VDP 404

numéro 404 - Janvier-février 2019 - www.peep.asso.fr 32 MAGAZINE EN FAMILLE L’ adolescence est le plus sou- vent un moment délicat à vivre pour la famille. Votre enfant vit un réel chamboulement physi- que et psychologique, notamment lié aux poussées hormonales qui modifient l’humeur et le corps. Les filles ont leurs premières règles, de la poitrine ; les gar- çons voient leur barbe pousser et leur voix muer. Sortie brutale de l’enfance, l’adolescence crée de nouvelles sensa- tions corporelles, de nouveaux désirs à gérer et engendre de nouveaux regards sur soi qu’il faut assumer. Ce bouleversement corporel est aussi intense que celui que connaît le pe- tit enfant sur plusieurs années. Cette pé- riode réactive toutes les pulsions de la pe- tite enfance (complexe d’Œdipe notam- ment). Cette régression peut se traduire par des comportements d’opposition, de rejet de la propreté, une pudeur ex- cessive vis-à-vis du parent du sexe opposé, une rivalité avec le parent du même sexe… Anne-Marie a ainsi vu ses ados garçons passer des heures dans la salle de bain, soudainement soucieux de leur look tandis que sa fille la critiquait chaque jour, défendant son père. C’est lié au besoin de l’adolescent de se réapproprier son corps en pleine mutation. Une crise nécessaire ? « Ces changements soudains, à la fois cognitifs et comportementaux sont nécessaires, explique Sté- phane Clerget pédopsychiatre. gérer la crise de son ado Entre 11 et 19 ans, de nombreux changements apparaissent chez l’en- fant qui est entré dans l’adolescence. De la contestation des règles aux comportements à risque (alcool, can- nabis, fugue…), quelle attitude parentale adopter ? Nos conseils pour rester zen et dédramatiser face à la crise. « Ce ne sont pas les manifestations d’opposition qui sont les plus inquiétantes, mais lors- que la crise prend des formes plus silencieuses comme des attitudes de repli sur soi » pré- vient le pédopsychiatre Stéphane Clerget. SOS crise grave : que faire ? Certains comportements vont au-delà de la crise d’adolescence « ordinaire ». Ils refusent toutes les limites, contraintes, agissent dangereusement, pour eux ou pour les autres. D’autres se referment sur eux-mêmes et ne veulent plus ou ne parviennent plus à communiquer. Parfois, ce mal-être tourne à l’obsession ; leur santé mentale est en jeu. Dans ces cas-là ne restez pas seuls ! Faites appel à des professionnels : • Votre médecin de famille, qui vous aiguillera si besoin vers un psychologue ou un psychiatre. • L’infirmière scolaire de l’établissement de votre adolescent. • Les CRIPS : Centres Régionaux de compétences pour le traitement de l'information et de la documentation sur le VIH-sida, les hépatites, les usages de drogues et les conduites à risque des jeunes. www.lecrips.net . • www.filsantejeunes.com - 0 800 235 236 (anonyme et gratuit).

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