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33 MAGAZINE EN FAMILLE fectueux et apprécié de tous. Mais son in- dépendance le rend parfois dur à cuire. « Lorsque Ramdam fait sa sieste, pas question de le déranger, sous peine de ris- quer de se prendre un coup de griffe » , regrette Valérie (Marseille), maman de Théo, huit ans. Débordant d’amour inconditionnel pour ses maîtres, intelligent et joueur, le chien est le compagnon de vie par excellence. Mais il nécessite attention, disponibilité (il faut le promener plusieurs fois par jour) et espace. Il faut aussi lui apprendre les rè- gles d’hygiène et d’obéissance de base, sous peine de risquer des comportements de domination pouvant aller jusqu’à la morsure. Les nouveaux animaux de compa- gnie ont le vent en poupe. Câlins, curieux et intelligents, cochon d’Inde, chinchilla, lapin nain et sou- ris constituent un bon choix pour un enfant à partir de quatre ans. Tou- tefois, certaines espèces, comme le cochon d’Inde, s’ennuient seul et nécessiteront l’achat d’un congé- nère. Le hamster, en revanche, est peu manipulable et vit surtout la nuit… Attention, donc, aux désillusions. « Les enfants se sont lassés assez vite de Youpi, qui dormait toute la journée et ne se laissait pas facilement prendre : nous avons fini par le donner » , se souvient Ma- rielle (Nantes), maman de Julie, huit ans, et Noé, trois ans. Avec les poissons et les oiseaux, plus difficilement manipulables, les interactions sont moins importantes. Toutefois, ces animaux constituent une source d’éveil et d’apaisement pour les plus jeunes et leur entretien est relative- ment peu contraignant. Quant aux tor- (suite page 34) tues, serpents, araignées, rats, furets ou amphibiens, ils sont déconseillés avant une dizaine d’années et hors du contrôle parental. Sécurité : jouer la prudence Pour que tout se passe au mieux, un tout- petit ne doit pas être laissé seul avec un animal, si affectueux soit-il : l’on n’est ja- mais à l’abri d’un accident. « Lorsque no- tre fille était bébé, notre chatte, attirée par son odeur de lait, cherchait à s’allon- ger sur elle, avec à la clé un risque d’étouffement si nous n’y veillions pas » , se souvient Rose, maman de Lili, deux ans. Il est également conseillé d’inculquer à l’enfant que son compagnon n’est pas un jouet. « A l’arrivée de Nouba, no- tre labrador, nous avons appris Même s’ils sont craquants, encore plus petits, adopter un animal de compagnie ne doit pas se pren- dre à la légère car c’est un enga- gement sur la durée ! la maison ? « Dès six ans, on peut confier à l’enfant des tâches en rapport avec ses capacités : pas la litière et la balade - en tous cas, pas seul - mais de petites responsabilités, comme changer son eau, lui mettre des croquettes, lui ouvrir la porte, le brosser... Il appartient aux parents de l’accompagner dans cette prise de responsabilité. Certaines familles mettent en place une charte, verbale ou écrite, recensant les responsabilités des enfants envers l’animal. Cela leur permet une prise de conscience salutaire de leurs obligations. Mais si jamais l’enfant n’honore pas correctement ses missions, c’est aux parents de prendre le relais, sans le brimer. Même si les enfants sont prescripteurs, adopter un animal reste un engagement d’adulte. Il faut intégrer que l’on s’engage tout le temps de vie de celui-ci, ce qui nécessite de penser à long terme. Et surtout, ne jamais faire des évolutions de l’animal des prétextes à abandon. » « Même si les enfants sont prescripteurs, adop- ter un animal reste un engagement d’adulte » Marine Grandgeorge, maître de conférences en éthologie (science du comportement animal et humain) à l’université Rennes-1 www.peep.asso.fr - numéro 407 - Août-septembre-octobre 2019

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