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Il faut vraiment vérifier 5 fois la veille ! » L’autre angoisse, c’est l’effondrement, la perte de ses moyens. Un phénomène heureusement rare, selon nos interlocuteurs. Lors de la distribution des sujets, David Boudeau constate bien « 5 à 10 minutes de panique… Mais en général, une fois que le sujet est compris, l’anxiété des- cend. Les élèves prennent leur feuille de brouillon, et c’est parti. » Après coup, beaucoup d’élèves se disent que finalement, ce n’était « pas si difficile… » « Ce n’est pas pour rien que plus de 80 % des candi- dats l’obtiennent » , conclut Julien Brudieux. Les exigences ne sont pas les mêmes qu’en classe… Notons toutefois que les changements à venir – notamment la prise en compte du contrôle continu – pourraient changer la donne ! n prof de maths Julien Brudieux. Mais si on vise des études supérieures, on risque d’être lar- gué. » Étienne Jurie, professeur d’histoire-géo dans un collège aquitain, voit un intérêt aux annales de Brevet : « Cela permet de comprendre l’esprit de l’épreuve. Elles apportent des exemples d’idées organisées. On évite ainsi le « vrac » sur la copie. » La psychologue Isabelle Pailleau partage cet avis : « C’est une bonne stratégie, car on voit ce qui est réellement attendu lors de l’examen. Pour un enfant qui doute, cela permet de gagner du temps. » Outre les annales, les conseils des enseignants ne sont pas à négliger. On peut tester un stage de dernière minute, où l’enseignant repasse le programme, et donne des conseils permettant d’être efficace. Une autre option : internet. « Certains sites, comme les- bonsprofs.com, peuvent être utiles, certifie Isabelle Pailleau. Cela permet parfois de débloquer les choses, de comprendre autrement. » Assurer le jour J Pièce d’identité à présenter, salle inconnue, surveillants… Le cérémonial a tout pour renforcer l’anxiété ! « On voit des jeunes assez blancs, anxieux, qui n’ont visiblement pas dormi la veille, se désole David Boudeau. Certains pleurent en entrant dans la salle... » « Chaque année, la princi- pale source de stress, c’est la pièce d’identité, se désespère Étienne Jurie. DOSSIER BAC, BREVET : ÊTRE PRÊT POUR LE JOUR J www.peep.asso.fr - numéro 406 - Mai-juin-juillet 2019 25 ÊTRE EFFICACE LE JOUR DE L’EXAMEN David Boudeau recommande, quelle que soit la matière, de « bien lire le sujet, en entier, y com- pris les titres de documents, les paragraphes de contexte… On y trouve énormément d’informa- tions sur ce qui est attendu ! » Évi- demment, la feuille de brouillon est précieuse. On peut y lister dès le départ toutes ses connaissan- ces sur le sujet, tester ses démons- trations… « Le brouillon est utile pour poser les étapes, signale Julien Brudieux. On ne doit jamais oublier de montrer sa logique au correcteur. » Et de donner une information précieuse : sauf exception, il n’y a pas d’obligation à « faire les exercices dans l’or- dre » ! Autant « assurer des points » : enchaîner d’abord les exercices dont on se sent capable, au lieu de se noyer devant une question impossible. Sans oublier de vérifier le barème : inutile de perdre une heure sur une question à 1 point ! Peut-on parler d’une correction bienveillante au bac ? Dans l’élaboration du sujet, dans les consignes aux correcteurs, le message est clair : il ne faut pas saquer les élèves. Un examen, ce n’est pas un concours. On essaye de porter une génération le plus possible vers le diplôme. Qu’est-ce qu’une bonne copie ? Celle qui s’adapte aux exercices demandés. On contrôle avant tout si la tête est bien faite, si la maîtrise des connaissances est adaptée… Il faut voir cela comme un entretien par papier interposé : l’élève doit chercher à séduire le correcteur ! Ce n’est pas la roulette russe : nous devons rendre des comptes. Quel est le rôle du jury ? C’est un peu la foire aux points ! On a accès au dossier scolaire de chaque candidat. Si toute l’année, un élève a eu 13 et des avis favorables, même si sa copie vaut 8, on peut décider de lui mettre 10 pour l’aider à avoir le bac ou une mention. Ce n’est pas systématique, mais les notes bougent régulièrement. « On contrôle avant tout si la tête est bien faite » David Boudeau, professeur de SVT, secrétaire général de l'Association des Professeurs de Biologie et Géologie

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