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tre à chacun d’enseigner l’anglais dans de bonnes conditions. Des échanges de service entre enseignants sont éga- lement préconisés, mais dans les faits, ils ne sont pas systématiques. Quant aux recours à des locuteurs natifs ou à des professeurs de langue, faute de moyens suffisants, ils sont extrêmement rares. Ce manque d’uniformité de l’enseigne- ment fait qu’en 6 e , des élèves ayant de bonnes bases se retrouvent avec d’au- tres qui n’ont quasiment jamais fait d’anglais, obligeant les professeurs à reprendre le programme depuis le début. Face à ce nivellement par le bas à l’entrée au collège, l’uniformisation des apprentissages au primaire devient très urgente. De réelles avancées à souligner Ce sombre état des lieux ne doit pas pour autant occulter les nombreux pro- grès accomplis. « Il ne faut pas se déva- loriser inutilement. Personnellement, je trouve le niveau des élèves français très correct, constate William, un professeur d’anglais de lycée très présent sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme MsieurLeProf. Les cours de langues n’ont plus rien à avoir avec ceux d’il y a 20 ou 30 ans. Cela fait longtemps que les enseignants appliquent la méthode actionnelle qui veut qu’on ne consacre plus de cours spécifiques à chaque règle de grammaire ou de conjugaison, mais qu’on les enseigne en partant de documents qui parlent aux élèves. On s’attache aussi bien plus qu’avant à leur transmettre un vocabulaire qui leur soit utile. Au collège, par exemple, ils apprennent à demander leur chemin, à se présenter à un entretien d’embauche ou à passer une commande au restau- rant. Au lycée, on s’appuie principale- ment sur des vidéos ou sur des articles de presse pour les faire parler. Certes, il existe des enseignants qui ont recours à d’anciennes pratiques, mais ils sont de moins en moins nombreux » . Jamais non plus les enseignants n’ont eu accès à tant de contenus qu’au- jourd’hui. Les enseignants du primaire peuvent notamment piocher parmi les milliers de ressources mises à leur dispo- sition sur les plateformes Primlangues ou France TV Education. Ceux du secon- daire peuvent se tourner entre autres vers le site Learning English de la BBC ou vers la plateforme Sharemylesson qui propose des leçons clé en main pour tous les niveaux. Les éditeurs de conte- nus pédagogiques ne sont pas en reste, à l’image de Bayard dont la méthode I love english school propose aux ensei- gnants de primaire des progressions complètes basées sur des documents à projeter sur un tableau interactif et sur divers exercices d’évaluation. Jumelages numériques Et pour les enseignants qui veulent aller plus loin, eTwinning est là. Grâce à cette plateforme européenne, ils peuvent créer facilement de véritables « jumela- ges numériques » et faire en sorte que leurs élèves, de la maternelle au lycée, puissent échanger de manière sécuri- sée des documents écrits ou des vidéos avec des homologues du monde entier. Et ça fonctionne. « Le fait de travailler non pas pour avoir une bonne note mais pour pouvoir communiquer avec des jeunes de leur âge a poussé mes élèves à travailler plus. J’ai constaté que leur vocabulaire s’était rapidement enrichi et que leur accent s’est nette- ment amélioré » , se réjouit Maryse Happe-Charrier, professeur d’allemand au lycée Montmajour d’Arles, qui a organisé un échange avec un lycée autrichien sur le thème de la triche au baccalauréat. Même si de gros efforts restent à faire, ces initiatives commencent à porter leurs fruits. Plusieurs évaluations nationa- les ont d’ores et déjà montré une amé- lioration du niveau des élèves français en langues. Quant à la dernière étude du Cambridge English Language Assessment, elle note une progression de 4 points du critère « expression orale » des élèves français par rapport à la pré- cédente étude. n CB EDUCATION VIE SCOLAIRE numéro 404 - Janvier-février 2019 - www.peep.asso.fr 6 Que ce soit en classe ou à la maison, le numérique offre de nouvelles solutions d’ap- prentissage des langues vivantes, avec des méthodes ludiques, interactives… Jusqu’à 5h30 de langues par semaine Après une première approche sous forme de jeux et de comptines en maternelle, l’enseignement de la première langue vivante com- mence réellement au CP, à raison d’1h30 par semaine. Ce taux horaire monte à 4 heures en 6 e avant de repasser à 3 heures à par- tir de la 5 e , qui marque également le début des cours de LV2 (2h30 par semaine). Le quota de 5h30 de langues par semaine reste le même jusqu’à la classe de première où il passe à 4h30 puis à 4 heu- res en terminale.

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