VDP 403

numéro 403 - Novembre-décembre 2018 - www.peep.asso.fr 8 faire sauter une classe, pour aller en CE1. Les années passent, et avec elles les équipes pédagogiques. Pour les parents d’Elijah, c’est à chaque fois la roulette russe. « En 6 e , les encadrements lais- saient à désirer. Les difficultés relationnel- les ont alors éclaté. Les effectifs étaient plus nombreux, avec une mentalité dif- férente chez les enfants devenus adoles- cents. Pour Elijah, cela a été une année de harcèlement moral et physique » , regrette la mère. Déscolarisé à partir de la 5 e , Elijah accepte de rejoindre les bancs scolaires à partir de la seconde. C’est aujourd’hui un élève épanoui en classe de terminale et âgé d’à peine 14 ans. C’est aussi en 5 e que ses parents ont pu rencontrer le référent précocité de leur académie, une fonction qui n’exis- tait pas encore au début du parcours scolaire de leur fils. Ce référent précocité, ou référent EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) les a soutenus dans le projet de déscolarisation, qui était alors une néces- sité pour le bien-être d’Elijah. Méconnaissance de la surdouance Les référents EIP sont des relais entre les familles et les équipes pédagogiques des établissements scolaires. Clairement Pour les enfants surdoués, la scolarisation n’est pas un moment toujours facile à vivre. Dans chaque académie, des référents dédiés au sujet veillent cependant à bien orienter les familles et à soutenir les efforts des enseignants. L’objectif est de créer un environnement adapté à l’épanouissement de l’élève. O n les appelle enfants intel- lectuellement précoces (EIP), surdoués ou à haut potentiel intellectuel. Si l’Education nationale retient la première formule, le grand public lui y voit surtout des « intellos ». Plus affectueusement, les élèves au quotient intellectuel supérieur sont aussi surnommés « zèbres », une expression qui fait référence à la méta- phore créée par la psychologue fran- çaise Jeanne Siaud-Facchin en 2 000. Quoi qu’il en soit, leur parcours scolaire est loin d’être facile. C’est l’expérience qu’en retient Alexandra Reynaud, auteure du blog et du livre, « Les Tribulations d’un petit zèbre ». Détecté haut potentiel intellectuel à l’âge de 4 ans, son fils Elijah s’est heurté à l’hostilité de son enseignante de grande section de maternelle. « Face à la surdouance de mon fils, la maîtresse était aussi perdue que moi. Or, Elijah maîtrisait déjà la lecture et il avait besoin d’être avec des plus grands que lui. L’enseignante, aussi directrice de l’école, a bloqué toute possibilité de saut de classe. Notre enfant a très mal vécu le fait de rester avec des enfants qui n’avaient pas les mêmes besoins que lui » , partage Alexandra Reynaud. L’année suivante, en CP, la nouvelle enseignante d’Elijah se révèle plus conciliante : elle a compris la spécificité du jeune garçon et demande à lui EDUCATION VIE SCOLAIRE Deux tests prévalent pour mesurer l’efficience intellectuelle. Il s’agit des tests de Weschler : le WPPSI pour les enfants de 2 à 7 ans environ et le WISW, de 6 à 16 ans environ. 2,3%: c’est le taux d’enfants intellectuellement précoces, sco- larisés de 6 à 16 ans, selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cela représenterait environ 200 000 enfants en France. Chiffre-clé Elèves surdoués : vers une

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