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les situations de maltraitance. « Dans le contexte de l’école, il y a des choses qui sont révélées, et qui ne le sont pas dans le contexte de la famille ou chez le médecin traitant quand l’enfant y est accompagné de ses parents. C’est d’autant plus vrai pour les violences psychologiques et les violences conjugales qui sont imposées aux enfants » , confirme Patricia Colson. Selon elle, le travail des médecins scolaires complète celui des infirmiers. Leur rôle n’est absolument pas inter- changeable. De l’accueil à l’urgence L’éventail des missions des infirmiers scolaires est lui aussi très large. Il comprend l’accueil et l’accompagnement des élèves (écoute, aide et soutien des élèves, notamment pour ceux en souffrance psychique…) et la promo- tion de la santé, à travers la conduite des actions d’éducation à la santé et de préven- tion. Enfin, l’infirmier scolaire répond aux urgences, il donne les premiers soins à l’élève blessé ou en malaise. « Nous sommes là pour accueillir tous les élèves qui se présentent, quelle que soit leur problématique » , résume Sylvie Magne, infirmière scolaire à Aubagne (lire son témoignage ci-dessous). Nous parler ne suppose pas la même contrainte émotion- nelle qu’avec les parents. » Une démarche qu’approuve Rachida Bounaga, maman de trois enfants et adhé- rente à la Peep de Clermont-Ferrand. « Ce que je n’arrive pas à dire à mes enfants, l’équipe de santé de leur établissement le fait. Ils permettent de les sensibiliser sur des sujets délicats comme l’éducation à la sexua- lité. L’enfant ne doit pas se sentir isolé et il doit pouvoir trouver un interlocuteur facilement, qui le sensibilise, voire le met en garde contre certains dangers » , commente-t- elle. Rachida Bounaga rappelle également qu’une « bonne santé scolaire, c’est avant tout une bonne santé pour sa réus- site » . Autrement dit, soigner la santé scolaire, c’est contribuer à la bonne santé mentale, physique et à celle qui mène à la réussite scolaire. Lutter contre l’échec et le décrochage scolaire passe par le bien-être de l’élève. n parcours santé, de la maternelle au lycée » , explique Patricia Colson. A chacun son rôle Le rôle du médecin scolaire n’est pas de soi- gner, mais d’intervenir en milieu scolaire dans un but préventif et éducatif. Il doit donc assu- rer le dépistage de pathologies, de handi- caps ou de troubles de l’apprentissage, mais aussi s’assurer de l'intégration des élèves han- dicapés. Il doit aussi reconnaître d’éventuel- numéro 401 - Mai-juin-juillet 2018 - www.peep.asso.fr 24 Les établissements scolaires peuvent mener des actions de prévention et d’informa- tion sur les addictions qui guettent un grand nombre de jeunes : alcool, tabac, cannabis… DOSSIER LA SANTÉ SCOLAIRE, UNE DÉMARCHE À SOIGNER « Chaque jour, je suis présente pour près de 1200 élèves, dont 80 internes. Les élèves viennent librement nous voir. Ça va du petit bobo aux épidémies ou aux problématiques autour du mal-être. Nous sommes souvent le premier recours, quitte à passer ensuite le relais à d’autres partenaires quand cela est nécessaire. L’infirmier scolaire est un interlocuteur très facile d’accès et bien identifié. De plus, nous ne sommes pas dans le jugement, nous restons neutres. » Sylvie Magne, infirmière scolaire à Aubagne « Nous ne sommes pas dans le jugement, nous restons neutres »

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