VDP 405

numéro 405 - Mars-avril 2019 - www.peep.asso.fr scolaire Jean Macé à Sarcelles, ont pu dédoubler physiquement les classes, tandis que d’autres comme l’école élé- mentaire Goubet, ont constitué des binômes de professeurs enseignant auprès de groupes de 24 élèves. « Alors qu’auparavant je ne pouvais pas décloisonner seule, on peut désormais travailler en ateliers, petits groupes et innover dans nos pratiques en préparant nos séances à deux ! » se réjouit Annaïck Therizols. Des enseignants spécialement formés Ce fonctionnement vient également transformer le travail des enseignants, plus habitués à gérer seuls leur classe, mais avec des effets très positifs. « Le tra- vail d’équipe entre ces enseignants volontaires s’est mis en place très rapi- dement et cela a très vite changé la donne ! » , confirme Régis Gardes. Les résultats de l’évaluation précisent que les professeurs se distinguent par des pratiques pédagogiques « plus actives et davantage orientées vers la différen- ciation ». Pour l’enseignement du fran- çais, les professeurs se distinguent égale- ment « par le recours plus fréquent à des pratiques individualisées et à l’enseigne- ment systématique du code alphabéti- que ». Dans le cadre de cette mesure, l’en- quête précise également que les ensei- gnants de CP dédoublés sont plus nom- breux à avoir bénéficié en 2017-2018 d’une formation d’au moins 6 heures consacrée spécifiquement au niveau CP. Les enseignants interrogés ont apprécié cet accompagnement par l’Education nationale dans la mise en EDUCATION VIE SCOLAIRE 6 Au sein de l’école élémentaire Goubet à Paris (19 e ), le dédoublement a été mis en place au sein des 5 CP, dont 2 classes à 12 élèves, les 3 autres étant organisées à 24 élèves, avec un binôme d’enseignants. « Faute de place à Paris, nous n’avons pas pu diviser physiquement certaines classes, aussi avons-nous sollicité les enseignants volontaires pour travailler à deux. Le travail d’équipe s’est mis en place très rapidement et nous avons été parfaitement accompagnés ! » , témoigne le directeur, André Sadé. DES TRAVAUX PLUS DYNAMIQUES ET STIMULANTS Guillaume Alcaraz et Annaïck Therizols forment un de ces binômes. « Pouvoir travailler en petit groupe est vraiment positif ! Cela permet d’être plus à même d’aider les élèves en difficulté, tout en proposant des travaux de groupe plus dynamiques et stimulants pour les lecteurs. Et en termes d’idées pédagogiques, c’est plus riche ! » , se réjouit cette dernière, qui souligne l’accélération des apprentissages, par comparaison aux années précédentes. « Travailler à deux apporte une belle proximité aux élèves, un enseignant menant la séance et l’autre observant les élèves, pour le meilleur suivi possible ! Nous avons par exemple 6 lecteurs qui travaillent seuls sur une histoire, 3 enfants en difficulté avec ma collègue, d’autres avec moi... Nous travaillons en ilot, ce qui permet aussi en mathématiques beaucoup de manipulation par ateliers » , complète Guillaume Alcaraz. Outre le dédoublement, l’école poursuit le décloisonnement. « Nous décloisonnons nos 3 CP pour former des groupes de compréhension pour les élèves qui sont décodeurs, avec des textes à leur portée, des ateliers dédiés aux lecteurs... C’est un vrai confort, les enfants apprennent mieux, plus vite et leurs acquis sont plus solides ! », complètent-ils. André Sadé, directeur, Guillaume Alcaraz et Annaïck Therizols, enseignants de l’école élémentaire Goubet à Paris le dédoublement permet aux enfants d’apprendre mieux et beaucoup plus vite ! » Quels retours du dédoublement des CP et CE1 de la part des enseignants ? 96,5 % d’en- tre eux rapportent une meilleure compréhension des modes de raisonnement des élèves, et 82 % une meilleure dynamique de la classe !

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