VDP 406

L’exposition excessive au soleil comporte des risques, en particulier pour les plus jeunes. Rappel des enjeux et des règles à suivre pour bien les protéger et assurer à tous des vacances sans stress. MAGAZINE SANTÉ numéro 406 - Mai-juin-juillet 2019 - www.peep.asso.fr 30 Les protéger des dangers du soleil L’ exposition excessive au soleil peut avoir des conséquences graves, en particulier chez les jeunes enfants. « Leur peau, encore immature, se défend moins bien contre les UVA et les UVB, ainsi que contre la chaleur » , explique Christine Léauté-Labrèze, dermatologue pédiatri- que au CHU de Bordeaux (Gironde). « A long terme, une exposition prolongée au soleil aggrave le risque de mélanome, le cancer de la peau le plus virulent » , pointe Julie Gaillot, responsable du dé- partement Prévention à l’Institut national du cancer. Face au soleil, enfants comme adultes ne sont pas tous égaux. « Une vigilance particulière s’impose en cas de survenue de tels cancers parmi les ascendants di- rects, mais aussi pour les personnes au phototype (couleur de la peau, des yeux et des cheveux) clair » , précise Julie Gail- lot. La règle de 4 Les spécialistes donnent quatre conseils de prévention, complémentaires les uns des autres : 1 . Couvrir les enfants. Même à la plage, le port d’un tee-shirt et d’un bermuda est recommandé. « Mais un tee-shirt blanc, même mouillé, ne protège en rien du so- leil, prévient Christine Léauté-Labrèze. Privilégier un maillot anti-UV, qui filtre plus de 90 % du rayonnement solaire. » Ne pas oublier chapeau ou casquette (à larges bords et/ou munis d’un rabat pro- tégeant la nuque), ainsi que lunettes de soleil avec verres comportant la men- tion 100 % UV400 et à montures envelop- pantes. 2 . Eviter le soleil aux heures chaudes. Restez à l’abri entre midi et 16h, période à laquelle les rayons de soleil sont les plus directs. Si vous êtes dehors, recherchez l’ombre, notamment pour déjeuner. Sur la plage, placez les bébés sous une tente anti-UV. 3. Appliquer de la crème solaire sur les parties du corps non couvertes par les vêtements (avant-bras, jambes, épaules, visage…). « Il est recommandé d’appli- quer un indice d’au moins 30 » , précise Julie Gaillot. Les crèmes à filtre physique, sans filtres chimiques, potentiels pertur- bateurs endoctriniens, sont souvent conseillées pour les plus petits. 4. Enfin, bien hydrater les enfants… et à l’eau ! En cas de coup de soleil ou de chaleur, installez votre enfant à l’ombre ou à l’in- térieur et faites-le boire. Appliquez une crème après-soleil ou anti-brûlure pour le soulager et veillez à ce que les parties touchées ne soient plus exposées au so- leil avant guérison complète. Si besoin, donnez-lui un antalgique. Consultez rapi- dement un médecin en cas de coup de soleil étendu, de cloques, de peau dé- colorée et froide, de douleurs intenses, de vomissements, d’étourdissement ou de problèmes de vision. n Christine Léauté-Labrèze, dermatologue pédiatrique au CHU de Bordeaux « Les crèmes solaires sont indispensables pour couvrir les zones du corps non protégées des enfants. Toutefois, elles ne doivent jamais être utilisés comme base de la prévention, car, quel que soit leur indice UV, elles ne rivalisent pas avec une protection vestimentaire. Par ailleurs, il faut diviser en moyenne par quatre l’indice annoncé suite aux tests en laboratoires, réalisés avec une épaisseur très difficile à reproduire dans la vraie vie, pour des raisons tant pratiques qu’économiques. S’y ajoute un argument d’ordre écologique : toutes ces crèmes finissent dans la mer ou dans l’eau de piscine, d’où une réelle pollution. Inutile donc d’utiliser des litres de crème : privilégier plutôt une exposition solaire adaptée à l’âge et au type de peau de l’enfant. » « La crème solaire ne peut rivaliser avec les vêtements en matière de protection ! »

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