VDP 403

numéro 403 - Novembre-décembre 2018 - www.peep.asso.fr 4 au lycée. Durant l’été, les réseaux sociaux se sont enflammés, laissant libre cours à de nombreuses rumeurs sur Internet. Face à ces vifs émois, le minis- tère de l’Education nationale a dû clari- fier les choses dès la rentrée. « Il n'y aura pas d'éducation à la sexualité explicite à l'école primaire, rien qui heurte le bon sens de tout père ou mère de famille » , a alors assuré Jean-Michel Blanquer lors d’une conférence de presse. Dans les faits, la loi Aubry est restée très peu appliquée jusqu’à présent. Pourtant, déjà en 2003, une circulaire vient la compléter, précisant que « l'édu- cation à la sexualité doit également sus- citer la réflexion des élèves (…) et les aider à développer des attitudes de res- ponsabilité individuelle, familiale et sociale » . C'est donc cet aspect que le gouvernement souhaite voir mieux appli- qué, notamment dans un contexte social tendu, où les relations hommes / femmes, et donc garçons / filles sont au cœur des discussions. Déconstruire les stéréotypes Alors, concrètement, sur quoi vont porter ces cours d’éducation à la sexualité ? « Au primaire, il s’agit de répondre aux questions des enfants. Par exemple, les garçons et les filles peuvent-ils être Education à la sexualité : Les cours d’éducation à la sexualité ont récemment été remis sur le devant de la scène. Leur objectif est de favoriser la parole des élèves en abordant notamment le respect des uns et des autres et le vivre ensemble. Le discours doit être adapté à chaque âge. Pourtant, malgré cette précaution, tous les élèves ne sont pas forcément prêts à y assister. A u collège Jules Verne à Paris 12 e , c’est l’heure du cours d’éducation à la sexualité. L’infirmière scolaire et une conseillère conjugale du planning fami- lial reçoivent une vingtaine d’élèves, les installent en arc de cercle autour d’el- les. L’un d’entre eux se saisit d’une boîte et y tire une carte pour la lire à voix haute : « une fille qui porte une mini-jupe cherche à provoquer » . Cet élève doit réagir à cette affirmation : est-il d’ac- cord ? Ou non ? Pourquoi ? Ses camara- des expriment ensuite leur propre avis. Ensemble, les élèves échangent et débattent. Ce temps de réflexion col- lectif a été mis en place il y a quelques années maintenant au sein du collège. Il colle parfaitement à l’actualité et aux prérogatives du ministère de l’Education nationale. En effet, en septembre dernier, une cir- culaire est venue recadrer le fond et la forme de l’enseignement à la sexualité. En cause ? L’annonce de Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, d’une circulaire aux recteurs leur demandant de mettre en œuvre la loi Aubry du 4 juil- let 2001, relative à l'interruption volon- taire de grossesse et à la contraception. Le texte prévoit trois séances annuelles d’éducation à la sexualité, de l’école EDUCATION VIE SCOLAIRE Parce qu’elle touche à l’intime et qu’elle est entourée de tabous, la question de l’éducation des jeunes à la sexualité soulève régulièrement des polémiques. A l’image de l’exposition « Zizi sexuel » en 2015, qui avait pour but d’aborder « avec humour et exigence les questions que les 9-14 ans se posent sur l’amour et la sexualité », selon la Cité des Sciences à Paris, qui l’a organisée.

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