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EDUCATION VIE SCOLAIRE (suite page 10) identifiés sur les sites de chaque acadé- mie, les familles peuvent les contacter en quelques clics. « L’objectif est de mieux prendre en compte ces publics scolaires que sont les enfants intellec- tuellement précoces, souligne Isabelle Barbier, inspectrice co-chargée de la mission EIP en Gironde. Il y a beaucoup de représentations sur ces élèves qui sont erronées, aussi bien dans la tête des enseignants que des parents, et du grand public. Notre rôle est donc d’être accessibles pour mieux accompagner les familles. Nous pouvons aussi apporter un éclairage sur l’aspect pédagogique, sur la prise en charge de tel ou tel élève : nous sommes médiateurs de res- sources. » Méconnue, la surdouance effraie par- fois. La détection des élèves n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un bilan officiel. De nombreux élèves intellectuel- lement précoces poursuivent une scola- rité sans problème et sans avoir été détectés. D’autres manifestent un com- portement qui peut alerter la famille, comme les enseignants : trouble de l’ap- prentissage ou au contraire forte avan- cée dans certaines matiè- res, ennui, mal-être voire insolence envers l’ensei- gnant… De nature curieuse, l’enfant EIP pose beaucoup de questions et son côté « je- sais-tout » peut dérouter. Il peut aussi être brillant à www.peep.asso.fr - numéro 403 - Novembre-décembre 2018 9 l’oral mais maladroit à l'écrit. Une mala- dresse qui se manifeste également dans les activités manuelles ou sportives. Enfin, l’enfant EIP est hypersensible. Aussi, avec tous ces critères, difficile de se fon- der un jugement solide. Pour cela, seul un psychologue spécialisé pourra aider les familles à placer un nom sur les spéci- ficités de leur enfant. Si elles ne savent pas lequel choisir, elles peuvent solliciter l’aide d’associations dédiées aux enfants surdoués, comme l'Afep (Association française pour les enfants précoces) ou l'Anpeip (Association nationale pour les enfants intellectuelle- ment précoces). Elles lui fourniront un répertoire de professionnels reconnus. Tests de précocité En France, deux tests prévalent pour mesurer l’efficience intellectuelle. Il s’agit des tests de Weschler, du nom de meilleure prise en charge ? Corinne Tran, référente EIP région académique Aix-Marseille et Nice « Le travail de la cellule EIP (Enfants Intellectuellement Précoces) de la région académique s’organise autour de deux axes. Le premier est d’accompagner les familles en répondant à leurs interrogations. Dans le secondaire par exemple, il s’agit souvent de questions d’orientation, voire de dérogations à la carte scolaire. Une autre sollicitation est le besoin de médiation avec l’établissement, car certains parents ne sont pas satisfaits de l’écoute qui leur est accordée. Il arrive en effet que l’établissement manque de formation. Mais parfois, les familles oublient tout simplement de l’informer de la précocité de leur enfant… Or, un dialogue doit s’établir entre la famille et l’équipe pédagogique. Le second axe de notre travail consiste à assurer la formation continue des enseignants, notamment pour mieux accueillir ce public particulier que sont les enfants intellectuellement précoces. La difficulté réside dans la diversité des profils d’élèves. Nous expliquons donc aux enseignants qu’en fonction du profil dans leur classe, il faudra privilégier un axe ou un autre. Par exemple, si un élève s’ennuie, il faut replacer son attention sur l’objet pédagogique, avec de l’approfondissement ou de l’enrichissement. Un autre élève n’aura aucun souci au niveau pédagogique, mais il exprimera un mal-être parce qu’il n’est pas intégré dans la classe. La problématique sera alors de réfléchir à comment créer du lien entre cet élève et le reste du groupe. Le but pour chaque élève EIP, c’est l’inclusion dans sa classe normale, sans étiquetage particulier. C’est pourquoi nous cherchons avant tout à former les équipes pour que l’élève se sente bien dans sa classe. » « Un dialogue doit s’établir entre la famille et l’équipe pédagogique »

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