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collectives sans rideau est bien loin. De nos jours, avec le soutien du gouverne- ment qui a entrepris de nombreux chan- tiers pour moderniser les internats, les élè- ves partagent des chambres de 2 à 6 personnes et des espaces plus chaleu- reux et familiers. « Mon premier internat était vieillot, on était 8 par chambre. On s’entendait très bien mais ce collectif était parfois un peu lourd avec la salle de bain à partager. Aujourd’hui, je suis dans un internat moderne et confortable, et je recours au co-voiturage pour rentrer le mercredi. Ça m’a rendu vite indépen- dante ! » , raconte Bérengère (lire en encadré page ci-contre). Si les centaines d’internats existants peu- vent diverger en termes d’encadrement, plus ou moins strict, de prix ou d’exi- gence, ils concourent au même objec- tif : contribuer à l’équilibre de l’élève en lui offrant un lieu de vie avec des condi- tions favorables, un rythme précis et une régularité d’horaires et d’activités. A la Châtaigneraie, un temps d’études encadré est obligatoire chaque soir et, après le dîner, les élèves ont un temps libre où ils peuvent jouer au ping-pong, au foot, appeler leur famille, avant de rejoindre leur chambre, se doucher… et respecter l’extinction des feux à 21h15. « Le soutien apporté lors de l’étude se fait en lien direct avec les professeurs pour s’adapter à leurs besoins. Et nos outils numériques facilitent leur suivi individua- lisé » , précise son principal, qui n’a vu aucun cas de transgression. Et pour cause, finies les batailles de pelochons, une alarme détecte les mouvements durant la nuit ! Les seules soirées où l’heure du coucher est retardée ont lieu lors des sorties collectives au cinéma, au théâtre... « La mixité n’est vraiment pas un problème car nos mineurs ne peuvent jamais être sans adulte encadrant. Le moindre écart est immédiatement reca- dré » , assure le principal du collège de la Châtaigneraie. Une seconde famille « Dans mon ancien internat, étant peu d’élèves nous étions très proches des pions qui étaient super avec nous, et nos soirées à la patinoire, au cinéma sont d’excellents souvenirs » témoigne Bérengère. Si, pour des générations pré- cédentes, la vie en collectivité a parfois ressemblé à un huis clos étouffant, elle peut se révéler une seconde famille, sans jamais prétendre remplacer la première. EDUCATION ZOOM www.peep.asso.fr - numéro 406 - Mai-juin-juillet 2019 15 Patrick Lauféron, principal du collège La Châtaigneraie à Autun, qui dispose d’un internat mixte de 60 places, entièrement rénové « L’internat apporte aux familles un cadre propice à la réussite de la scolarité, ainsi qu’une ouverture culturelle via les activités. Les mercredis après-midi, après un temps de travail obligatoire, sont proposés des jeux, ateliers artistiques et sportifs avec des associations. La plupart se déroulent au sein du collège, mais certains pratiquent aussi la voile, le vélo, la natation... Les jeudis soir, des sorties sont parfois prévues au théâtre, au cinéma... Chaque veille de vacances est organisé un temps fort collectif, qui peut être une sortie zoo, patinoire, laser game. Le premier de l’année est une randonnée avec tout le personnel afin que tout le monde apprenne à se connaître, ainsi qu’une après-midi dédiée à la méthodologie pour les aider à faire face à leur nouvelle autonomie. Car si l’internat se déroule souvent très bien, le plus délicat reste le début ! Aussi préparons-nous dès le mois de juin leur intégration : nous accueillons chaque famille afin de mieux répondre à leurs besoins spécifiques, au niveau de la scolarité, la santé, les activités. Un temps est aussi dédié à la découverte de l’établissement à la rentrée avec les familles et tout le personnel : assistant d’éducation, infirmière scolaire, CPE... S’ils repèrent le moindre mal-être chez un élève, ils vont directement lui parler et des moments réguliers d’échange sont possibles avec leurs parents. Rapidement, les plus jeunes se font des camarades, ils ont le soutien de l’équipe pédagogique sans oublier les activités qui font qu’ils n’ont plus le temps de s’ennuyer. L’ouverture culturelle est un vrai plus pour les parents qui n’auraient pas forcément la possibilité d’organiser ces sorties, et l’internat leur apprend surtout à vivre ensemble, partager et se respecter ! » « Un cadre propice à la réussite et à l’ouverture culturelle » (suite page 16) Tous les internats concourent au même objectif : contribuer à l’équilibre de l’élève en lui offrant un lieu de vie avec des conditions favorables, un rythme précis et une régularité d’horaires et d’activités.
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