VDP 405

EDUCATION PRATIQUE Depuis 2008, l’affectation des élèves au lycée repose sur l’outil Affelnet. Un algorithme est-il la bonne solution pour une décision si importante dans la vie des élèves ? Je veux rappeler quelque chose d’important. L’affectation des élèves est une décision humaine. Par délégation du recteur, cela relève de la responsabilité de l’inspecteur d’Académie (Dasen). Et il faut le souli- gner : ce n’est pas l’algorithme qui prend la décision ! Affelnet n’est qu’une application, un outil d’aide à la décision. La décision repose aussi sur l’avis d’une commission préparatoire à l’affectation. Les parents sont associés à cette procédure. L’affectation des élèves repose d’abord sur une analyse faite par plusieurs personnes aidées par un outil technique. Chaque année, près de 670 000 élèves sont concernés par la procédure d’affectation post-3 e dans un lycée public. Parmi eux, environ 440 000 demandent une affectation en classe de seconde générale et technologique. Pour les familles, cela se matérialise par une fiche navette, que l’on remplit au mois de mai… Exactement. La particularité d’Affelnet, par rapport à Parcoursup, c’est que les parents ne vont pas, jusqu’à présent, saisir les vœux eux- mêmes dans l’outil. Ils remplissent une fiche, et l’établissement rentre les vœux dans l’application. L’an passé, des témoignages évoquant bugs et dysfonctionnement sont remontés. On a parlé d’affectations mi-septembre, de listes de vœux non prises en compte… L’outil sera-t-il amélioré cette année ? L’année dernière, les choses se sont passées de manière relative- ment sereine. Très sincèrement, je n’ai pas eu d’informations particu- lières sur des bugs. Or souvent, sur cette question-là, le niveau natio- nal est une caisse de résonnance des problèmes locaux. Il y a eu, c’est vrai, des situations d’élèves en attente d’affectation à la ren- trée. Cela concerne par exemple des élèves qui n’avaient pas obtenu la formation professionnelle qu’ils demandaient. Mais aussi des élèves allophones qui arrivaient sur le territoire national, ou des familles ayant déménagé pendant l’été. Avec Affelnet, la notion de lycée de secteur a-t-elle encore de l’im- portance ? C’est le critère principal ! La première règle en matière d’affectation, c’est la carte scolaire. L’outil prend en compte le secteur géographi- que, et dans la plupart des cas, cela s’arrête là. Pourtant, nous avons eu plusieurs témoignages d’élèves n’ayant pas obtenu leur lycée de secteur… On entend toujours parler des cas qui posent problème. Pour ceux- là, nous examinons les dossiers au cas par cas. Maintenant, dans la très large majorité des cas, il y a satisfaction des familles. Il ne faut jamais oublier de remettre en perspective sinon c’est le doigt qui cache le soleil ! Il y a peut-être des situations où il y a eu plus de demandes que d’of- fres, pour certaines raisons particulières. On ne peut pas pousser indé- finiment les murs des lycées. Il y a donc de l’ajustement. Tous les ans, nous suivons la rentrée scolaire par une enquête bihebdomadaire. Elle nous donne le nombre d’élèves non affectés. Dans les lycées géné- Affelnet : « Ce n’est pas l’algorithm Affelnet lycée est de retour ! Depuis 10 ans, l’outil permet à chaque rectorat de traiter les vœux de lycée des familles, en utilisant un scoring individuel selon de multiples critères. Mais des voix s’élèvent pour signaler des « dysfonctionnements » et s’interroger sur la « transparence » de la procédure. Face aux inquiétudes, Jean-Marc Huart, directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale, souhaite se montrer rassurant et défendre un outil « objectif ». numéro 405 - Mars-avril 2019 - www.peep.asso.fr 16 parents d’élèves : mode d’emploi Un conseil pour obtenir le lycée souhaité ? « Il faut vraiment être à l’écoute des professeurs, chefs d’établissement, des psychologues de l’Education nationale tout au long de l’année. Affelnet est une application qui a le mérite d’exister, et de permettre une affectation objective. On peut avoir confiance en cet outil qui accompagne justement la décision », promet Jean-Marc Huart.

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