazare Ponticelli, dans le 13 e arrondisse- ment de Paris (75), les élèves retapent des meubles, des vélos et du matériel informatique qu’ils revendent sur Internet et par le biais de distributeurs partenai- res. Ceux de l’école primaire de Corent, dans le Puy-de-Dôme (63), apprennent à faire avec les déchets de la cantine du compost qu’ils utilisent ensuite pour faire pousser des plantes. Ceux du collège Sansy-Artens de La Tour d’Auvergne ont participé à la rénovation d’un sentier botanique. Quant à ceux du collège Alexandre Varenne de Saint-Eloy-les- Mines, ils récupèrent, réparent et recon- ditionnent d’anciens ordinateurs qu’ils offrent ensuite à l’antenne locale du Secours populaire. « Il y a une vraie prise de conscience des enseignants de l’im- portance de sensibiliser les élèves au développement durable », constate lui aussi Stevens Guyon. Pour autant, force est de constater que ce genre d’initiatives est loin d’être géné- ralisé. Il reste encore trop souvent lié à la motivation d’un enseignant, à l’implica- tion de l’équipe éducative et à la bonne volonté de la hiérarchie qui met parfois en avant des raisons financières ou des soucis d’organisation interne pour repousser certains projets. Dans une étude de 2014, qui mériterait d’être réactualisée, l’Ademe soulignait que l’enseignement à l’environnement dans les collèges était « essentiellement le fruit d’initiatives spontanées » et déplorait des pratiques « assez disparates à cause notamment du manque de formation des enseignants et d’un contexte institu- tionnel flou ». Si des efforts ont été accomplis, on est encore loin du compte, encore plus à l’heure où « l’urgence éco- logique » est devenue une priorité, si ce n’est LA priorité. n CB EDUCATION VIE SCOLAIRE numéro 407 - Août-septembre-octobre 2019 - www.peep.asso.fr 6 Les parents aussi jouent un rôle important dans l’éveil des enfants à la protection de l’environnement. « Je cherche avant tout à leur transmettre les éco-gestes que j’applique moi-même, comme éteindre la lumière quand je sors d’une pièce, boire de l’eau du robinet plutôt qu’en bouteille ou manger des produits locaux et peu transformés, explique Maryline, maman de deux enfants. Je leur ai aussi expliqué pourquoi je ne leur achète ni vêtements de marque ni pâte à tartiner industrielle, pourquoi que je refuse de les emmener au cirque et pourquoi nous évitons systématiquement les lieux trop touristiques. Comme on applique cette philosophie depuis qu’ils sont petits, le message passe bien ». Christelle, elle, n’est pas mécontente d’avoir réussi à convertir ses deux ados au gel douche et au shampoing qu’elle fabrique elle-même. « J’aimerais aller plus loin, mais ce n’est pas toujours évident, conçoit-elle. La prochaine étape consiste à abandonner les goûters suremballés ». L’écologie s’apprend aussi en famille ! Sensibiliser les élèves aux problématiques environnementales passe par des gestes concrets, du quotidien, comme l’apprentissage du tri sélectif des déchets.

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