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EDUCATION ZOOM Espé aurait d’ailleurs préféré que le concours soit avancé d’un an, en licence 3, pour que la formation en Espé soit consacrée essentiellement à la prati- que… Richard Wittorski préfère prévenir : avec un concours en fin d’Espé, il faudra accompagner la réforme d’une « solide formation post concours ». Sinon ? « On va droit dans le mur, l’échec complet ! » Harmoniser la formation Adieu les Espé, bonjour les Inspé ! Créées en 2013 et portées par les universités, les 32 écoles de professorat vont être renommées Inspé (Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éduca- tion). Le terme « national » souligne la volonté d’harmoniser les programmes. Le contenu du Master Meef (voir encadré ci-dessus) sera ainsi défini sur le plan national, avec 800 heures de cours réparties sur deux ans. Une avancée selon Pierre Périer : « Le grand public l’ignore, mais il existe des différences entre Espé ! Selon les priorités locales, les moyens, les établissements ont une cer- taine latitude pour adapter la forma- tion. » Aujourd’hui, les profs français ne sont pas tous formés de la même façon ? « Il y a des disparités, concède Brigitte Marin. Les Espé sont des composantes des universités. Le projet pédagogique, le volume horaire des disciplines ensei- gnées peuvent varier d’une Espé à l’au- tre, selon la sensibilité des équipes. » Une harmonisation lui semble pertinente, sur- tout pour les enseignants amenés à « bouger » pendant leur carrière. « Poser un volume important de 400 heures de cours par an pour tous, c’est une avan- cée, juge Brigitte Marin. C’est notam- www.peep.asso.fr - numéro 407 - Août-septembre-octobre 2019 13 (suite page 14) ment un avantage pour les étudiants qui passent le concours « externe ». Dans certaines académies, ils recevaient à peine 144 heures de formation... » Revu, le programme insistera sur les fon- damentaux. « Cela semble relever du bon sens qu’un professeur des écoles ait une formation solide en français et en mathématiques pour enseigner la lec- ation des enseignants ? La situation actuelle Depuis 2013, les Espé, rattachées aux universités, consti- tuent la voie royale pour devenir enseignant. Mais pas la voie exclusive : tout étudiant en Master 1 peut tenter les concours du professorat (premier degré, second degré ou CPE). Le parcours pour devenir enseignant est multiple. L’étudiant doit d’abord attester de toute formation de niveau Bac+3, type licence universitaire. Dès lors, il peut soit tenter d’intégrer, sur dossier, les sélectives Espé, soit poursuivre dans le Master 1 de son choix et tenter le concours en « externe ». S’il intègre l’Espé, il suivra en deux ans le Master Meef (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la forma- tion). La première année inclut 3 semaines de stages, une préparation au concours et des cours (contexte profes- sionnel, didactique, enseignements disciplinaires, prati- que professionnelle…). EN CHARGE D’UNE CLASSE À MI-TEMPS Une fois le concours obtenu, les étudiants deviennent enseignants stagiaires, en charge d’une classe à mi-temps. Qu’ils proviennent de la première année d’Espé ou non, ils suivront en alternance la deuxième année d’Espé, et devront préparer un mémoire. Une exception : les candi- dats externes ayant déjà un Master 2 ne bénéficient que d’heures de mise à niveau pédagogique… Si le parcours pour devenir enseignant est multiple, néanmoins l’étudiant doit d’abord attester de toute formation de niveau Bac+3, type licence universitaire.

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